La destinée des Médicis se confond pendant soixante ans avec celle de Florence que Côme († 1462), Pierre († 1469), Laurent († 1492) et Pierre gouvernent successivement.La venue en Italie du roi de France Charles VIII est fatale au pouvoir du fils de Laurent, Pierre, chassé de Florence en 1494, mais les Médicis conservent des partisans dans Florence et ils sauvent une partie de leur fortune. Ils gardent de nombreux appuis auprés des princes voisins qui les traitent en égaux, et l'appui de Rome ( les cardinaux Jean et Jules de Médicis sont successivement élus papes sous les noms de Léon X et de Clément VII) reste extrémement fort.
Cela explique leur rapide retour au pouvoir : en 1512, ils se réinstallent
à Florence pour quinze ans. Laurent, duc d’Urbino, gouverne, sous
le contrôle de son oncle Léon X. Après un bref intermède
républicain de trois ans, Florence, assiégée par les armées
pontificales et impériales, tombe en 1530 entre leurs mains et, pour
deux cent sept ans, retrouve les Médicis.
Fils de Filippo, Filippino Lippi travailla près de Botticelli. Ses œuvres de jeunesse sont très proches de celles de son maître, par leur charme et leur délicatesse nerveuse : Vierge à l’Enfant tenant un livre ; Histoire d’Esther représentée sur des panneaux de cassoni (coffres de mariage décorés). En 1484, Filippino est chargé de compléter les fresques inachevées de Masaccio à la chapelle Brancacci et s’efforce, d’adapter son style à celui de ce dernier. L’Annonciation (en deux tondi ) peinte à la même époque montre mieux l’évolution de sa manière personnelle: plis tumultueux des vêtements, insistance sur les petits objets décoratifs.
Dans le retable peint, en 1485, pour le Palazzo Vecchio : saint Jean, saint Bernard, saint Victor, saint Zénobe sont placés dans une attitude encore botticellienne de part et d’autre de la Vierge, mais la voûte est toute animée par l’envol des anges portant, autour de la couronne, une profusion de rubans et de guirlandes fleuries. La radieuse Vision de saint Bernard est située en plein air, pour éviter les contraintes d’un cadre architectural et pour soumettre les figures à l’éclat de la lumière.
En 1487, Filippo Strozzi le charge de décorer sa chapelle de Sainte-Marie-Nouvelle et, en 1489, il est appelé à Rome par le cardinal Caraffa, qui lui confie aussi le décor d’une chapelle à Santa Maria sopra Minerva.
En 1503 Filippino réalise une série de tableaux de la vie de
saint Philippe et de saint Jean l'évangéliste, entre autres saint
Philippe chassant le démon du temple de Mars.
Né à Cortone, il travailla dans l'atelier de Piero della Francesca qui eut un ascendant considérable sur ses oeuvres. Ses premières oeuvres sont des fresques (la Flagellation et la Vierge à l'enfant à la pinacothèque de Cita del Castello, la Conversion de Saint Paul). En 1482 Signorelli est appelé à Rome pour travailler à la décoration de la chapelle Sixtine aux cotés de Pérugin, Boticelli, Ghirlandaio et Cosimo Rosselli; il y peindra le testament et la mort de Moïse d'une grande incertitude dans la composition et au développement narratif.
Après ses travaux à la chapelle sixtine Signorelli donne libre cours à ses capacités créatrices dans une succession de chefs-d'oeuvre : La Circoncision, le Retable de Saint Onofrio ou le Triomphe de Pan et le tondo de la Vierge à l'enfant tous les deux peints pour Laurent de Médicis.
En 1500 il reçoit commande de poursuivre la décoration de la chapelle de San Brizio à la cathédrale d'Orvieto, commencée par Angelico sur le théme du jugement dernier : les Choeurs célestes, la venue de l'antéchrist, le Chatiment des damnés. Dans ces oeuvres de pleine maturité on ressent la force explosive des corps accentuée par les dimensions gigantesques des images, la puissance épique des expressions.
