Dans les arts :
Spectaculaire travail du mastic de bitume,
matière complexe existant sous différents états servant
depuis des millénaires à différents usages et que
l'on savait durcir par réchauffement pour en faire des objets courants.
En Bactriane (Asie centrale -Afghanistan) 2 statuettes en calcaire et
stéatite
On étudiera 6 grandes puissances qui, pour certaines, ont régné
aux mêmes époques et qui entraient régulièrement
en conflit les unes contre les autres : Mitanni, Hittites, Petites principautés,
Babylone, Assyrie, Elam
Hourrite désigne avant tout une langue d'origine asiatique mais
aussi les habitants de cette région de la haute Mésopotamie,
egalement appelé Mitanniens . Ils furent contemporains des Hittites
entre le 16° et le 13° siècle. Leur capitale était
Wassugammi. Leur empire à son expansion extrême s'étendait
du Zagros à la Méditerranée en englobant la Syrie
du Nord. Ils avaient assujetti l' Assyrie dont ils avaient pillé
la capitale Assur. Ils furent envahis par les Hittites à partir
du 14° siècle dans la partie nord de leur royaume et par les
Assyriens à partir du 13° siècle dans la partie sud.
L'histoire «légale» part d’Hattousil Ier (vers 1650 av. J.-C.), mais il est très probable que les Hittites (ou Hattiens) d'origine indo-européenne venant des plaines eurasiennes envahirent par vagues successives l'Anatolie ou ils dominèrent les habitants hattiens. La capitale hattienne Hattousas (ou Hattusha) devint celle des hittites (aujourd`hui Boghaz-Koy). À l’est de l’empire, par-delà le Taurus et l’Euphrate, sont installés depuis les origines hittites des groupes d’envahisseurs venus d’Orient: les Hourrites (ou Mitaniens), qui occupent la haute région mésopotamienne, du Tigre à la Méditerranée. Les premiers heurts se produisent dès l’époque de Hattousil Ier. C’est seulement quelque trois cents ans plus tard que Souppilouliouma (14° s) fera disparaître la menace qu’ils représentent. Ceci illustre le problème du peuple hittite toujours obligé de faire front sur plusieurs théâtres d’opérations en même temps, et l’impossibilité de parvenir à une solution définitive.
Moursil Ier, enlève Alep et s’empare de Babylone en 1600, mettant
fin à la dynastie qu’avait illustrée Hammourabi, avant d’abandonner
le pays à de possibles alliés, les Cassites (vers 1595 av.
J.-C.).
Entre 1525 et 1500, l’histoire hittite n’est qu’une longue suite de
revers sur le plan international, et de dissensions dans la famille royale
: les Hourrites et les Gasgas ravagent le pays; l’Arzawa et la Cilicie
se révoltent.
L'empire s'écroule vers 1180 avec la destruction de Hattusha. Mais l'histoire des Hittites et leur civilisation survivront quelque peu modifiées jusqu'au 8° siècle malgré les menaces assyriennes. Karkemish tombe en 717. Assyriens et Babyloniens continuent cependant de donner traditionnellement le nom de Hatti à la Syrie du Nord, mais lorsque les Grecs pénètrent en Orient, le nom même des Hittites aura disparu.
Les Hattiens adoraient le dieu de l’Orage du Ciel (Tushub) qui demeurera
une des grandes divinités de l’empire, le dieu Halmasouitta, le
Trône divinisé, qui jouera un rôle dans les rituels
de fêtes hittite et le dieu Siousoummi, dont le nom paraît
être formé sur un thème hittite: siou = dieu.
On notera l’existence de temples dans lesquels ces dieux résident,
et la coutume d’offrandes d’animaux en nombre considérable.
La situation est différente à l’époque de Hattousil:
le roi n’est plus, comme Anitta, «aimé du dieu de l’Orage»;
c'est la déesse solaire d’Arinna qui veille sur lui,. Le dieu de
l’Orage lui est subordonné; avec leur fille la déesse Mezoulla,
ils constituent une triade divine du groupe hattien et demeureront parmi
les grands dieux des hittites.
