L' histoire de la Mésopotamie se sub-divise comme sa préhistoire
en périodes séparées par des bouleversements politiques majeurs,
souvent accompagnés de changements sociaux, économiques et
culturels. On appelle ces périodes Dynastique Archaïque (DA).
Durant la majeure partie du IIIe millénaire, la Mésopotamie
peuplée de Sumériens vécut sous le régime politique
de la cité-État dont le "souverain" est appelé
lugal = grand homme (ou Ensi).. Les grands personnages de la cité
se font statufier en position d’orants. Des stèles commencent
à perpétuer le souvenir de tel ou tel événement
guerrier. Sur la stèle des vautours (Louvre) retrouvée à
Tello, en Iraq du Sud, le roi de Lagash, Eannatum, magnifie sa victoire
sur la ville voisine et rivale d’Umma. Il défile à la tête
de ses soldats qui piétinent les vaincus. Sur l’autre face, le dieu
Ningirsu capture les ennemis du roi de Lagash dans un vaste filet.
La
société dune grande cité sumérienne vers le milieu du If millénaire nous est
particulièrement bien connue, grâce à la découverte de la nécropole d`Ur en
basse Mésopotamie. Au milieu de tombes banales, certaines sépultures reflètent
la richesse extraordinaire du sommet de la hiérarchie sociale. Autour des défunts
s’entassent un matériel luxueux (bijouterie en or, argent, et lapis-lazuli,
armes et vaisselles) et tout un peuple de serviteurs et de valets, victimes
probables d’un suicide collectif, et enfin des animaux de trait. La présence
de matériaux inconnus en Mésopotamie (par exemple le lapis-lazuli, originaire
d’Afghanistan oriental) atteste la vigueur du commerce lointain, dont les cités
sumériennes étaient les organisatrices et les bénéficiaires.
Les courants commerciaux s'intensifient et la voie maritime prend de
plus en plus d'importance au détriment des voies terrestres traditionnelles
(Le lapis-lazuli de Bactriane, la cornaline de l' Indus, la chlorite d'
Iran et l' or)
Cela ne va pas sans conséquence pour les régions ou les
villes touchées et explique l'importance que pris les villes
de Basse Mésopotamie telles que Ur, Lagash ou Uruk
qui en ces temps se trouvaient au bord du golfe persique mais
également la perte d'influence d'autres villes ( à cette
époque), comme Suse
Cette époque des Dynasties archaïques se subdivise en DA
I, puis DA II et DA III
La sculpture se développe :
* A Eshnima tell Asmar dépôt d'une douzaine de statues
d'hommes et de femmes (72 à 50 cm) en habit caractéristique
(le Kaunakés : vêtement frangé en tissu), mains
jointes sur un gobelet d'immortalité. Stylisation jusqu'à
la géométrisation des formes. Yeux incrustés de lapis-lazuli,
nacre ou albâtre
* Développement de l'écriture cunéiforme qui sert
à écrire plusieurs langues dont le sumérien
et l'akkadien qui peu à peu le supplantera . Elle sert
maintenant à écrire des hymnes, des prières ou des
dédicaces ....
- Clous de fondation épigraphiés avec une tête en forme de personnage en position d' orant. Ils avaient 2 fonctions : Arrimé le bâtiment au sol et empêcher les forces mauvaises venant du sol de sortir.
C'est la période la plus fertile des époques dynastiques sur le plan artistique
A Kish et Lagash et dans les environs
- Masse d'arme du roi Mesilim de Kish, avec des lions stylisés
sur le pourtour, aux yeux rapportés avec en son sommet : Anzu (Imdugud)
en aigle léontocéphale
- Stèle à registres représentant le 1°
roi de Lagash : Ur-nanshe en habit à franges (le Kaunakes) entouré
de sa cour et de ses enfants. Le fond de la stèle est couvert d'
écriture cunéiforme
- Récit historique sur une stèle de la victoire de Eannatum
de Lagash qui combattit victorieusement Umma. Sur 4 registres :
En haut le roi casqué et son armée à l'issue de
la bataille, au 2° registre: parade après la victoire, au 3°
registre : libations et sacrifice d'animaux puis ensevelissement des morts
Au 4° registre : Scène de la bataille.
Cette stèle est appelée "Stèle aux vautours" car
en son sommet les vautours dépècent les corps et dévorent
têtes et bras coupés.
- Très beau mobilier provenant de Ur
- Tombe royale au fond d'un vaste puits avec accès par un plan
incliné aux 2 salles funéraires
- Tombe de Meskalamdug : magnifique casque en or gravé auquel
manque les couvre joues en cuir
- Tombe de la reine Pu-abi (Shubad) : traîneau avec des têtes
de lion en or et lapis-lazuli sur les flancs. Vases cannelés en
or, gobelets, anneau d'argent servant de passant pour les rênes d'un
char.
- Dans d'autres tombes : Béliers en nacre et lapis-lazuli, aux
oreilles en cuivre sur un socle d'or en position humaine, debout, semblant
fertilisé un arbre de vie- Instruments de musique : lyre,...
- Également trouvé dans une tombe : Une plaque en forme
de pupitre avec scène de guerre sur une face et de paix sur l'autre,
en mosaïque de lapis-lazuli, nacre, calcaire et cornaline , fixe par
du bitume sur un support de bois.