Avec ce cycle d'Orvieto Signorelli est parvenu au sommet de sa puissance créatrice dans un chef d'oeuvre le plus représentatif de cette époque charnière. A Cortone il peindra une Communion des apôtres (1512) puis une Vierge à l'enfant et aux saints (1515)
L'extrême originalité de son art se manifeste alors avec éclat
dans les nombreux compartiments de prédelle
qu'il peint au cours de ces dernières années.
Pureté des volumes, qualité de diffusion de la lumière et recherche d'un rythme classique compense l'absence de tension dramatique et d'émotion vraie qui indiquent ses limites. C'est pourquoi il s'exprime mieux à travers les portraits et les retables (retable de saint Pierre de Pérouse à 16 éléments) qui évitent la complexité d'une composition.
A partir de 1505 il s'installa définitivement à Pérouges; les formes s'assouplissent dans ces nombreuses madones plus routinières et répétitives. L'harmonie et la clarté qui émanent de ses oeuvres ont influencé Raphael qui travailla avec lui ce qui explique l'influence qu'il eut au 19° siècle sur les pré raphaélistes .
- Remise des clés à saint Pierre par Jésus. Remarquer les postures de saint Pierre et du Christ sur un fond de paysage architectural représentant le temple de Jérusalem et des monuments antiques.. Traitement des drapés et effet de perspectives par les groupes de personnages étagés dans le tableau
- Crucifixion
pour le réfectoire des Pazzi. Décor en trompe l'oeil de 3 baies
aux arcs en plein-cintre découpant le tableau centré sur la scène
principale de la croix et de Marie Madeleine. Dans les arcs latéraux
saint Jean et la Vierge dont on remarquera la position déhanchée.
L'ensemble s'ouvre sur un paysage en profonde perspective appuyée par
le chemin qui serpente entre les arbres et les rochers échelonnés.
De l'horizon émane une lumière qui éclaire le tableau de
l'intérieur
- Piéta sur fond d'arcs à l'antique en forte perspective; la verticalité des personnages s'oppose à l'horizontalité presque rigide du corps du Christ. La robe sombre de la Vierge est comme éclairée par le fond du ciel lumineux. Remarquer la symétrie presque parfaite du tableau apportée par les piliers, le nombre et la posture des personnages
- A Mantoue, en 1505, pour le studiolo d'Isabelle d'Este, mécéne
et grande collectionneuse d'oeuvres d'artistes contemporains, épouse
du marquis de Mantoue, Perugin réalise le tableau Combat des vertus et
des vices dans un paysage idyllique mais avec un premier plan, en revanche,
de personnages aux attitudes guerriéres. Remarquer Minerve à gauche
tenant une lance.
- Avec son saint Sébastien l'artiste, en traitant l'oeuvre comme une sculpture, recherche l'amplitude et la monumentalité
A la fin de sa vie, son succés dépasse les limites
de l'Italie puisqu'il est solllicité dans de nombreux pays limitrophes
et aussi en France pour une pieta commandé par un grand écuyer
de France
À plusieurs égards, l'exemple de Léonard de Vinci est particulièrement représentatif de l'esprit Renaissance. Mathématicien, physicien, inventeur, peintre, architecte, ingénieur, écrivain il réalise une carrière cosmopolite qui lui fournit de multiples occasions de confronter son savoir et son expérience à des situations nouvelles. À travers ses recherches picturales, il s'attache à rendre le phénomène physique de la transmission de la lumière, de la matérialité de la transparence, du rapport entre le signe et le référent, etc.
Né à Vinci; il entra vers 1467 dans l'atelier de Verrocchio auquel
il dut sa formation "poly-technique". Il fréquente le milieu intellectuel
autour de Laurent le Magnifique à Florence mais vers 1481 il part pour
Milan pour s'occuper du monument équestre du duc de Sforza dit Il Cavallo
qui demandait un bronzier averti, et auquel il avait écrit en décrivant
ses talents de sculpteur en proposant ses services.
