À la fin du ~IIe siècle, l’empire arverne avait péri
sous les coups des Romains. Vers ~80, ultime tentative de rétablir
l’hégémonie sur la Gaule par le père de Vercingétorix.
Mais, il fut assassiné, à l’instigation de l’aristocratie
locale.
À la même époque se formait dans le nord de la
Gaule une confédération comprenant, en plus des peuples
celtiques, des Germains amenés par les invasions des Cimbres
et des Teutons, tels les Aduatuques.
La ruine de la monarchie arverne entraîne en Gaule une profonde
anarchie, 2 groupes de tribus visaient à l’hégémonie:
les Arvernes et les Séquanes, d’une part; les Éduens
et leurs alliés, d’autre part. Cette rivalité, qui se prolonge
par la lutte des 2 factions à l’intérieur même des
diverses cités ou tribus, se complique d’un combat idéologique
entre deux partis: l’un (éduen) étant favorable au maintien
au pouvoir d’une aristocratie toute puissante; l’autre (séquane-arverne)
à la monarchie ou à la dictature appuyée sur des mouvements
populaires.
Conquise par César entre ~58 et ~50, la Gaule devait être maintenue sous l’autorité romaine jusqu’au milieu du Ve siècle. L’intervention des Romains en Gaule fut déterminée par des menaces précises: une émigration des Helvètes vers l’Aquitaine et une invasion des Suèves. Le plan initial de Rome semble avoir été d’établir sur la Gaule une sorte de protectorat en lui laissant son autonomie
- En 47 après J.-C., l’empereur Claude proposa de faire entrer
au Sénat romain les notables des Gaules.
- Sous Néron apparaît une opinion politique provinciale
qui s’intègre dans l’Empire, dont elle commence à assumer
les responsabilités. Avant la mort de Néron (68), la Gaule
se révolte et, exprime le droit de la province à participer
aux élections.
- Le règne des Flaviens (Vespasien, Titus, Domitien, de 70 à
97 ap J.-C.) marque un tournant important dans l’histoire de la Gaule.
La conquête et la colonisation, au-delà du Rhin, des champs
décumates, l’aménagement d’une ligne de fortifications joignant
le Rhin moyen au Danube supérieur (limes germano-rhétique),
la liaison directe Rhin-Danube-Rhétie par Strasbourg, eurent des
conséquences sur la vie politique, l’économie et la civilisation.
- En 96, l’hostilité du Sénat vint à bout du dernier
des Flaviens: Domitien, qui fut assassiné et remplacé par
Nerva.
- Trajan, en 97, rétablit en Germanie l’ordre un moment compromis
par une mutinerie militaire. Son règne (98-117) ramena la concorde
et l’équilibre des pouvoirs militaires et civils, inaugurant une
longue période de paix et de renouveau économique.
- En 234-235, l’empereur Alexandre Sévère réunit
à Mayence une grande armée, afin d’expulser les barbares
qui avaient traversé le limes.
- La période qui va de 235 à 275 est une époque
tragique pour la Gaule. La succession des crises et des guerres civiles
laisse le champ libre à des invasions dévastatrices. Le pays
fut ruiné de fond en comble. - La création, après
260, d’un «Empire gaulois», ne constitue pas une véritable
sécession mais un essai d’autodéfense régional, respectant
les cadres et les institutions romaines.
- Plus tard, le système de la Tétrarchie, consistant à partager le pouvoir entre quatre empereurs cooptés et associés, 2 Augustes et 2 Césars, fut établi par Dioclétien sous la pression des circonstances et notamment en raison de la situation en Gaule.
- Ultérieurement, l’installation des Wisigoths en Aquitaine,
l’avance des Francs en Belgique et des Burgondes le long du Rhin vers Strasbourg,
la révolte de provinces de l’ouest, la conquête de l’Armorique
entamèrent un processus de désintégration de la
Gaule qui ne fut interrompu que peu d’années avant la mort d’Honorius
(423). La crise successorale qui survint alors entraîna de nouveaux
troubles.
