Nous n'évoquererons pas ici l'art funéraire des sarcophages paleo-chrétienne et chrétienne qui font l'objet d'un cours sur l'art chrétien.
Les sarcophages existent depuis le ~5° siècle, d'abord en terre cuite, en Grèce (sarcophage du satrape) et en orient. A l'origine la coutume romaine était l'incinération et les urnes sculptées contenant les cendres du défunt; mais à partir du règne de Trajan (98 - 117) les romains commencent à enterrer les morts dans des sarcophages.On distingue 3 grandes zones possédant des ateliers de production :
- Grèce
- Orient (Asie Mineure)
- Rome
En Grèce et en Orient, les sarcophages sont de grande taille, et déposés à l'air libre , ils sont donc sculptés sur leurs 4 cotés. Le couvercle est souvent sculpté d'une représentation du (ou des) défunt.
A Rome, les sarcophages sont déposés dans des chambres funéraires et contre les murs, aussi sont ils généralement sculptés que sur 3 cotés. D'abord de taille moyenne au 2° siècle, celle-ci ira en augmentant pour atteindre des dimensions presque monumentales (2m de haut). 3 types : avec des guirlandes ou avec des thèmes mythologiques ou marins.
Les oeuvres présentées :
- Rome : Sarcophage de Méléagre (180). Sculptés sur 3 cotés la face représente la légende de Méléagre (Il oublia d'honorer la déesse de la chasse : Artémis. Celle-ci envoya un sanglier dévaster les terres que Méléagre décida de combattre en réunissant ses troupes. Artémis provoque alors une dispute entre les participants à la chasse au cours de laquelle Méléagre tue son oncle. Devant ce crime impardonnable, la mère de Méléagre, Alté qui avait éteint et conserver le tison qui, d'après la légende, annoncerait la mort de son fils lorsqu'il serait entièrement consumé, rallume celui-ci provoquant ainsi la mort de Méléagre.
Sur le coté droit on voit Méléagre dégainant son épée et menaçant son oncle, à gauche une parque, le pied sur la roue du destin, écrit l'acte de mort de Méléagre; elle retient Alté qui se prépare à rallumer le tison, au centre une femme pleure la mort de Mélagre couché sur son lit funéraire.
L'utilisation du trépan pour traiter la barbe et les cheveux permet de dater ce sarcophage du règne de Commode vers 180.
-Grec : Combat entre les amazones et les grecs. Probablement d'origine attique. Le couvercle est sculpté du couple défunt à peine ébauché, en contradiction avec les 4 cotés sculptés en haut relief très fouillé. Les guerriers sont dans la nudité héroïque; certains avec une armure ... d'origine romaine. Sur un des cotés, Achille soutient la reine des amazones qu'il vient de tuer de sa lance, dans un regard il en tombe amoureux. A l'arrière simple décor de guirlandes.
- Romain : Achille à la cour du roi Lycoméde (déb 3° s) ou son père l'avait envoyé pour l'empêcher de partir à la guerre de Troie. Il y tombe amoureux d'une des 7 filles du roi et l'épouse. Cependant Ulysse qui savait, grâce a un oracle, que la guerre de Troie serait perdue sans la présence d'Achille, réussit à retrouver celui-ci . Devant les armes apporter par Ulysse, Achille ne peut résister et part. La scène représente le déchirement des époux, Achille assiste à la scène de départ. Le couvercle est bordé d'une frise avec au centre le visage des défunts et de part et d'autre les 4 saisons
- Grec : Un sarcophage (240) représentant la même scène que le précédent mais plus monumental et avec une sculpture presque en ronde-bosse.
- Romain/Grec : Sarcophage de l'époque de la Tétrarchie (290) et donc plus rustique. La production attique n'existant plus, ces artistes se rendent à Rome pour exécuter des oeuvres telles qu'ils les concevaient. c'est pourquoi ce sarcophage est sculpté sur ses 4 faces.. En ronde bosse sur la face principale : Phédre et Hippolyte, fils de Thésé. Hippolyte tient dans sa main les lettres d'amour écrites par Phédre. Stylisation forte dans le rendu des plis des vêtements, typique de l'époque tétrachique.
