Entre les 4 et 3e siècles on assiste au déclin de l`artisanat
des cites étrusques et a son alignement sur les produits et les
modeles transmis via Rome. La céramique a vernis noir imite de plus
en plus la production standard romaine et renonce aux formes toreutiques
qui avaient fait son originalité encore dans la première
moitié du 3e siècle. De même, les thèmes
iconographiques retenus pour les sarcophages deviennent banals. La transmission
des modèles hellénistiques se poursuit, mais le rôle
de l’intermédiaire romain est de plus en plus évident.
Dans le domaine architectural, de remarquables voûtes en tonneau
couvrent pour la première fois les tombes.
Au début du ~3e siècle apparaît le premier artiste vraiment romain, Fabius le Peintre, qui illustre par ses fresques les combats victorieux de la conquête. Une peinture d’un tombeau de l’Esquilin conserve un reflet indirect de son art, mais son exemple n’est pas suivi.
Entre la fin du 4e siècle et le début du 2e la coopération
des maîtres d’œuvre romains et des techniciens presque toujours grecs,
s’ajoutant au butin des razzias, couvre Rome de monuments.
Il n’en est presque rien resté, si ce n’est dans le domaine
de l’architecture : l’aire du Largo Argentina, au champ de Mars, contient
4 temples, fondés pendant le 3e et le 2e siècle av JC; 2
d’entre eux présentent des formes qui deviendront caractéristiques
de l’architecture religieuse romaine : le temple 2, voué à
la Fortune en ~101, est une rotonde; le temple 4, rectangulaire, est «pseudo-périptère»
(les colonnes de son porche sont libres, celles qui leur font suite sont
englobées dans les murs de la cella).
Un type d’édifice spécifiquement romain malgré son nom grec, la basilique, fait son apparition au début du 2e siècle; c’est une vaste salle rectangulaire couverte, servant notamment de palais de justice.
Le fornix , modeste ancêtre des arcs de triomphe
date également du début du IIe siècle avant J.-C.
C’est aussi entre le 4e et le 2e siècle que se constitue en
Italie centrale un type de maison original qui combine le péristyle
emprunté à la Grèce – mais encadrant un jardin plutôt
qu’une cour – avec l’atrium, vaste pièce charpentée dont
la partie centrale est le plus souvent découverte.
Les centaines de statues qui peuplaient les temples, les portiques
et les places ont toutes disparu à de rares exceptions près,
comme le Brutus du Capitole, qui atteste l’étroitesse des liens
maintenus avec l’Étrurie vers ~250.
L’Étrurie connaît au début du 2e siècle d’ultimes
secousses sociales : en 196, une révolte servile, et, en 186, le
mouvement politico-religieux des Bacchanales. Mais, surtout, après
les campagnes de Rome en Grèce et en Asie Mineure, l’alignement
de l’Étrurie sur Rome devient l’unique moteur de l’évolution
de la société et de l’art étrusques.Dans le domaine
de l’art, les étrusques connaîssent une dernière floraison
grace aux campagnes de Rome en Orient et en Grèce qui ont pour conséquence
l’arrivée d’artisans grecs (orientaux, macédoniens et athéniens).
Certains travailleront pour l’aristocratie romaine. D’autres, plus
obscurs, se joindront aux équipes de coroplathes qui décorent
les temples des colonies romaines, nouvellement fondées. Ils sont
à l’origine de l’introduction en Étrurie de modèles
hellénistiques nouveaux, inspirés en grande partie par le
grand art de Pergame et de Rhodes. Certains de ces artisans s’établissent
en Étrurie. Ils y introduisent de flamboyantes et théâtrales
images mythologiques qui ornent les monuments funéraires ou les
frontons des temples.
Célèbres sont dans ce domaine les urnes funéraires en albâtre du «maître de Myrtilos» à Volterra et d’autres ateliers de la même ville ou des villes de Chiusi et Pérouse. Les créations artistiques sont moins fréquentes dans le domaine public, que dans le domaine funéraire. Cependant, Vulci, Arezzo Volterra, Bolsena ont produit des frises architecturales et des frontons qui constituent des exemples intéressants de l’art hellénistique de cette période.
