Lorsque le fils aîné d’Aménophis III monta sur le
trône d’Égypte en ~1353, il portait encore son nom de naissance,
Aménophis, quatrième de la 18e dynastie. Le jour de
son sacre, il reçut son prénom de couronnement, Néferkhéperourê,
qu’il aurait dû porter désormais.
Entre 4 et 6 ans aprés le début de son règne le
jeune roi choisit de faire figurer dans son protocole le vocable d’Akhenaton
sous lequel on le désignera jusqu'à sa mort.
La durée du règne du roi ne semble
pas avoir dépassé 18 ans.
Un autre problème se présente à propos d’Aménophis
IV-Akhenaton : a-t-il été, comme certains monuments permettraient
de le déceler, corégent avec son père pendant plusieurs
années, ou seulement 2 ou 3 ans ?
Beaucoup d’éléments incitent à penser que les
premières années du règne du fils ont été
contemporaines des dernières années d’Aménophis 3.
Si, pour une période, 2 souverains règnent conjointement,
leurs successeurs immédiats occupent, dans l’histoire, une place
plus haute que celle où l’on devra les faire figurer si les
règnes précédents sont mis bout à bout au lieu
de se chevaucher. Ceux qui refusent actuellement de considérer une
corégence Aménophis III-Akhenaton, qui aurait duré
plus de 3 ans, sont donc obligés d’abaisser le début de la
19e dynastie d’une douzaine d’années.
Quoi qu’il en soit, les premières années d’Aménophis IV-Akhenaton, corégent, se déroulent à Thèbes. Au palais de Malgatta, son père, Aménophis 3 (Amenhotep en égyptien) ,vit avec la reine Tiyi, sa mère. Le jeune souverain est marié avec une princesse trés belle, Nofretiti (ou Nefertiti), dont certains historiens ont voulu faire, sans raison valable, une princesse mitanienne.
On constate, peu de temps après le couronnement du fils d’Aménophis
III, qu'il se fait le héros d’une réforme religieuse, qu’il
faut bien appeler hérésie.
En effet le roi n’a pas rompu avec les traditions, mais simplement
choisi de mettre en relief un aspect plus tangible du dieu, qu’il
veut rendre accessible à tous, universel, en cette période
où l’Égypte a pris de profonds contacts avec ses voisins,
et doit tenir compte de l’évolution interne du pays.
À l’est de Karnak, le jeune roi veut marquer le programme de
sa réforme en faisant ériger un temple au Soleil levant;
peut-être cherche t'il également à amoindrir la puissance
des prétres d' Amon. Ses intentions sont nettes. Il les exprime
dans des écrits, qui sont de véritables hymnes poétiques
au globe solaire Aton, sans qui rien ne peut vivre : à
son apparition, il donne la force aux êtres et les anime, pour que
la vie se continue. À son coucher, toute forme s’engourdit : privé
du souffle, le monde tombe dans une torpeur, pendant que, de l’autre côté
de l’endroit où le Soleil a disparu, l’astre se recharge.
Ainsi donc, la force initiale, Amon, ne représente plus
pour le roi hérétique autre chose que le grand mystère.
Pour tous ses sujets le roi, qui s’appelle maintenant Akhenaton, «le
serviteur du globe Aton», a choisi le vieux nom solaire : Aton,le
globe de l’œil solaire, source de toutes choses. Aton représente
le soleil dans sa totalité alors que Ré, Amon, Osiris ou
Seth en sont des approches diverses ou des étapes (lever, zénith, coucher) tout en étant représentatifs
d'autres symboles.
Son temple, à l’est de Karnak, reçoit
son image royale, traitée avec un réalisme surprenant, des
déformations
voulues du corps, et sur le visage les marques de cette introspection,
qui s’efforce d’exprimer bien plus les sentiments intérieurs d’un
être que son exact portrait charnel. Le roi prêche que tout
doit être sacrifié à la vérité, source
de l’équilibre, de la justice, de la vie, reflet du divin. Ce temple
fut détruit par les successeurs d'Akhénaton et réutilisé
par Horemheb (1330-1300) pour le remplissage du 9° pylone de Karnak.
Il abandonne Thèbes et, avec l’assentiment du roi son père,
fonde à 375 km au nord du domaine d’Amon, Memphis, une cité
nouvelle, qui se développe rapidement : Tell el-Amarna. Il
y vit désormais en compagnie de son épouse, de ses courtisans,
et hauts fonctionnaires et des 6 filles que Nofretiti a mises au monde :
Méritaton, Maketaton, Ankhsenpaaton (future épouse du prince
Toutankhaton – plus tard Toutankhamon).
Peu après la naissance de cette princesse, en l’an 6 du règne,
Aménophis IV devient Akhenaton. Ensuite naît Nofrenoferouaton-tachéry,
puis Nofrenoferourê et Setepenrê.
Le roi continue a faire ériger des fondations pieuses au globe
Aton dans le temple de Karnak, jusque vers l’an 12 de son règne.