Dans l' Adoration des Mages ,
peinture sur bois (1481,Florence), il cherche à saisir la façon
dont un événement apparaît dans la peinture et peut être
compris par le spectateur comme un élément du récit, on
ressent un effet de profondeur poussé, les figures sont entremêlées
et virevoltantes.
Au premier plan la pyramide formé par les mages agenouillés devant
la Vierge assise tenant son enfant, de part et d'autresdes personnages emplissent
la scéne, l'arbre central scande l'avant et l'arriére plan. Au
fond, paysage de ruines en perspective. Remarquer les "coups de projecteur"
sur les expressions, les visages, les mains....Appelé à la cour
de Milan il laissera cette oeuvre inachevée pour exécuter des
décors muraux et la grande commande ducale de Francesco Forza à
cheval (l'oeuvre a été détruite).
Il propose une synthèse édifiante de son art dans une commande
d'une confrérie milanaise : la Vierge aux rochers (1483-1486),
où il expérimente
la technique du sfumato, qui lui permet
d'intégrer des transitions extrêmement subtiles entre les différentes
zones de couleurs, prenant l'aspect d'une sorte de brume délicate ou
d'effet vaporeux. Il exécutera 2 tableaux de cette oeuvre dont le premier
appartint à Louis XII et le second est à la National Gallery.
C'est un tableau d'autel à composition pyramidale dominé par
la Vierge qui prend le petit saint Jean Baptiste sous sa protection avec à
droite le Christ le bénissant. Derriére, l'ange veille sur la
scéne intimiste. La seule lumiére vient du fond du tableau.
Pour le réfectoire sainte Marie des graces de Milan Vinci réalise
la magnifique Céne
peinture murale à la fresca mais aussi sur enduit sec.
Ce traitement d'une part et l'atmosphére humide et chargé des leiux ont grandement détérioré l'oeuvre maintes fois restaurée dés le 16° siècle.
L'instant saisi est celui ou Jésus annonce aux apotres la prochaine
trahuison de Judas, qui se trouve, de l'autre coté
de la table. Les apotres sont répartis par petits groupes avec des physionomies
différentiées répondant aux propos du Christ. Plafond poutré
et piliers encadrent la Cène et créent une profonde perspective.
La salle débouche dans le fond sur une baie à trois fenétres donnant sur un paysage. Ce tableau fut maintes fois reproduit en peinture mais aussi en tapisseries, dont une à Ecouen par un diciple de Léonard de Vinci.
Les récents travaux d'archive ont permis d'avoir la certitude que la
fameuse Joconde
représentait bien Mona Lisa Gherardini. Dans ce portrait idéalisé
il livre une nouvelle conception du portrait : non seulement le buste mais aussi
le bas du corps sont tournés de trois quarts, des ajouts de glacés
superposés donnent un fort volume à l'oeuvre.
On ressent une forte volonté dans l'oeuvre de n'apporter rien qui puisse heurter le regard d'où cette recherche de suavité qui se traduit dans les courbes souples, la douceur du regard, le paysage serein, les couleurs apaisantes. ce tableau ser apour le siécle la référence de la peinture de portrait.
Son activité se partage alors entre des travaux de peinture et des études d'urbanisme et d'hydraulique ainsi qu'à des observations géologiques.
En 1500 il se rend à Mantoue ou il dessine le portrait d'Isabelle
d'Este probablement en prévision d'un report sur une toile pour
être peint; puis à Venise chez les Bellini et ensuite à
Florence en 1503 pour le palazzio vechio afin d'éxecuter une oeuvre exaltant
l'esprit guerrier florentin dans cette bataille d'Anghiari peinture
murale ou se distingue l'enchevétrement des corps, des chevaux, des cris
de guerre. Ce tableau, dont il ne reste que des dessins, servira d'inspiration
aux postures les plus diverses pendant tout le 16° siécle.