L’art proprement étrusque disparaît totalement vers ~180.
Quelques grandes dates :
396 : Rome s'empare de Véies et emporte les nombreuses statues
qui décoraient la ville; c’est la première d’une longue série
de razzias qui devaient rassembler sur les bords du Tibre une extraordinaire
collection de chefs-d’œuvre
390 : Les gaulois occupent Rome (les oies du Capitole)
353 : Cerveteri est occupé par les romains
351 : Tarquina est occupé par les romains
320 : Les romains vont jusqu'à Vitruve en Etrurie centrale
308 : Domination des romains sur le monde Étrusque.
L'extension de Rome se poursuivra ensuite vers la Sicile et l' Italie du sud.
L’essor de l’architecture romaine
C’est vers le milieu du ~IIe siècle que l’architecture romaine
acquiert les moyens qui vont lui permettre de s’affirmer comme fondamentalement
différente de l’architecture grecque.
Ces moyens sont d’abord d’ordre technique. Désormais, le matériau
de base sera le blocage, composé d’un ciment très dur dans
lequel sont noyés des moellons irréguliers. Comme cet appareil
n’est pas agréable à l’œil, on le masque par des parements.
Vers la moitié du Ier siècle, le grand
appareil disparaît, remplacé par un petit
appareil d’une remarquable régularité: les moellons
de section carrée sont posés sur la pointe, de sorte que
l’ensemble donne l’impression d’un réseau aux mailles obliques par
rapport au lit de pose. Au temps d’Auguste, la brique cuite, jusque-là
pratiquement inconnue, commence à concurrencer la pierre, elle constituera,
généralement seule, les parements dès le début
du IIe.
On tend de plus en plus à remplacer la couverture en charpente
par la voûte. Dès le ~IIe
siècle la voûte en berceau est souvent employée; dans
le courant du ~Ier siècle. apparaissent la coupole et la
demi-coupole ou cul-de-four. Au Ier siècle ap J.-C., on
invente la voûte d’arêtes, formée par
l’intersection de deux voûtes en berceau perpendiculaire et on généralise
son emploi.
Le recul de la charpente devant la voûte retire beaucoup d’importance
au système portant, fondé sur la colonne et l’entablement,
que les Grecs avaient mis au point. Cependant ce système est tellement
lié à la tradition classique qu’on se garde d’y renoncer,
mais on lui confère un rôle essentiellement ornemental. La
colonne est souvent engagée dans le mur; elle peut être détachée
en avant, sans acquérir pour autant un rôle structural beaucoup
plus important.
C'est le corinthien que l’architecte romain utilisera le plus
volontiers; le corinthien romain classique se constitue sous le règne
d’Auguste, après une période de tâtonnements. Il est
caractérisé par le chapiteau à feuilles d’acanthe
arrondies, en cuiller ou en feuilles d’olivier, qui remplace l’acanthe
aiguë ou les feuillages fantaisistes souvent employés sous
la République; la base, généralement attique, repose
désormais sur une plinthe qui lui faisait défaut jusqu’à
la fin du Ier siècle. L’architrave est à trois fasces, la
frise lisse ou décorée de rinceaux qui imitent ceux de l’Ara
Pacis.
Nîmes conserve avec la Maison carrée l’exemple
sans doute le plus parfait de ce classicisme élégant et assez
froid qui sera repris, sans grandes altérations, pendant deux siècles.
L’ordre ionique est encore très apprécié
sous Auguste. Le dorique ne sera employé qu’exceptionnellement.
Dès le milieu du ~IIe siècle, les architectes de l’Italie
centrale vont réaliser de grands programmes qui remodèleront
les paysages en leur imposant une ordonnance rationnelle : sanctuaire de
la Fortune à Préneste. La falaise a été découpée
en une série de terrasses superposées reliées par
des escaliers, aboutissant au sommet à un hémicycle à
gradins, semblable à un théâtre, que couronne un portique
annulaire; une symétrie rigoureuse régit toute la composition
(~120).