On considère traditionnellement 2 époques hittites : Ancien
royaume et Période impériale,
Hattusha
La capitale hittite était volontairement située dans
une région montagneuse au flanc des Taurus.
Dans une ville proche : Yassilikaya on trouve un sanctuaire du 13° s (règne de Tudhaliaja 4 1250-1220) affecté au dieu Tushub (dieu de l'orage) à son épouse (Hepat) et à son (Shalluma) constitué de 2 chambres excavées aux portes monumentales (propylés) et décorées de reliefs rupestres..
Les hittites avaient développés également l'art de la glyptique : empreinte de sceau représentant le roi Tudalya 4 avec son nom sur le pourtour. en hiéroglyphe hittite et en cunéiforme
* Sculpture de la maîtresse des animaux (13 s)
* Bas relief du dieu El présenté de face, profil et 3/4
selon les parties du corps
* Coupe du 14° siècle représentant une chasse
* Statuettes de divinités en bronze et or, bras levés
(probablement brandissant une masse d'arme qui a disparu)
* Vase à tête en terre cuite recouvert d'un engobe brillant.
En orfèvrerie :
* Coupe en or dont l'intérieur représente une scène
de chasse sur des chars disposés en cercle. A l'extérieur,
scène au repoussoir de chasse en registres sur 2 niveaux
* Pendentif en argent et or estampé de la déesse
Ushtar (forte similitude avec Hathor surtout par sa chevelure recourbée
en 2 mèches disposées de part et d'autre de la tête)
* Boites à fard en ivoire à tête de canard
C'est dans cette région que l'on assiste à une première
tentative d'invention d'un alphabet cunéiforme et d'un
alphabet linéaire. A ce sujet il faut remarquer que l'on ne
notait pas les voyelles mais qu`on les prononçaient.
Les voyelles seront inventées par les grecs dans leur alphabet
(d'origine araméenne) vers -800.
Sarcophage du roi Ahiram (10 ou 11° s). Cuve extérieure couverte d'une scène de banquet funéraire en bas relief avec des pleureuses. Le couvercle est également sculpté. Les inscriptions funéraires sont en alphabet linéaire phénicien (le premier de tout les alphabets) et c'est donc a Byblos que ce premier alphabet de 22 consonnes a probablement été inventé. Mais cette inscription en phénicien témoigne d'un état évolué de l'écriture qui laisse supposer une naissance antérieure de celle-ci. Les plus anciennes traces dateraient du 16° siècle et elles ont été retrouvées dans la péninsule du Sinaï à Serabit-el-Khadim. gravées dans des mines de turquoises.
Babylone (Porte du dieu = bab-ili , en akkadien) est restée longtemps une petite ville; par ailleurs, la remontée de la nappe phréatique jusqu’aux couches du IIe millénaire nous prive d’une masse de documents locaux. Les premières mentions sûres faites de Babylone datent de la IIIe dynastie d’Our.
La Ire dynastie de Babylone (1894-1595)
Elle est aussi appelée dynastie amorrite, car elle
est fondée vers la fin du 20° siècle, par un chef
de ce groupe nomade et sémite : Sou-aboum (1894-1881),
qui s’installe en basse Mésopotamie, à Babylone où
il prend le titre royal. Sa famille, qui régnera là pendant
3 siècles, et sa tribu se laissent très vite assimiler par
les citadins dont ils adoptent la vie sédentaire, le parler sémitique
(le babylonien, variante locale de l’akkadien) et les cultes.
La nouvelle «ville de royauté» rivalise bientôt avec celles d’Isin et de Larsa (en Sumer). Mais la basse Mésopotamie, partagée entre 3 royaumes et une douzaine de principautés, connaît longtemps des luttes mesquines, au cours desquelles la suzeraineté passe rapidement d’un État à l’autre. Les premiers rois de Babylone se distinguent par de nombreux travaux, fortifications, canaux, temples (connus seulement par les inscriptions); c’est le signe de l’enrichissement de leur cité, qui exploite un riche terroir et dont les notables pratiquent le prêt et le grand commerce. Puis des royaumes étrangers à la région, Eshnounna, Assour, Mari, l’Élam, tentent d’imposer leur suzeraineté en basse Mésopotamie, mais la situation est complètement renversée au cours du règne du Babylonien Hammourabi (1792-1750).
