L’Inde médiévale se divise en une mosaïque d’États aux frontières mouvantes. Les monarques y rivalisent de zèle bâtisseur, avec de nouvelles fondations, laïques et religieuses, consacrant l’accroissement de leur puissance – ou de leurs ambitions; les écoles d'art se multiplient. Les plus représentatives :
Au Xe siècle, le Sikhara s’affine; les tranches verticales (paga), plus ou moins saillantes, se prolongent sur le «corps» du bâtiment. Quant au mandapa , il supporte une toiture faite non plus de dalles plates mais d’assises superposées, de tailles décroissantes, qui lui donnent un profil pyramidal. Ainsi les volumes des 2 superstructures s’équilibrent et l’ensemble gagne en cohésion. On considère, à juste titre, le Muktesvar de Bhubanesvar comme l’édifice le plus harmonieux de cette seconde phase du style.
À partir du XIe siècle, les ressauts du mur au-dessus desquels s’élancent les paga du Sikhara dessinent au sol un plan aux contours fortement redentés. L’amenuisement et la prolifération des bhumi et des amalaka (décor de pierre en forme de coussin côtelé) contribuent à l’effet de verticalité recherché par le maître d’œuvre. Tandis que s’opèrent ces mutations, le volume des structures augmente et à l’élancement des lignes de force répond le développement des plans. Au Lingaraja de Bhubanesvar édifié vers le milieu du XIe siècle, la tour-sanctuaire a une hauteur de 42 m (ornement de faîte non compris) et le mandapa 33 m, pour des surfaces au sol d’environ 270 m2 et 440 m2 respectivement.
Les sites bouddhiques prolifèrent ainsi que les monastères de formation au bouddhisme qui conduiront aux développement de divers cultures bouddhiques.
A Nalanda (école Pala) cité monastique et métropole
du monde bouddhique fondée au 5° siècle par la dynastie
Gupta apparaît une architecture partiellement en brique comme
ces monastères au plan quadrangulaire et de grands temples sur terrasses
élevées. Les ruines de briques de cette "cité du savoir"
se répartissent de chaque côté d’une large voie orientée.
Huit monastères (vihara ) s’ouvrent à l’ouest et deux au
nord. Leur disposition varie peu. Un porche hypostyle y donnait accès
à un vaste patio , pourvu d’un puits (et souvent d’un four) et cerné
d’une galerie à colonnes sur laquelle s’ouvraient des cellules.
Ces édifices comportaient un ou deux étages, leur plafond
voûté est réalisé à l’aide de briques
de formes différentes; une chapelle abritait une effigie colossale
du Bienheureux et une estrade où les professeurs prenaient place
pendant les cours.
Le temple domine de sa masse rose tout l’ensemble. C’est une pyramide
tronquée dont l’âme serait le stupa construit sur les
reliques de Sariputra et qui résulte de la superposition de structures
exécutées au cours des âges. Les 3 premières
en constituent le noyau. Les 4 suivantes correspondent aux 4 derniers états
du monument : des Bouddha et des Bodhisattva, illustrant la première
phase du style Pala, occupent des niches qui alternent avec des pilastres.
De nombreux stupa votifs, de taille réduite, entourent la
base du monument. Un escalier à plusieurs volées conduit
à une plate-forme où s’élevait jadis une chapelle
abritant un Bouddha gigantesque. Au nord du temple principal se trouvent
trois autres temples, bâtis selon le même plan et dont chacun
devait se distinguer par quelque détail d’ornementation et par l’image
du Bouddha que l’on y vénérait.
L’étude de l’architecture et de la conception du décor à Nalanda appelle des comparaisons avec Mainamati et Paharpur, deux fondations bouddhiques des périodes pré-Pala et Pala au Bengale.
Les images de culte retirés des vestiges de l'ancienne université
bouddhique s'échelonnent du 7° au 11° siècle.
Les éléments décoratifs de styles Gupta et Pala
montrent l'évolution interne des formes au sein d'une même
école d'art. En particulier l'accentuation de la décoration
: Nombreux personnages sur un arrière plan décoré,
certaines parties du corps sont traitées en ronde bosse. Représentations
de Vishnu reconnaissable à ses attributs.
Les bronzes, de bonne qualité, trahissent une tendance à
l'étirement des figures.
Le site fut incendié par les turcs en 1199.
Développement parallèle de l'art des métaux Ex: Statuette en bronze doré d'une divinité majeure.
C'est également une époque qui développe un art
de la miniaturisation dans l'illustration de textes rédigés
par des moines copistes sur des feuilles de palmier préalablement
traitées qui seront assemblées par des cordelettes.
Cet art de la miniaturisation, en Inde comme ailleurs, est un moyen
important de communication religieuse et du pouvoir. C'est ainsi que le
bouddhisme se propagea vers les états voisins, surtout la Birmanie.
Les surfaces traitées sont extrêmement réduites (5
à 6 mm de coté) et le style est d'une grande simplicité.
Dans les temples de Muktesvara et de Rajarani la
complexité artistique est croissante. Le décor omniprésent
est constitué de très beaux motifs ornementaux et d'éléments
aussi bien symboliques que concrets tel que le barattage du lait ou la
fabrication de la liqueur d'immortalité.