La révolution politique qui remplacera la République par
la dictature de César, puis par le principat d’Auguste modifie peu
les conditions qui viennent d’être décrites.
Dans la peinture , 2 tendances : Historique et d'intérieur.
Peinture historique :
- Fresque de la tombe de l'Esquilin (~2 s). 3 scènes en registres horizontaux de personnages cernés d'un contour foncé sur fond clair, identifiés par une inscription latine. Dans chaque registre c'est le même groupe qui est représenté dans chaque phase d'une même situation : La rencontre historique entre Fannius et Fabius
Peinture d`interieur
Les 4 styles pompéiens
:
.Premier style : C'est la version italique d'un style courant dans
le monde grec de l'époque, avec les parois des villas recouvertes
d'un plâtre modelé et peint donnant l'illusion de panneaux
ou de blocs de pierres de couleur imitant les marbres importés des
somptueuses villas. Le plâtre accentue la division entre les
blocs et restitue une corniche en relief .
Ex: Peinture d'intérieure de la maison samnite
d'Herculanum (~2° s).
Au rez de chaussée des ouvertures encadrées de pilastres
corinthiens avec des frontons en applique triangulaire; à l'étage,
en trompe l'oeil, une colonnade sur le pourtour avec un treillis bas entre
chacune d'elles (Transennes)
Deuxiéme style : Prédilection plus marquée pour
les parois colorées en trompe l'oeil. Imitation de formes architecturales
par des moyens picturaux (ombres, perspectives, trompe l'oeil); imitation
de la bréche, du marbre veiné, de l'albâtre de couleurs
et de pierres colorées. Apparition du motif cube
Principe de division tri partite de la paroi s'établit fermement
: soubassement, registre médian, registre supérieur.
Il débute à Pompéi vers ~80
Ex : Maison des griffons avec ses colonnes en perspective séparées
par des panneaux peints (~80)
Villa des mystères à Pompéi (60~) de style
plus avancé, avec apparition de scènes figurées (frise
dionysiaque de l'oecus)
Troisième style : Débute à l'époque augustéenne
et dérive du 2° style. La paroi est traitée comme un
plan plutôt que comme une fenêtre ouverte sur un espace lointain.
Décors accentués par un système de motifs linéaires
et organiques. Perte de volume des colonnes et autres motifs peints. Abandon
du rendu illusionniste tridimentionnel.Apparition d'un nouveau style de
colonne, parfois de candélabres.
Ex : Villa de Boscotrecase (1° s ap JC)
Quatrième style : Combinaison des 3° et 2° styles. Persistance
de colonnes grêles, selon un schéma plus complexe. La surface
des parois est éclatée en différents plans, échelonnés
dans l'espace, ouvrant sur des scénes lointaines. retour des éléments
architecturaux massifs du 2° style mais traités avec plus
de fantaisie.
Ex : Domus Aurea de Néron
Mosaïques
- Sanctuaire de la Fortune à Preneste (1 s ap JC). Mosaïque
nilotique selon la technique vermiculatum.
Cube de pierre colorés en pâte de verre de quelques mm de
coté insérés dans le décor et liés par
un mortier teint pour le faire disparaître.
- Bataille d'Issos en ~333 entre Alexandre et Darius 3 (~1°
s)
Le portrait
Le portrait aristocratique, au début du ~Ier siècle,
continue la tradition hellénistique, qui cherche avant tout à
exprimer la personnalité intellectuelle du modèle. Les images
de Cicéron et de Pompée représentent parfaitement
cette tendance. Pendant ce temps, la tradition italique continue de produire
des œuvres d’un saisissant réalisme.
Avec Auguste triomphe le classicisme; le visage du prince, d’une grande
régularité, sera encore idéalisé par les sculpteurs;
les membres de sa famille et de son entourage s’ingénieront à
lui ressembler au point que leur identification pose de difficiles problèmes.