L’abondance des textes administratifs datés de son règne et retrouvés à Sippar, Nippour, Larsa, ont entraîné les historiens à exagérer les talents et les réalisations de ce roi, qui a surtout eu le mérite de savoir attendre son heure. Il écrase alors ses adversaires épuisés par des guerres incohérentes, annexe toute une série de «villes de royauté» (Larsa; Mari; Eshnounna). Hammourabi se retrouve maître d’un empire qui comprend toute la basse Mésopotamie et une partie de la haute Mésopotamie, et les villes sont administrées par des fidèles du roi, qui les surveille étroitement. C’est là d’ailleurs une construction éphémère, terminée seulement à la fin du règne de Hammourabi et qui ne survit pas à son fondateur.
Babylone est maintenant la première ville du Proche-Orient , mais les autres cités de basse Mésopotamie, qui se souviennent de leur passé glorieux, n’ont pas renoncé à recouvrer leur indépendance. Samsou-ilouna (1749-1712), fils et successeur de Hammourabi, doit faire face aux révoltes des villes et des tribus, et, finalement, une partie de Sumer lui échappe et reconnaît une dynastie dite du Pays de la Mer (la région d’accès difficile, aux bouches de l’Euphrate et du Tigre), qui durera plus longtemps (1735 env.-1530) que celle des Amorrites. En outre, l’héritier du grand roi a, dès 1740, subi le choc des Kassites (un peuple à moitié barbare sorti du Zagros central); ces envahisseurs n’ont pu atteindre la basse Mésopotamie, mais une partie s’est installée, sous une dynastie nationale fondée en 1735, au voisinage de la Babylonie, sur l’Euphrate moyen. Les derniers successeurs de Hammourabi règnent sur un territoire réduit, jusqu’à l’attaque du roi hittite Mourshilish Ier, qui prend et pille Babylone et met fin à la dynastie amorrite dont le dernier représentant doit avoir péri lors de sa défaite (1595).
La dynastie kassite à Babylone (1595 env.-1153)
La capitale est occupée par les Kassites. On sait que cette
dynastie durera 576 ans, de sa fondation (1735 env.), en un lieu encore
inconnu, à sa ruine par l’Élam (1153 env.), mais l’histoire
de ses rois nous échappe presque complètement jusqu’au 14e
siècle. Vers 1530, le royaume kassite annexe le Pays de la Mer, dont la dynastie
s’est éteinte. On peut dès lors donner à la basse
Mésopotamie le nom de Babylonie, car aucune cité de
Sumer (le Sud) ou d’Akkad (le Nord) ne viendra plus rompre l’unité
de ce pays en contestant la prédominance de la capitale.
Les lettrés de Babylone constituent peu à peu les grandes
collections de textes religieux, littéraires, divinatoires et scientifiques
(lexiques, problèmes d’arithmétique, recettes médicales
et pharmaceutiques); ils traduisent les œuvres sumériennes en babylonien. D’autres scribes continuent à tenir la
comptabilité du palais et des temples et à rédiger les contrats des milieux d’affaires.
La faiblesse du pouvoir royal à cette époque nous est
révélée par les textes des koudourrou (stèles
qui, suivant un usage traditionnel en Mésopotamie, placent sous
la protection des dieux les donations de terre et les immunités
accordées par les souverains).
À partir des Lettres d’Amarna (archives égyptiennes du XIVe siècle retrouvées sur ce site
dans le palais d’Akhenaton), on voit se développer l’hostilité
des rois de Babylone à l’égard de l’Assyrie qui, avait été leur vassale et tend à devenir une puissance
dominante. La dynastie kassite, qui doit un moment accepter la protection
de l’Assyrien, se ressaisit, et conquiert l’Élam; mais ce pays,
se réunifiant à la fin du XIVe siècle, échappe
à la domination babylonienne.
