C'est l'unificateur et le pacificateur de la Gaule. Il créa un empire en combattant les Alamans en Germanie, les Lombards en Italie et les Sarrasins qui avaient envahi l'Espagne au 7° siècle. Son action politique intérieure est importante : Les capitulaires (littéralement ensemble de chapitres en forme d'édit d'ordre législatif et administratif) sont des consignes données aux "Missi dominici" chargés de surveiller l'application des ordres royaux dans les régions. Sacré empereur à Rome en 800, il devient ainsi l'héritier de l'empire romain. Il fut l'initiateur de la renaissance carolingienne, qui remit en usage l'héritage culturel des romains
Cette renaissance carolingienne est également vivement souhaitée par les religieux pour des motifs politiques (volonté d'égaler Rome, unifier les usages locaux dans l'empire, et les rites religieux sur le modèle romain, réformes religieuses ..). Ceux-ci s'appuieront sur l'empereur pour imposer la religion chrétienne aux peuples conquis.
Dans le domaine des manuscrits apparition de la "minuscule caroline" qui sera
à la source de l'imprimerie. Cette renaissance est vécue surtout
dans l'entourage de l'empereur et des ecclésiastiques tels que
Théodulfe, Egissar ... La cour de Charlemagne se fixe à Aix-la-Chapelle
Deux événements marquants :
Finalement Charles s'imposera et portera la couronne impériale
jusqu'en 877.
987 marque la fin du règne du dernier carolingien (Louis 5 le
fainéant) et donc le début du règne des Capétiens.
Elle est mal connue car il reste peu de vestiges et ceux ci ont été fortement restaurés.
- Lorsh (Allemagne) : Porte triomphale de l'abbaye donnant accès à l'atrium. On constate une nette référence à l'antiquité dans l'arc de triomphe. Piliers composites, architrave en frise végétale. Le premier étage est à pilastres couronnés de chapiteaux composites (feuilles d'acanthe et volutes ioniennes). Arcs en forme de mitre. On notera l'effet polychrome de l'appareil (blanc et rose) . Dans la salle haute peinture murale géométrique en damiers.
- Octogone d'Aix-la-Chapelle (ville thermale d'Allemagne) 794-805 . L'architecte fut Eude de Metz. C'est un palais à2 éléments principaux :
- Église de St Germain des prés (Loiret). Plan
en croix greque, chaque bras étant prolongé par une abside. Les
piliers sont quadrangulaires sans sculpture. La décoration se résume
principalement à une mosaïque à fond or dans le cul de four
de l'abside principale montrant Jésus et 2 archanges l'entourant et lui
présentant l'arche d'alliance. La facture graphique prouve l'abandon
du modelé.
- Clôture de choeur en pierre de St Pierre-aux-nonnains (Metz)
- Statuette équestre de Charlemagne (ou Charles le chauve ?) en bronze
doré à incrustation de fils d'or. Elle fait référence
aux portraits équestres antiques. La fonte s'est faite en 3 parties :
le cheval (peut-être un réemploi), la tête et le corps
- 2 plaques de 3 personnages religieux entourant une vierge à l'enfant. Chaque diptyque est composé de 5 parties. Elles recouvraient les évangiles de Lorsh
- 2 plaques du psautier de Dagulf (Sur ordre de Charlemagne le scribe Dagulf aurait écrit ce recueil de psaumes pour le pape Hadrien 1°; c'est une oeuvre typique de la renaissance carolingienne faisant référence à des modèles du bas empire). Ici aussi référence aux ivoires antiques du 4° siècle avec de petites scènes de format carré. Compositions humaines très denses. Moyen relief de grande qualité plastique
- Diptyque impériale en ivoire (déb 6° s) offert au
cardinal Barberini
composé de 5 parties :
- A Narbonne plaque représentant une crucifixion en son centre
avec la vierge et St Jean, entourés d'éléments narratifs
très denses (810)
- Evangéliaire copié par Godescale avec un poème dédicatoire (783) écrit en minuscule caroline et des enluminures en pleine page
- Représentation de la fontaine de vie dans un manuscrit offert par
Louis le Pieuxà St Médard de Soissons. La fontaine symbolise la
parole divine et son association au baptême et au baptistère.
- Eventail liturgique (ou flabelum) dit de Tournus. Manche en ivoire travaillé l'éventail est en parchemin plissé représentant des rinceaux et des figures de saints. L'étui de l'éventail est recouvert de plaquettes d'ivoire à figures liturgiques et scènes païennes (Virgile, dieu Pan). Cette association païen/Chrétien n'est pas exceptionnelle à cette époque.
- Plaque d'ivoire dite du "paradis terrestre" ornant une encyclopédie
carolingienne à registres animaliers superposés (de l'animal
primaire vers l'homme réussite ultime)
-
Portrait de Charlemagne "en tronc" sur une enluminure, représenté
sous un baldaquin, manteau à l'antique. Il est entouré de ses
soldats. Noter l'effet de perspective
- Sacramentaire de Metz qui contient des représentations du Christ en majesté et également la vie de certains saints. Enluminure du pape Grégoire le Grand (590-604) dictant ses oeuvres littéraires inspirées par une colombe divine, à l'abri d'une tenture, à un scribe .
- Patène en serpentine
- Devant d'autel en retable à reliefs en or avec 3 arcatures. Au centre le Christ en majesté
- Sacramentaire de Drogon. Dans cet ancêtre du missel la première page figure un extrait de l'ancien testament.
- Psautier d'Utrecht copié vers 820. Il contient les psaumes de David le premier roi d'Israel (1004 à 965)
- Couverture du Codex Aureus de Saint Aimeranr de Ratisbonne : Christ au centre de scénettes encadrées. Les très nombreuses pierres précieuses sont enchâssées selon une technique dite des "pierres en bâtes" (l'autre technique est le cloisonné) ou celles-ci sont montées dans des boîtiers métalliques individuels soudés sur une platine de même métal.
Dans l'église de Corvey (Allemagne - 9° s), liée au
monastère de Corbie dans la Somme, une grande tribune abritant à
l'origine des autels. A l'intérieur de l'église colonnes
massives et sans décoration.