Seule la diversité des coiffures féminines vient mettre quelque
variété dans ces séries d’une froide élégance;
vers le milieu du siècle reparaît le pathétique hellénistique,
notamment dans les portraits de Néron.
En 86 sac d'Athénes par Sylla qui emmene à Rome des centaines de statues grecques, geste qui aura un profond impact sur les sculpteurs romains, bien qu'ils aient déja eu de nombreux contacts antéreirus avec le monde grec. La différence esentielle au 1° s réside dans la maniére spécifiquement romaine de prendre dans l'art grec ce qui leur convient et d'y apporter leur interprétation personnelle.
Les grands chefs militaires au Ier siècle vont s’efforcer de
mettre un peu d’ordre dans l’urbanisme de la Ville :
C’est au début du règne d’Auguste, entre ~30 et ~20 que Vitruve, ancien officier du génie de César, compose "De architectura" , traité d’architecture en dix livres, qui fut longtemps considéré comme la bible de l’art de bâtir.
L’action personnelle d’Auguste aura pour résultat d’accentuer
le caractère intellectuel et raffiné de l’art et d’y développer
les tendances rationalistes en éliminant l’élément
émotionnel et pathétique; l’art augustéen,
correspond à l’ordre politique et social institué par l’empereur.
Il y a pourtant, dans le sein de l’aristocratie et même de la
dynastie, des individus qui se révoltent; deux des successeurs d’Auguste
seront de ces dissidents; l’un et l’autre sombreront dans la folie.
Mais si Caligula disparaît trop vite pour imprimer sa marque à la culture, Néron, qui se veut artiste avant tout et qui rêve de régner sur un monde où les lois de l’esthétique se substitueraient à celles de la morale, engendrera une sorte de romantisme dont la large diffusion démontre l’influence profonde qu’il a exercée sur un grand nombre de ses sujets.
Octave a obtenu que soient proscrits les assassins de César qu'il
poursuivi et tua avec l'aide d'Antoine, puis il fit divinisé J César
et ériger sa statue dans un temple sur le forum dédié
à Mars vengeur (Mars Ultor). Aprés s'être débarassé
d' Antoine qui dirigeait l'Orient, à la bataille d'Actium, il reçoit
le pouvoir en ~30 et devient princeps (principat d'Auguste) en ~27
C'est l'époque de la grande statuaire , dont la référence est le Doryphore de Polycléte, qui s'exprime dans le modèle Augustéen de la statuaire : Attitude de l'orateur, en général romain, cuirassé, le visage altier et lisse. Ce modèle sera suivi et s'imposera pendant prés de 4 siècles, non seulement par ses successeurs : Tibére, Caligula Claude et Néron (Bien qu'ils ne soient pas son successeur direct, leurs statues auront un "air de famille"), mais aussi par la dynastie suivante.
- Auguste en magistrat en marbre, vêtu de la toge
- Statue de Marcellus en marbre mais nu. Visage typé sur un
corps idéalisé
- Statue de Auguste en grand prêtre lors d'une fête religieuse
, lat ête couverte d'un pan de sa toge
- Portrait de Livie, femme d`Auguste, (~30) en basalte matériau
employé habituellement par les égyptiens. Mode capillaire
particulière dans le chignon sur la nuque
En architecture :
- Ara Pacis (~9), c'est un petit temple en marbre auquel on accède
par une volée de marches. Les 2 grands cotés sont percés
d'ouvertures. Le monument, qui se dressait dans la partie nord du champ
de Mars, a été reconstitué; il comporte l’autel proprement
dit et l’enceinte qui l’entoure et qui porte l’essentiel du décor.
Les plaques de marbre qui la composent sont ornées au bas de rinceaux
d’acanthe, ciselés avec une précision d’orfèvre; on
a pu montrer qu’ils s’inspirent de modèles pergaméniens.
En haut se déroule sur les longs côtés
une procession qui reproduit celle de la dédicace de l’autel. L’artiste
a su tempérer la gravité de la cérémonie, qu’expriment
la majesté du drapé des toges et l’élégance
aristocratique des visages, par quelques scènes familières
reflétant la bonhomie d’un régime qui voulait faire oublier
l’absolutisme du souverain par la simplicité de sa vie privée.