C’est le début d’un conflit chronique qui oppose les trois
royaumes (Assour, Babylone, Élam) et qui est particulièrement
acharné entre l’Assyrie et la Babylonie. Longtemps, ces deux États
se disputent le pays à l’est du Tigre qui permet de contrôler
les caravanes venant d’Iran. Puis l’équilibre est rompu à
l'avantage des assyriens dont la domination provoque un soulèvement
de l’aristocratie locale, rétablissant la dynastie kassite qui chassera
définitivement les envahisseurs (1203) et, profitant de l’anarchie
qui sévit en Assyrie, la vassalise un moment.
L’avant-dernier roi kassite est emmené captif en Élam
(1153), ainsi que les grands de son peuple et les ex-voto des temples babyloniens.
L’épopée de Mardouk et de Nabuchodonosor Ier (XIIe s.)
Un certain nombre de Kassites sont restés en basse Mésopotamie.
Mais, après 1153, la royauté passe à des rois de langue
sémitique. C’est d’abord la dynastie d’Isin (en Sumer), qui
a pris la tête d’un soulèvement national contre les Élamites
qui tentaient de se maintenir dans leur conquête. Après son
installation à Babylone, elle reprend la politique traditionnelle
en essayant de vassaliser le royaume assyrien.
Nabuchodonosor Ier (1124-1103), 3° roi de la dynastie d’Isin,
est un grand guerrier: il fait campagne dans le Zagros central et en Assyrie,
dont il assiège même la capitale; surtout, il met en déroute
le roi d’Élam et, après avoir pillé le pays vaincu,
il ramène à Babylone les statues du couple divin.
Cette revanche éclatante – l’Élam tombe alors dans une
anarchie qui durera quatre siècles– vaut au vainqueur une réputation
de héros. Les scribes exaltent également Mardouk qui,
après ce retour triomphal, achève d’éclipser les divinités
protectrices des autres cités de basse Mésopotamie et de
mériter le surnom de Bêl (Seigneur, en babylonien).
Désormais, à chaque changement de règne, le roi va
«saisir la main de Bêl» en un geste symbolique qui lui
confère le pouvoir. C’est alors, semble-t-il, que le clergé
de la capitale donne sa forme définitive au rituel de la grande
fête du Nouvel An, qui se déroule à
l’équinoxe de printemps.
De façon symbolique, le grand prêtre humilie le roi et
le contraint à faire pénitence, puis lui rend les insignes
de la royauté dont il s’était dépouillé. Le
8° jour, Mardouk reparaît, et les dieux des cités de Babylonie,
dont les idoles ont été rassemblées dans la capitale,
lui confèrent le pouvoir suprême. Il part alors pour la «maison
de campagne» de la Fête, située un peu à l’extérieur
de la cité. Le 11° jour, il en revient en une procession triomphale
et on va célébrer son union avec Tsarpanitoum; alors les
dieux proclament des destins favorables à Babylone pour une nouvelle
année.
Dans les Arts :
* Bornes de textes juridiques , souvent de donation de terrains (Kudurru
ou Koudourrou). Ici celle de Melishihu (1202-1188) apportée de Babylone
à Suze (env 1200)
* Au 15° siècle à Uruk, Kard-Indash construit un
temple pour la déesse Inana sur les murs duquel sont encastrés
des statues des "dieux montagnes"
* Au 14° siècle, Kunigalzu (1390-1379) bâtit un temple
à Dur Kurigalzu (Aqarquf). On a cru longtemps que la ziggourat était
la fameuse tour de Babel de la bible.
Devenue indépendante à la fin du 21° siècle, l’Assyrie reste, jusqu’au 14° siècle, à un stade archaïque: elle n’a qu’une ville, Assour, et elle est gouvernée par un «régent» du dieu Assour, dont le pouvoir est limité par la noblesse. Les «régents» n’en attachent pas moins leurs noms aux grands travaux de la cité qui se poursuivent jusqu’à la fin de l’histoire de l’Assyrie: muraille, palais et temple dédiés à Assour et à d’autres divinités mésopotamiennes. Pendant un temps (20° au 18° s.), les Assyriens s’enrichissent grâce au commerce des métaux qu’ils organisent avec les villes de l’Anatolie centrale.