- Romain : Légende de Triptoléme sur son char tiré par un dragon (150). Ce sarcophage est de petite taille comme toutes les productions de cette époque. Sur le couvercle frise d'un banquet, image du bien-être.
- Romain : Sarcophage des 9 muses (160). Sur le bord du couvercle évocation d'une orgie..Les muses sur la face principale son représenter les uns à coté des autres dans des postions symboliques mais un peu statique. Sur les 2 cotés on constate la réapparition de thèmes ou d'hommes célèbres plusieurs siècles auparavant
-Romain : Légende de Séléne et Endymion (230 = époque Sévère). Trouvé en Gironde à St Médard d'Eyrans. Sculptures en ronde bosse et polies, de maîtrise parfaite , il représente l'apogée de l'art des sarcophages; envahissement de petits personnages sur le bas de la scène. Curieusement les visages de Séléné et Endymion sont à peine ébauchés; probablement devaient-ils revêtir les traits des futurs défunts ? Les 2 autres cotés plus frustes sont sculptés en bas relief.
La mosaïque exige des équipes d’ouvriers spécialisés, et une préparation technique et matérielle plus minutieuse que toutes les autres techniques picturales. Faite de petits cubes de matière dure, elle est appliquée, au sol, aux murs et aux voûtes de grandes surfaces architecturales. Moins malléable, partant moins riche de nuances que la peinture, elle est plus résistante que celle-ci et, par sa nature, plus proche de l’architecture. Aussi fut-elle aux moments de ses apogées la peinture monumentale par excellence.L’histoire de la mosaïque peut être divisée en trois grandes périodes.
Tout en se rattachant par la typologie et par la bichromie à la mosaïque de galets, des mosaïques d’une technique intermédiaire, qui associe des galets coupés en deux et des cailloux, annoncent la véritable mosaïque de tesselles. On en a découvert, datant des IIIe, IIe et Ier siècles, en Grèce à Sparte et à Mantinée, en Égypte à Shahbi, enfin en Italie du Sud.
Les tableaux particulièrement soignés
sont exécutés à l’atelier sur des supports mobiles
en terre cuite ou en pierre pour être insérés dans
le pavement; on les désigne du terme grec emblema .
Les plus anciennes mosaïques de tesselles,
du milieu du 3e siècle, encore sous l’emprise du style des mosaïques
de galets, ont été découvertes à Morgantina
en Sicile. Un siècle plus tard apparaissent à Pergame (Asie
Mineure) les premiers pavements qui imitent à s’y méprendre
la peinture. À Morgantina, les dimensions des tesselles étaient
encore proches de celles des galets, à Pergame elles ont parfois
moins de 1 cm².
Le nombre élevé de mosaïques à tesselles dégagées à Délos dans des maisons privées, antérieures à la destruction de la ville en ~88, prouve la large utilisation de ce genre de décor dans le monde hellénistique à la fin du 2e et au début du Ier siècle avant J.-C.
Les mosaïques nord-africaines datant du IIe au Ve siècle (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye) sont conservées en très grand nombre, surtout en Tunisie. Elles se distinguent par une extraordinaire variété d’ornements végétaux, associés à une abondante imagerie mythologique et historiée.
La Gaule et la Germanie excellent dans le dessin
géométrique compliqué. L’Espagne, dont les mosaïques
romaines sont encore insuffisamment connues, semble avoir subi l’influence
combinée de l’Afrique du Nord et de l’Italie.
Jusqu’au IVe siècle, l’Italie elle-même
s’en tient principalement à la mosaïque noire et blanche à
laquelle les décorateurs d’Hadrien avaient donné une impulsion
nouvelle.
À côté de scènes mythologiques, de représentations de cirque, de l’amphithéâtre, de la chasse, de la vie rurale, des sujets saisonniers et astrologiques sont particulièrement fréquents. Ainsi, les pavements font connaître, outre l’évolution du style, les multiples aspects de la vie journalière romaine. Dans deux des quatre provinces gauloises (Lugdunaise et Belgique), en Angleterre et en Germanie, l’histoire de la mosaïque de pavement antique s’arrête à la fin du IVe ou au cours du Ve siècle; elle continue au contraire dans les régions méditerranéennes jusqu’au seuil du Moyen Âge et au-delà.