On pense que le maître de l’Ara Pacis a travaillé dans sa
jeunesse au temple d’Apollon proche du théâtre de Marcellus
et achevé sa carrière en décorant l’arc de Tibère
au Forum, complètement disparu, mais dont les bas-reliefs étaient
reproduits sur des tasses d’argent découvertes à Boscoreale.
Après la mort du maître, ses disciples ne sauront plus que
répéter ses formules, vidées de tout sens.
A l'intérieur, frise d'acanthe en guirlandes.
La partie basse des murs reproduit en pierre les planches de bois et les
bouquets de fleurs qu'on y accrochait.
- Maison de Livie : Peinture de guirlandes
entre colonnes A la charnière entre les 2° et 3° styles
pompéien
Dans les arts mineurs
- Bol au décor végétal foisonnant en métal
- Villa Farnesine : la partie décor peint se réfère
à l'Egypte alors que les parties en stuc se référent
à l'époque athénienne classique en haut relief.
De cette époque date la généralisation aux particuliers, riches, d'un art presque exclusivement réservé jusque la aux empereurs et à leurs proches.
- Camée dit "de France" Au centre,
trône Tibère sous l’aspect de Jupiter; près de Tibère
trône sa mère, Livie, veuve d’Auguste. Autour des souverains
est groupée la famille de Germanicus; le fils aîné,
qui portait le nom de Néron, salue l’empereur; derrière le
trône, son cadet Drusus lève les yeux vers le ciel, où
se trouve son père Germanicus, monté sur le cheval ailé
Pégase, et accueilli par Auguste; un personnage en costume oriental
: le Troyen Énée, ancêtre mythique de la dynastie.
D’autres Orientaux, l’un assis au pied du trône, les autres groupés
dans le registre inférieur, symbolisent l’éternel ennemi
de Rome en Orient, le royaume parthe, qu’Auguste se flattait bien imprudemment
d’avoir réduit à la condition de vassal.
La réalité historique se trouve
constamment mêlée à l’allégorie, le naturel
au surnaturel.
- Camée représentant la passation des pouvoirs entre Auguste
et Tibére, en registres superposés. En haut Divinité
casquée et assise; Auguste couronné reçoit Tibére
en toge qui descend de son char. Les visages accusent une parenté
qui pouvait ne pas être vrai mais qui fonde la légitimité.
Le règne de Néron (54-68) est aussi important pour l’histoire
de l’architecture que pour celle de la peinture, car le IVe style représente
la dernière tentative de renouvellement d’un art moribond, sous
les archtectes de Néron Severus et Celer qui étaient
des latins. Ceci explique que l’architecture néronienne soit
entièrement différente de celle du monde hellénistique,
qui se perpétuait dans les grandes villes situées à
l’est de l’Adriatique..
Ce style néronien fut le point de départ d’une révolution
radicale au 2° siécle.
À l’exemple de César, Néron rêvait de remodeler complètement l’urbanisme de
Rome ; le grand incendie de 64, dont les origines demeurent mystérieuses, lui
donna l’occasion de réaliser ses projets.
La capitale du monde devait devenir la Ville idéale, autour du palais enchanté
du souverain qui, par son seul exemple, entraînerait les hommes à vivre dans
le «beau», et pour le «beau».
Le nouveau projet prévoyait un grand parc imitant la nature avec ses foréts,
ses campagnes et même ses villages; dans la dépression prolongeant la vallée
du Forum; le centre était un lac artificiel, à l’emplacement occupé par le Colisée.
La résidence principale est en partie conservée, car elle fut enterrée pour
servir de base aux thermes de Trajan.
Cette idée de créer un grand espace vert au milieu d’une agglomération
surpeuplée serait aujourd’hui unanimement approuvée; à l’époque elle fut jugée
– au moins par les sénateurs – comme une scandaleuse folie.