Après un âge obscur (18e-15e s.), l’Assyrie passe
brusquement au stade d`une puissance gouvernée par un roi. Avec
son peuple, devenu fort belliqueux, elle organise le pillage et la conquête
des villes et pays environnants, qu’elle terrorise. Dans cette période
de guerres annuelles, on distingue un 1° empire assyrien (14e-13e
s.) et un second empire assyrien (9e-7e s.), séparés
par une période de lutte (12° au 10° s) contre les
peuples errants et ses proches voisins (Phrygiens, Kaska; Araméens)ainsi
que ces luttes avec la BabylonieProfitant de son affaiblissement
les Araméens se rendent maitre de Babylone puis de toute l' Assyrie.
.
Finalement, au lendemain de ses plus lointaines conquêtes (Thèbes
d’Égypte, Suse), l’Assyrie, épuisée, disparaît
sous les coups d’une nouvelle puissance, les Mèdes (612 av.
J.-C.). Il ne reste d’elle que les palais incendiés et le trésor
des tablettes cunéiformes de Ninive.
Dans les arts
1° empire assyrien (14e-13e s.)
Le roi Tukulti-Linurta 1° (1260-1232) construit à Assur
une ville avec un temple à double cella en forme de zigourat
2° empire assyrien (9e-7e s.)
Brusque éclosion d’un nouvel art assyrien, dont les maîtres
d’œuvre utilisent des techniques étrangères pour la gloire ou le confort de leurs
souverains. L’emploi de la brique, à l’imitation des Babyloniens, limite
les possibilités des architectes qui doivent construire des salles
étroites aux murs épais presque dépourvus d’ouvertures.
Les statues royales, qui jouent le rôle d’orants, sont lourdes et
maladroites, et on n’en réalisera plus après le 9e siècle.
La
sculpture est surtout représentée par des bas-reliefs réalisés
dans des dalles d’albâtre qui masquent la base des murs de brique.
Ils ne manquent pas de défauts figurant surtout des thèmes
stéréotypés sculptés par des équipes,
dont les artisans ne savent faire qu’une seule chose, le bras ou la jambe,
par exemple; seul l’animal inspire ces artistes.
Le principal mérite de ces œuvres est de nous faire connaître
l’idéologie qui inspire cet art de propagande, destiné à
exalter la religion nationale. Le dieu Assour y est peu représenté,
par suite de quelque interdit. Les palais révèlent
un grand nombre de génies protecteurs: lions ou aurochs ailés
à tête d’homme, qui gardent les portes; personnages ailés
avec une tête de rapace ou une figure humaine coiffée d’une
tiare à cornes, pratiquant la purification rituelle.
Mais le thème principal des reliefs est le roi, ce grand-prêtre
d’Assour; on le représente sans ressemblance personnelle, mais conforme
au type ethnique assyrien et à la fonction sacerdotale (plus grand
que les autres hommes, presque impassible, la chevelure et la barbe calamistrées,
le corps couvert de bijoux-amulettes). Les thèmes, guerriers ou politiques se retrouvent dans les
frises de brique émaillée (palais de Toukoulti-Ninourta
II à Assour), dans les beaux revêtements de bronze d’Imgour-Enlil
(un palais de Shoulman-asharédou III, près de Balawat).
Mais d’autres bronzes (les «patères») et les ivoires
des collections royales semblent l’œuvre de Syriens inspirés par
l’art égyptien; du moins, leur beauté montre le goût
éclairé des rois d’Assyrie. Les grandes orientations de cet
art ne changeront plus jusqu’à la fin du royaume assyrien, mais
un progrès presque constant se manifeste aux VIIIe et VIIe siècles
dans les fresques (à Til Barsip et à Khorsabad) et les bas-reliefs
(à Ninive).
- Au 15e siècle, la Susiane semble
avoir été morcelée en plusieurs principautés,
et Suse dut perdre son rang de capitale au profit de la ville de Kabnak
(Haft Tépé) située au sud-est. Le roi Tepti-ahar y
édifia un grand ensemble architectural, avec son temple funéraire,
à côté d’un complexe artisanal où
l’on exécutait notamment des portraits en terre cuite peinte. À
Suse, de tels portraits étaient déposés dans les tombes
familiales, à côté de la tête des morts. Une
stèle de Suse est le seul témoin de la sculpture; elle représente
entre autres la grande déesse guerrière comme androgyne,
barbue, selon une spécificité élamite.