Sous les empereurs chrétiens et jusqu’au
VIe siècle, le répertoire iconographique se modifie à
peine (mosaïques de Piazza Armerina en Sicile, IVe s., du Grand Palais
de Constantinople, Ve s.). L’Église, de son côté, adopte
ce genre de décor dans les édifices du culte, mais en exclut
les représentations du cirque et les sujets mythologiques. Au Proche-Orient,
la persistance de la mosaïque de pavement jusqu’au 8e siècle
permet d’entrevoir le passage de l’art antique à l’art de l’islam.
En Italie, comme en Narbonnaise et en Aquitaine,
la mosaïque s’éteint au VIIe et au VIIIe siècle. Elle
y renaît au 11e et au 12e siècle où une série
d’abbatiales bénédictines et de cathédrales romanes
comportent d’immenses pavés historiés. Bien qu’ils représentent
de nombreux sujets bibliques et des scènes de la vie journalière
contemporaine, ils peuvent être considérés comme la
dernière survivance d’une tradition romaine plusieurs fois séculaire.
Au Ve et au VIe siècle, programmes et iconographie
varient encore d’un édifice à l’autre. Le Christ trônant
en majesté, (à Rome, Sainte-Pudentienne, vers 390, deux absides
de Sainte-Constance), le Christ debout (Saints-Côme-et-Damien, Rome,
milieu du VIe s.), la Transfiguration (église du couvent de Sainte-Catherine
au mont Sinaï) ornent les absides; des scènes de l’Ancien et
du Nouveau Testament couvrent les murs des basiliques (Sainte-Marie-Majeure,
à Rome, vers 435; Saint-Apollinaire-le-Neuf à Ravenne, entre
494 et 526).
- Jugement de Paris par Athéna, Aphrodite et Héra (2°
s). La mosaïque est disposée en touche comme pour la peinture
et l'on a jusqu'à 5 tons différents pour un visage. Le thème
central est encadré d'un rinceau naturaliste d'oiseaux et de lianes
feuillues.
- Mosaïque au sol de 8 x 8 de 325, avec un bassin central. Le
pourtour représente des scènes de la vie quotidienne. Une
bordure reprend les moulures du plafond. Un rinceau large de feuilles d'acanthe
d'où sortent aux angles une personnification des 4 saisons qui s'étend
jusqu'au bassin. Autour du bassin 4 scènes compartimentées
en forme de pyramide représentent des scènes de chasse
- Semis de fleurs avec au centre un phénix emblème de
Rome . En bordure : protomes de béliers. Oeuvre du 5° s de 8
x 6m
Mosaïque du paleo chrétien : Voir
Art Chrétien
- A Carthage, fin 2° s : Défilé de serviteurs apportant
les accessoires du banquet (opus tessalatum). Le rendu des ombres simule
la profondeur
- Constantine : Ornement d'une fontaine avec le triomphe de Neptune
et Amphitrite (représenté ci-dessus)
De la première époque, le trésor
de Boscoréale a été découvert dans une villa,
ou il avait été caché dans des urnes contenant de
l'huile et du vin peu avant l'éruption du vésuve en 79; ce
qui permet de le dater précisément. . Il contenait 109 pièces
d'argent (gobelets, coupes à boire, plats, oenochoes ...) et plus
de 1000 pièces d'or et des bijoux.
Les pièces d'argent sont entièrement
travaillées au repoussé atteignant presque le haut relief
grâce à la ductilité de l'argent, utilisé
presque pur à cette époque.
Les motifs représentés sont ceux
de l'art officiel (avec un goût prononcé pour la nature),
ce qui montre son influence dans la sphère privée (Ce n'était
pas le cas pour les sarcophages)
Au 2° et 3° siècles moins de vases et de coupes mais plus de plats. Développement de la verrerie. Utilisation de la technique de la fonte à la cire perdue et de la technique du nielle (pâte sulfureuse déposée dans les reliefs qui en durcissant devient noir avec des reflets métalliques. Recherche d'effet de bi-chromie
Au 4° siècle, réapparition de verres à boire et de verres à pied comme les calices.
Après l'effondrement de l'empire la tradition classique survit à Byzance jusqu'au 7° siècle.
Bien sur l'orfèvrerie survit au-delà de l'empire romain et jusqu'à nos jours.