Après cette date, de grands bouleversements semblent avoir secoué
le palais. On constate en Amarna que le couple royal ne réside plus
dans les palais du centre de la ville. En revanche, Nofretiti, accompagnée
de Ti et du divin père Ay, de ses 4 dernières filles et d’un
petit prince, Toutankhaton (Toutankhamon), habite au nord de la cité
hérétique. Il semblerait que, dès cette époque,
une sorte de folie destructrice habite l’hérétique: partout
il a fait briser les images d’Amon.
L’hérésie, strictement appliquée en Akhetaton (nom
antique de Tell el-Amarna), semblait avoir, pendant toute la durée
du règne, gagné progressivement et superficiellement
tout le pays.
Akhenaton fut certainement enterré dans sa capitale. Sa tombe
décorée n’a livré que des débris de la cuve
royale. Quant à sa momie, nul ne sait le sort qu’elle connut, si
même elle fut épargnée par l’action impitoyable d’Horemheb,
qui s’attacha à faire disparaître tous les vestiges de l’hérésie
amarnienne.
Le retour à Thébes se fit sous le régne de Toutankhamon vers 1350
Mystique de la vérité, Akhénaton s’adonna avec passion
à Maât, la fille de Rê,
conçue comme la sincérité.
En fonction de cette exigence première, le roi se fit représenter
tel qu’il était : un adénoïdien au crâne démesurément
allongé, prognathe, au ventre lourd et aux jambes grêles;
il ne craint pas de se dénuder et de se montrer dans une androgynie
curieuse.
Tous les membres de sa famille sont figurés à sa ressemblance. La famille royale apparaît dévoilée, même pour les cérémonies officielles. Ce réalisme dépasse, en fait, la limite du vrai et même du vraisemblable, pour atteindre le surréalisme; dans sa phase la plus aiguë, l’art d’Amarna est un «académisme de cauchemar», comme l’a défini E. Drioton. Dans cet art tourmenté, les élans de spiritualité sont manifestes; aussi est-il profondément émouvant, en dépit de ses outrances et de ses lourdeurs.
Les poncifs traditionnels sont dépassés, au besoin pour
être remplacés par de nouveaux; là réside la
limite d’un souci réel de liberté. Un naturalisme naïf
et touchant anime les scènes. Tandis que le roi chante lui-même
ses hymnes à la création, toutes les créatures s’animent:
troupeaux, bêtes sauvages; une frénésie de bonheur
se déchaîne souvent.
Architecture :
A partir de la période amarnienne les batisseurs établissent
des standards, entres autres pour les blocs de grès ou de calcaire qui sont
découpés de taille identique (~50 x 25 x 25) ainsi facilement transportables
(temple d' Akhenaton à l'est de Memphis) et que l'on appelle des
talatates.
Les oeuvres présentées :
- Statuette en stéatite glacurée de la reine Tiyi,
mère d'Akhénaton et grande épouse d'Amenophis 3. Elle est représentée
en déesse Mout avec sur la tête 2 aurei séparés
par une tête de vautour, et une couronne divine surmontée
de plumes d'autruche.
- Statue osiriaque de la tête d' Akhénaton : Observer
ci-dessus les cartouches portés autour du cou, du poignet et probablement
de la ceinture.
- Statue plus petite de la tête d' Akhénaton, long cou
avec des plis, menton en avant..
- Stèle frontière, symétrique, de Tell el Amarn
représentant le roi, Nefertiti et leur fille aîné
Meritaton adorant le disque solaire Aton qui les "baigne" de ses rayons
se terminant chacun par une main stylisée
- Fragment d'un groupe royal amarnien (jaspe ?)
- Stèle d'intimité représentant l'intimité
du roi et de la reine sur ses genoux et leurs enfants contre eux
, en calcaire peint. C'étaient des objets de culte
- Akhénaton et Néfertiti en calcaire peint (ci-dessus)
semblable dans la représentation excessivement réaliste.
Noter entre autres le pagne qui glisse sous le ventre et qui remonte très
haut dans le dos en nombreux plis
- Statue du dieu Amon protégeant Toutankhamon (diorite de 1336)
- Déesse Hathor accueillant Seti 1°, grandeur nature de 1290.
Oeuvre magnifique en bas relief venant de la tombe du roi, qui a conservé
sa polychromie. Observer les longs mains étirées et recourbées
de la déesse ainsi que ses pieds très allongés. Les
plis du cou, le ventre bombé, les habits du roi sont caractéristiques
de l'époque amarnienne qui se propagera jusque vers 1250 (Ramsés
2).... bien que Akhénaton soit mort depuis plus de 40 ans et que
les traces de son culte ait été effacé par ses successeurs
- Petite stèle de Ramsés 2 enfant en calcaire, de style
amarnien, amulettes en forme d'enfant accroupi, bague aux noms de Ramsés
2 et Nefertari en cornaline et or.
Moyen Empire (Plan d'un temple,
notion de Maat, chronologie)
Les sarcophages et la momification