En 1516 il accepte l'invitation de François 1° de venir à
Amboise ou il se rend avec la Joconde..... qu'il ne livrera jamais à
son commanditaire, avec ses très nombreuses notes et dessins et surtout
un traité de peinture ou il consigne ses recherches sur les clairs-obscurs
et le sfumato, et ou il entreprend des projets de canalisation, d'architecture
et invente d'étranges machines.
- Sainte Anne et la Vierge et l'enfant (1508) tableau que Léonard
emporta à Amboise.
Remarquer la dualité dans l'enfant Jésus qui agrippe le mouton
qu'il ne veut pas lâcher et la Vierge, assise sur les genoux de sa mére,
courbé vers son enfant qu'elle cherche à agripper et qui semble
lui échapper...déjà.
L'arbre fait frontiére entre la scéne et l'arriére plan
traité dans un bleuté presque glacé. Ici également
le traitement est pyramidale dans sa composition .
Dans le domaine de l'architecture, Vinci développa les idées
d'Alberti. A Rome, par exemple, dans l'église saint Augustin de la fin
du 15° siècle dont la façade se scande dans une suite de cercles
inscrits dans des carrés.
Par son testament il laisse à son disciple Francesco Melzi tous ses manuscrits
Il est intéressant de noter que Léonard de Vinci lança énormément d'oeuvres en parallèle mais qu'il ne les finissait pas toutes soit par versatilité soit parce qu'il était débordé par les demandes et la multiplicité de ses pôles d'intérêt qui l'attiraient.
Pour Léonard, l'art est une voie de connaissance et d'exploration du monde et non un moyen de projection de l'individualité de l'artiste; c'est la raison pour laquelle son idéal réside dans une peinture qui ne trahit pas la main de son exécutant, mais qui dépasse les limites étro0ites d'un individu.
Donato di Pascuccio d’Antonio, dit Bramante, peintre et architecte, séjourna
quelques années à Urbino; puis, de 1477 à 1499, il vécut
en Lombardie, Bergame, puis à Milan. Il fit aussi quelques séjours
à Pavie, et Vigevano, et plusieurs voyages, en particulier à Rome,
où il s’établit définitivement en 1499.
Les œuvres qui lui sont attribuées avec certitude témoignent de ses contacts avec des maîtres comme Piero della Francesca, Luciano Laurana, Melozzo. Il eut en outre l’occasion d’affronter les problèmes techniques au côté des maîtres lombards au service des Montefeltro et de Francesco di Giogio.
En 1477, la peinture de la façade et de la grande salle du palais du Pouvoir de Bergame met en évidence son goût pour la peinture en trompe l’œil. Bramante fit ses premières expériences architecturales en Lombardie, avec le sanctuaire de la Pitié, et l’église contiguë de Sainte-Marie près San Satiro ou il utilise le trompe l'oeil pour pallier à la faible profondeur du choeur. A Milan, à la maison Panigarola il peint :Hommes d’armes, Héraclite et Démocrite .
Le Christ de Chiaravalle , aujourd’hui à Brera, sur panneau de bois, est un témoignage précieux, sur son activité dans le domaine de la peinture de chevalet.
Mais c’est surtout en tant qu’architecte qu’après 1479 il s’affirmera,
d’abord en Lombardie, puis à Rome où il devient l'architecte de
Jules II pour lequel il entreprend la reconstruction de batiments, création
de places et fontaines et participation à la reconstruction
de Saint Pierre dont il fit plusieurs plans sans jamais arriver à
prendre une décision finale; Sangallo, Raphael puis Michel-Ange reprendront
le chantier qui ne se terminera qu'en 1626.