- Dans la seconde moitié du XIVe
siècle, une nouvelle dynastie rétablit l’unité de l’Élam en reprenant le titre de roi d’Anzân (au lieu d’Anshân)
et de Suse, ou d’Élam et de Susiane. Le roi Untash Napirisha, fonda une capitale portant son nom: Al-Untash
Napirisha (Tchoga Zanbil) à 40 kms à l’est de Suse. Il y patronna pour la première
fois en Susiane un art officiel spécifiquement élamite, solidaire
d’une architecture grandiose : Au centre se dressait initialement un temple
voué à Inshushinak, dieu-patron de Suse. Mais la conception
de ce «lieu saint» n’était pas spécifiquement
cultuelle; il comprenait une grande cour entourée de magasins, sauf
d’un côté où étaient aménagés deux petits sanctuaires, de part et d’autre du passage central gardé
par des animaux et monstres en terre cuite émaillée. Les parvis extérieurs étaient délimités par une
enceinte dans laquelle s’inséraient les sanctuaire, conçus comme des maisons profanes, des divinités secondaires, avec des ateliers destinés à la fabrication d’objets de culte, émaillés.
Une 2° enceinte abritait les temples de divinités
patronnes des autres composantes de l’empire; une 3° enceinte devait
entourer une ville de 100 hectares, dont les maisons ne furent jamais construites.
Un dernier palais était affecté à la personne royale,
avec en sous-sol la nécropole comprenant de grands caveaux où
furent déposés les restes incinérés du roi
et de quelques membres de sa famille. Non loin de là, un temple de
conception insolite, avec une grande cella à ciel ouvert, était
adapté au culte de Nusku, le Feu personnifié.
Les bronziers atteignent une haute maitrise
de leur art comme ces haches d’apparat en forme de serpent-dragon crachant
la lame que les rois remettaient comme insigne à leurs hauts fonctionnaires
mais surtout la statue en bronze de la reine Napir-asu, prouesse métallurgique
de 1750 kgs, aux fines mains aristocratiques jointes sur la robe harmonieusement
évasée (musée du Louvre). Curieusement, l’art populaire
des sceaux révélait une autre maîtrise: celle du verre
et de la faïence ignorait pratiquement les traditions montagnardes
au profit de celles de Babylone, à l’exception peut-être de
l’illustration du culte du feu.
- La 3° période de cette longue époque correspond au 12e siècle; elle vit l’apogée de la puissance élamite, marquée par la conquête de la Babylonie kassite et l’envoi à Suse des chefs-d’œuvre de la civilisation tels que la stèle de Narâm-Sîn et le
Code de Hammurabi.
Les reliefs rupestres, visités essentiellement
par des nomades, représentaient le roi et la reine en prière
devant des dieux dont les images n’apparaissent pas, ou encore le roi porté
sur une estrade à étages par la foule de son peuple. Ce thème,
repris bien plus tard par le grand Darius sur son tombeau, illustrait une
conception toute nouvelle de la nation foncièrement nomade, désolidarisée
d’un territoire. Ce poids du nomadisme montagnard dans un empire aux composantes
mal soudées explique la facilité avec laquelle le roi de
Babylone, Nabuchodonosor Ier, prit sa revanche à la fin du XIIe
siècle. Il saccagea Suse et ses trésors et rejeta les Élamites
dans leurs vallées où leur monarchie dut éclater en
dynasties rivales. Celles-ci furent responsables de reliefs rupestres plus
récents sur lesquels fut maintenue la rude tradition artistique,
dans une obscurité historique totale.
Ce sont des bâtisseurs. Leur temple dynastique est revêtu de briques moulées à glaçures, avec des représentations en pied alternativement disposées : Roi, reine, palmier ....
- fragment du bas relief "la fileuse" 8° siècle
- Orant princier en or ""porteur de chevreau" de cm de haut
- Maquette en 3 dimensions en bronze représentant une ziggourat,
les réserves d'eau, arbres , 2 orants en nudité rituelle
et offrandes
Néo Sumérien, Bronze moyen, dynasties amorrites
Âge du fer, Grands Empires