Malgré les efforts d’Aetius, entre 425 et 450, pour reprendre
la situation en main, celle-ci était compromise sans remède.
Les barbares coalisés qui triomphèrent des Huns, au Campus
Mauriacus en 451, n’étaient plus des sujets de Rome. Ultérieurement,
Francs, Burgondes et Alamans devaient occuper définitivement les
régions stratégiques de la Belgique et du front rhénan.
En réalité, entre l’invasion des Vandales, en 407, et le
milieu du Ve siècle, la Gaule romaine est passée par une
longue agonie.
L’agriculture semble avoir été, en Gaule romaine, la source la plus importante et la plus stable des revenus. Le fait saillant qui domine la transformation de la vie agraire en Gaule est une extension de la moyenne et grande propriété individuelle. Le fundus , domaine foncier appartenant à un particulier, comprend en principe toutes les terres nécessaires à la ferme qui vit en économie fermée; au milieu du domaine est située la villa , résidence du propriétaire, autour de laquelle se groupent les bâtiments utilitaires. L’une des preuves les plus éclatantes de l’emprise de Rome est constituée par les vestiges de cadastres à réseau orthogonal, dont chaque grand carré représente une centurie de 710 m de côté. Pour la Gaule, on possède les fragments d’un cadastre gravé sur marbre qui date de la période flavienne et fut découvert à Orange.
Toute ville gallo-romaine possède son centre monumental, comportant
le sanctuaire de la cité, qui est tantôt un temple du genre
du Capitole, dédié à Rome et aux empereurs, tantôt
un important sanctuaire indigène. Il est voisin d’un forum, longue
place rectangulaire autour de laquelle sont groupés les principaux
édifices de la vie municipale: la curie, où se réunit
le conseil municipal, constitué par les décurions, une basilique,
vaste salle couverte servant de tribunal ou de lieu de réunions
publiques.
Les quartiers d’habitation, édifiés autour de ce noyau
central, sont en général aménagés suivant un
plan régulier soit en damier, soit en trapèze ou en triangle,
selon la disposition du terrain et l’histoire même du site. À
une certaine distance du forum et à l’extérieur des quartiers
riches qui occupent le centre de la ville se dressent les grands édifices
publics: thermes, amphithéâtres, théâtres. Plus
à l’écart encore s’étend le cirque, utilisé
pour les courses de chars. C’est dans la périphérie qu’apparaissent
fréquemment des groupes de temples associés de manière
à former un sanctuaire local et destinés à la population
indigène.
La base du plan d’urbanisme et du cadastre urbain est le croisement
à angle droit des deux voies principales (cardo , decumanus ) dont
l’orientation semble avoir été déterminée en
fonction de la place du soleil à son lever le jour de la fondation
de la ville, conformément à un usage rituel romain remontant
aux Étrusques
L’art religieux gaulois du midi de la France comprend en particulier
les statues et fragments de statues provenant d’Entremont, de Roquepertuse
. À ces sculptures on peut associer les orfèvreries et
le décor de la céramique, qui, à partir de l’époque
hallstattienne, reflètent les idées religieuses et le rituel
propres aux Celtes du continent : figures de cavaliers ou de cavalières
en relation avec le soleil (céramiques de Mouriès,
au Pègue, et à Haguenau
Importance d’une sorte de grande déesse-mère, figurée
tantôt seule, tantôt accompagnée d’un dieu, tantôt
associée à une ou deux autres déesses :
Entre la fin de la République romaine et le début du
règne de Claude (~30-25), l’évolution de la sculpture provinciale
est particulièrement instructive. En effet, au début de cette
période, des œuvres très disparates apparaissent, les unes
prolongeant les traditions indigènes, les autres fortement imprégnées
d’influences étrusques, grecques ou romaines; plus tard, en Provence,
dès le règne de Tibère, en Gaule proprement dite,
à partir de Claude, la fusion entre ces divers éléments
produit des sculptures d’un style complexe et composite, qui manifestent
l’apparition d’une personnalité régionale.