A la demande de Jules II qui veut réunir la villa du belvedére au palais du Vatican, Bramante s'inspire de la Rome antique en créant 3 cours successifs reliées par des escaliers et une galerie latérale (la façade des loges, qui sera complétée par la suite sur l'autre coté) considérée comme un modéle sous le nom de travée rytmique : les arcs en plein cintre retombent sur des pilastres moulurés entre ces pilastres, alternativement jeu de fenétres ou niche comportant une statue. Ce modéle permet en fonction des dimensions de l'édifice d'être contracté ou dilaté relativement facilement
- Palais de la chancellerie à Rome : 3 niveaux, des tondi au dessus des fenêtres et double pilastres lisses entre les fenêtres
- Santa Maria della Pace
de 1500 à 1504 : Dans la cour intérieure galerie en arcs à
plein cintre et chapiteaux ioniques; les deux niveaux supérieurs sont
à colonnes corinthiennes , l'entablement entre niveaux comportent des
inscriptions.
- San Pietro di Mantorio : Bramante reprend l'édifice circulaire
à coupole dans cette commande des cardinaux espagnols de Rome d'un monument
pour le martyr de saint Pierre. Une colonnade à triglyphes et métopes
entoure l'édifice sur une base en escalier.
Raphaël a longtemps été considéré comme le plus grand peintre qui ait jamais existé bien qu'il soit mort à 37 ans aprés une prodigieuse production picturale.
Né à Urbin, il est le fils d'un peintre. C’est en Ombrie et dans les Marches que Raphaël fait son apprentissage, et l’influence ombrienne est restée chez lui prédominante. L’œuvre la plus importante de cette première période est le Couronnement de la Vierge réalisé en 1502-1503 divisé en une scène céleste et une scène terrestre.
En 1504, Raphaël, peintre, architecte, sculpteuret même à ses heures poëtes, arrive à Florence pourvu d'une culture artistique élaborée essentiellement auprès de Pérugin et de Pinturicchio. Il s'engage d'emblée dans une peinture qui privilégie le contenu formel à travers d'importantes recherches techniques.
Il s'efforce de peindre la nature comme un objet construit et choisi au service d'une beauté immanente : l'œuvre d'art doit contenir sa propre harmonie. Il travaille a différentes occasions dans sa vie avec Vinci et Raphael. On lui doit de cette époque :
- Mariage de la Vierge La cérémonie sacrée se déroule à l’extérieur du temple, dans un espace largement ouvert, au fond duquel se dessinent les collines ombriennes ; quelques personnages de petites dimensions suggèrent la distance et animent la scène.
Le
tambour de la coupole, à l’arrière-plan, est percé
de fenêtres sur toute sa surface et les deux portes opposées sont
ouvertes pour accroître l’effet d’air et de lumière ;
les arcs amples et légers reposant sur de hautes et fines colonnes font
penser à Brunelleschi. Les personnages qui participent à la cérémonie
sont tous au premier plan, disposés de façon symétrique
- Vierge à l'enfant avec saint Jean Baptiste dit "La madone du belvédére" oeuvre pyramidale qui fait écho à la Vierge à l'escalier de Michel Ange. Il peint peu aprés une autre Vierge appelée La belle jardinére
Il rejoint Rome en 1508 pour être immédiatement associé
aux entreprises les plus prestigieuses, notamment la décoration des chambres
du palais du Vatican. À Rome, l’activité de Raphaël
se déroule sous les pontificats de Jules II (1503-1513) et de Léon X
(1513-1521). Dans
la chambre de la signature dont il n’assure qu’en partie la décoration
de la voûte (1509-1511) deux fresques parmi les huit réalisées
se font face. Elles représentent :
* l'une La Dispute du Saint-Sacrement qui reprend la division en deux scènes superposées, l’une céleste, l’autre terrestre, et la composition en demi-cercle. Tout dans cette œuvre est rythme et équilibre, dans les attitudes des nombreux personnages, qui laissent libre au centre l’autel sur lequel se détache l’ostensoir.
* l'autre L’École d’Athènes,
comme un haut lieu de culture philosophique s’opposant à un foyer
de culture théologique. La scène se déroule dans un cadre
architectural classique et majestueux, avec des arcades puissantes sous une
voûte à caissons, des murs troués de niches qui abritent
des statues antiques, et une coupole centrale percée de fenêtres.