Le temple Rajarani est très célèbre. Ses
grandes sculptures, parmi lesquelles paraissent les 8 gardiens des orients
aux formes élancées et aux attitudes empreintes de majesté
et de grâce, sont d’une haute qualité. Sa tour, par la position
très proéminente des tours secondaires qui semblent monter
à l’assaut de sa base, évoque certains temples de l’Inde
centrale, ce en quoi il diffère des autres temples de cette époque.
Néanmoins, la toiture de son hall, qui est encore établie
sur un plan pyramidal simple, le rattache à l’époque précédente.
Le temple Lingaraja, qui date du milieu du XIe siècle,
parvient, avec son décor très raffiné et sa tour haute
de 50 mètres, à l’apogée de l’art de l’Orissa. La
tour s’étire sans entrave, car les tours en réduction sont
ici cantonnées au creux des divisions intermédiaires où
elles se superposent. Par le jeu des ombres et des lumières, ce
décor renforce, sans les rompre, les courbes ascensionnelles qui
vont se rejoindre sous une énorme dalle côtelée. Sur
le corps, la double rangée des figures humaines et fantastiques
alterne avec de fausses niches plates. Au centre de chaque face, une grande
niche profonde abrite une des divinités du panthéon çivaïte.
Remarquablement équilibrée, cette décoration anime
les surfaces tout en mettant les formes architecturales en valeur.
Le hall, tout aussi délicatement décoré que le
corps principal, présente une toiture. Là, le haussement
de la pyramide au moyen d’un second étage indique une évolution
stylistique.
Site de Konarak.
Le goût du colossal, joint au désir d’accumuler sur l’édifice
les représentations symboliques, poussa les architectes à
concevoir un ensemble plus grandiose encore : le temple du Soleil à
Konarak en Orissa (milieu du XIIIe s.) dont le haut socle évoque
le char de la divinité, traîné par vingt-quatre roues
remarquablement sculptées. Une telle entreprise dépassait
sans doute les possibilités des techniques traditionnelles de construction,
et le Sikhara (qui devait atteindre, voire dépasser 75 m)
s’effondra. Bien que ruiné, ce monument, revêtu d’un délicat
réseau de sculpture, n’en demeure pas moins l’œuvre maîtresse
du style régional.
La sculpture est foisonnante. Frise d'éléphants sur la
plinthe du socle . Les niches contiennent des statues du dieu Sucia ????
chaussé de bottes rappelant son origine étrangère
laquelle ????????.
Représentation érotique : Mitua???. Il faut analyser ces objets comme des métaphores de l'idéal vers lequel le fidèle doit tendre. Elles représentent l'union de l'ame individuelle à l'ame universelle (plaisir de même niveau que le plaisir sexuel)
Site de Khajuraho : Temple de Laksmana sur terrasse
Les
temples de Khajuraho (style Candela, Madhya Pradesh, Xe-XIe s.) sont célèbres
pour la beauté et la sensualité des personnages qui animent
les murs, leurs plans très élaborés et leurs tours
élégantes en forme d’obus; c'est un ensemble représentatif
de l' architecture du Nord à cette époque. Sur les 85 temples,
il en reste 22 en état. Les plus importants : Laksmana dédié
à Vishnu, Kandariya Mahadeo, Chaunsat Yogini, Parsavanatha Temple
.....(cf. site officiel internet)
Les sanctuaires sont surmontés d’une haute toiture (Sikhara)
en forme d`obus sur les flancs duquel sont plaqués, à des
niveaux variés mais symétriques, des Sikhara en réduction,
de tailles différentes.
Traditionnellement, les différentes parties des temples brahmanique
sont comme soudées les unes aux autres, en enfilade, sur un haut
soubassement commun. Leur plan dessine souvent une croix de Lorraine, avec
de multiples décrochements. Le fidèle, partant du niveau
du sol ,est accompagné dans une progression spirituelle vers le
sommet de l'édifice. Les murs sont recouverts de divinités
de toutes natures. On accède au temple par un haut perron aboutissant
à un porche, puis l’on parcourt successivement un pré vestibule
et un vestibule (mandapa ) éclairé latéralement par
des fenêtres saillantes sur les côtés et munies d’un
balcon. On pénètre ensuite dans une salle carrée,
appelée grand vestibule, qui donne accès, par une petite
salle intermédiaire, au sanctuaire proprement dit ; un couloir permet
d’exécuter le rite de la circumambulation autour de la salle et
du sanctuaire. La plupart ouvrent leur porte face à l’est.
Les temples jaïna du groupe oriental ont un plan beaucoup plus
simple, rectangulaire, mais leur décoration est aussi abondante.
Temple de Kandariya Mahadeva (13° siècle) : Évolution
de la toiture conduisant a une plus grande unité d'ensemble du monument
dans la perspective d'unifier le divin.
Arrivée massive de l' Islam à la
fin du 12 siècle correspondant à un véritable
tournant dans l'art indien débouchant sur une opposition (mais
aussi parfois une union) des arts. Globalement c'est une période
de stagnation dans l'art indien.
Dans le sud forte résistance à l'avancée de l'Islam.