En Provence :
Une synthèse se prépare dans les ateliers de Nîmes,
d’Arles et d’Avignon, au début de l’ère chrétienne;
elle aboutit au décor sculpté en bas-relief de l’arc d’Orange,
qui date de 25 ap JC. L’originalité régionale de ces bas-reliefs
ne peut être mise en doute, car ils paraissent bien se rattacher
d’une part, à la tradition hellénistique et pergaménienne
à l’origine de la sculpture historique romaine, et, d’autre part,
à la tradition indigène gauloise, par l’individualité
spécifique du style et de l’expression.
Dans le reste de la Gaule les œuvres d’art importantes et bien datées
y apparaissent seulement sous le règne de Tibère.
Dans les vallées du Rhin et de la Moselle, art indigène
et art romanisé voisinent encore, les œuvres les plus imprégnées
d’influences romaines se trouvant groupées en Germanie inférieure
(Bonn, Cologne).
Édifié et sculpté sous Tibère, vers ~17
, le pilier des Nautes de Paris associe, des éléments
religieux et des caractères stylistiques disparates. Il semble que
les bas-reliefs qui le décorent aient été élaborés
par deux maîtres: l’un imprégné d’influences romaines
et assez maladroit; l’autre plus libre et plus.
réaliste qui s’est surtout épanoui en Germanie supérieure et dans le nord-est de la Gaule:
En Narbonnaise se développe, au temps de Néron, sous
l’influence hellénistique, un style baroque et fleuri, passablement
chargé. Ce style, transplanté en Rhénanie, y prend
un aspect spécifiquement régional. Élevée en
66 après J.-C. par les habitants des faubourgs de cette ville, la
colonne de Mayence révèle l’assimilation par les sculpteurs
gaulois de l’hellénisme néronien mais se distingue aussi
par ses tendances réalistes et pittoresques. C’est à cette
époque, en effet, que le sculpteur grec Zénodore élabora,
une statue monumentale de Mercure, destinée au grand temple des
Arvernes. Cette œuvre colossale, coulée en bronze, coûta quarante
millions de sesterces.
Sous les Flaviens, le courant réaliste l’emporta en Narbonnaise,
dans les monuments funéraires de Narbonne et de Nîmes.
À partir du début du IIe siècle, les influences
de Rome et de l’Italie sur l’art provincial des Gaules vont cesser. Elles
sont remplacées par les influences hellénistiques directes.
Ces sculpteurs semblent avoir formé des élèves et
leurs œuvres eurent une influence considérable pendant la période
de Trajan, d’Antonin et d’Hadrien. Cette intense hellénisation de
l’art gaulois se produit à la fois dans les villes importantes,
comme Trèves et Sens, et dans des sanctuaires campagnards, comme
ceux de Bourgogne et d’Alsace.
Pendant la seconde moitié du IIe siècle, de nouvelles
influences, venues cette fois de Grèce et d’Orient par la voie du
Danube, avec la vague qui apporta en Gaule les cultes à mystères
de Cybèle et de Mithra, infléchirent la sculpture provinciale
vers des tendances romantiques et pathétiques (bas-reliefs des sanctuaires
de Mithra, de Strasbourg-Kœnigshoffen et de Mackwiller, pilier de Saint-Landry
à Paris).
C’est à cette époque que se multiplient les groupes de Jupiters cavaliers foulant aux pieds de leurs chevaux des géants bizarres et contournés, dont les jambes se terminent en queues de serpent. Apparaissent, dans les nécropoles pyrénéennes, des auges funéraires et des stèles barbares décorées de motifs géométriques et de portraits schématiques. L’art populaire du nord-est de la Gaule, et en particulier celui du Rhin supérieur et de la Moselle, multiplie les effigies de paysans et de paysannes en costume local.
Âges du ferPériode de transition et Mérovingiens