Y sont représentés philosophes et savants grecs parfois sous les traits de contemporains comme au centre de l'oeuvre : Platon levant le bras sous les traits de Léonard de Vinci. Raphael en se représentant également ainsi que d'autres artistes illustres de son temps dans cette oeuvre cherche à montrer la Rome moderne comme l' équivalente de la Grèce antique.
Dans les six autres compartiments qui décorent les murs de la chambre
on notera la délivrance de saint Pierre
A
la demande de Léon X Raphaël dirige, en tant qu'architecte, le travail
commencé par Bramante de reconstruction de Rome :
- Chapelle funéraire à Santa Maria del Populo
- Église Saint Eloi des orfèvres, prés du Tibre, à la coupole extradossée
- Création de palais sub-urbains (pour Jules 2, villa Madame) dont le décor intérieur et exédre d'accueil rappelle les monuments antiques
- Décoration de la villa Farnesine (1509-1511)
: Edifice à l'antique à deux niveaux sur lequel il travaille avec
Peruzzi. Un bandeau de figurines de terre cuite coure sous le toit. Une spacieuse
loggia au plafond en arrondi très richement décoré d'une
histoire de Psyché sur lequel travailla également Jules Romain
ouvre sur les jardins dominant le Tibre. Intérieur aux plafonds peints
(Triomphe de Galatée)
- Tableau du mariage de la Vierge dont l'arrière plan est occupé
par un monument à plan centré. Remarquer le traitement des
pavages.
Il découvre les oeuvres de Léonard de Vinci à Rome qui l'influencent.En 1514, Raphaël fut nommé architecte de Saint-Pierre ; cependant, il eut à ses côtés, après la mort de Bramante, deux architectes célèbres : Fra Giocondo et Giuliano da Sangallo, sous la direction desquels Raphaël affirmait vouloir se perfectionner.
- Décor des appartements de Jules II (1508-1514)
- Portrait de Jules II assis sur le trône papal.
- Chambre d'Éléonore d'Este (1511) : Le Miracle de Bolzena
où l'hostie qui saigne témoigne qu'elle représente bien
le corps du Christ
- L'incendie du Borgo,
oeuvre antiquisante qui s'inspire de l'incendie de Rome sous Néron
- Cartons de tapisseries pour la chapelle sixtine commandés par Léon X sur l'histoire des apotres (la pêche miraculeuse - la guérison du paralytique...) . Les tapisseries seront réalisées par les lissiers de Bruxelles
- Madone sixtine (1513). Groupe pyramidant de la Vierge flottant sur les nuages, adorée par sainte Barbe et saint Sixte, le pape agenouillé à ses pieds. Deux angelots tournés vers le spectateur sont accoudés au premier plan au bord du tableau
-
Vierge à la chaise dans un tondo (1513) avec un mouvement de
spirale dans le mouvement de la Vierge et de l'enfant, observés par le
petit saint Jean-Baptiste
Raphael réalisa également de nombreuses représentations
de la Vierge à la robe rouge
et à la cape d'un bleu sombre dans des scènes de vie familiale
- En 1518 le pape commande à Raphael, pour la reine Claude de France le tableau que l'on appelle "Le grand saint Michel"
En 1519, Raphaël adressait à Léon X une très longue lettre sur les antiquités de Rome. Le pape lui avait demandé d’exécuter des dessins de la Rome antique, en utilisant les mesures et les plans que l’on pouvait effectuer ou reconstituer sur les édifices antiques. Mais la mort empêcha l’artiste de s’acquitter de cette tâche.
L’activité de Raphaël sculpteur est assez obscure. Peut-être
est-ce d’après ses dessins que furent sculptés l’Élie
et le Jonas de la chapelle Chigi. On fait aussi état d’un petit
amour de marbre qui lui serait dû.
Il faut évoquer, aussi, l’activité de poète de Raphaël ;
mais la valeur littéraire de ses sonnets, dont cinq seulement nous sont
parvenus, est assez mince.