Mari (aujourd'hui tell Hariri)
En Syrie sud , à la frontière de l’Iraq, sur la
rive droite de l’Euphrate, qui coule à 2,5 km, alors que dans
l’Antiquité il bordait la ville, On a pu identifier tell Hariri
comme étant le site de Mari. Mari était le nom d’une capitale
de l’Antiquité mésopotamienne, siège d’une dynastie,
la dixième après le Déluge. L' architecture circulaire de la ville
est typique des cités de l' époque et la topographie du palais
particulièrement sophistiquée.
Il
s’agit d’une des plus grandes capitales de l’Antiquité,
non seulement centre politique déterminant, mais aussi foyer d’un
art extraordinaire qu’illustrent des sculptures et des peintures, rendu
plus présent encore grâce à une bibliothèque
de plus de 20.000 textes cunéiformes, dépositaires de
secrets que l’on croyait à jamais révolus et qui font pénétrer
dans la «vie quotidienne» d’il y a 4000 ans.
Les textes sont muets sur Mari jusqu'à la fin du IIIe millénaire.
Nous voici arrivés au temps de Hammourabi, roi
de Babylone (1792-1750), qui commémore en 2 années de règne
d’abord la défaite (33e année du règne), puis l’anéantissement
(35e) de Mari, dont les murailles sont détruites.
Nouveau silence jusqu'au XIIIe siècle av. JC, lorsque les Assyriens
installent à Mari une «tête de pont». Cette occupation
pacifique ne doit cependant pas faire oublier que les Assyriens, installés
sur l’Euphrate, ne sont là que pour assurer la surveillance de la
grande voie de communication entre golfe Persique et Méditerranée
et, partant, le contrôle de l’Occident. À l’époque gréco-romaine, Mari n’est plus qu’une
bourgade
A Ebla prés d`Alep, en Syrie, on a découvert un vaste palais et une salle d'archives de 4 à 5.000 tablettes de comptes écrites en cunéiforme.
En Iran
Suse a donc périclité a l`avantage des villes du golfe
accessibles aux voies maritimes. On a découvert dans un dépôt
de marchand des objets en cuivre et , ce qui est nouveau, en bronze
ainsi que des vases en céramique, des petits objets en or et des
petits pots en albatre
Au Louristan un poignard à lame ovale avec un manche anthropomorphe
et représentation de serpent (caractéristique iranienne).
Également masse d'arme ornementé d'une scène de chars
Au nord de la Susiane, dans les hautes vallées du Luristan, les nomades se faisaient enterrer dans d’énormes caveaux groupés loin de toute agglomération, avec un mobilier et, surtout, un abondant outillage et un armement de cuivre et progressivement de bronze. Leurs bronziers créèrent ainsi une tradition artistique des armes ornées de figurines complétant l’harmonie des formes.
Dans la sculpture l' orientation est nouvelle avec des oeuvres
fabriqués en série au profit d'une propagande vantant les
immenses mérites du roi et de son régime. L'approche est
réaliste avec de grands détails anatomiques
À l’est, au-delà du territoire traditionnel de l’Élam,
dans la province actuelle de Kerman, l’exploitation des carrières
de chlorite verte ou noire et de la diorite de Magnan (Oman) suscita
l’essor d’un art qui jouit d’une extrême faveur en Mésopotamie,
où ses produits furent massivement exportés jusqu'à
Mari (Syrie). Le transport se faisait par la voie maritime
du golfe Persique. Des figures telles que l’aigle léontocéphale et l’homme-taureau sont
des emprunts au répertoire mésopotamien. Cet art touffu,
caractérisé par son horreur du vide, céda la place
après 2300 environ à un art plus sobre, associé à
des récipients plus petits, destinés peut-être à
contenir des parfums.
Le sceau-cylindre mésopotamien fut adopté, avec un décor inspiré par celui de l’empire d’Agadé, mais affectionnant les divinités féminines de la végétation.
Le mobilier d’usage courant était sobre et rustique, mais on
recevait et on exécutait sur place un abondant mobilier de luxe
souvent identique à celui que les Trans-Élamites exportaient
jusqu'à Suse, voire plus loin vers l’ouest.
Outre les flacons à parfum ou à fard en chlorite, les
objets d’apparat en cuivre parfois allié à de l’arsenic,
tels que les haches-emblèmes de dignité, présentaient
de fortes affinités élamites, avec leur lame crachée
par la gueule d’un serpent.
La vaisselle d’or et d’argent portait un décor au repoussé
et gravé illustrant les activités profanes d’une
élite exclusivement masculine: les labours et la fête de la
moisson, des courses de chars lourds et légers, et surtout la chasse.
Les animaux chassés, des capridés principalement, étaient
représentés au galop volant, qui est certainement une création
de l’art mycénien du ~18° s, transmise jusqu'en Bactriane. L’inspiration religieuse s’observe sur
de grands cachets en cuivre, compartimentés, où figurent
des divinités féminines. Le visage peut avoir une finesse
proche de celle de l’art néo-sumérien, mais il est parfois
remplacé par une tête de rapace, qui évoque une religion
plus archaïque. Enfin, des statuettes de femmes en chlorite et calcaire
blanc portent une crinoline comme les reines d’Élam et confirment
la force des liens qui unissaient la civilisation de Bactriane à
celle des Élamites. Or la civilisation de Bactriane s’éteignit
vers le XVIIe siècle avant J.-C.,tandis que, paradoxalement, le
royaume d’Élam prenait son essor.
Temps des villages (néolithique) et
des villes ( proto-urbain)
Époques d'Agadé (fin) et d' Ur, Neo-sumerien et Bronze
moyen