La Re-naissance, son nom l'indique, était une nouvelle naissance. C'est un mot forgé en Italie au 16° siècle signifiant "Renaissance de l'être et avant tout renaissance des lettres". Ce n'est que par la suite que l'on parlat de renaissance des lettres ET des arts !
Sur le plan politique, le féodalisme perd de l'importance : les villes sont fortes et les rois, dont les nations sont déjà établies, sont puissants.
Sur le plan religieux, le pouvoir papal est affecté par les conséquences du grand schisme d'occident (1378 : 2 papes l'un à Rome et l'autre en Avignon), et souffre bientôt d'autres mauxl : Les réformes protestante, luthérienne, calviniste et la contre réforme. La prière peut toujours être collective, mais également individuelle, car on reconnaît maintenant aux fidèles le droit de s'adresser directement à Dieu, c'est ce que l'on appelle la Dévotio moderna
Sur le plan économique, l'agilité du commerce international, grâce à la monnaie et aux découvertes géographiques (Amérique, Inde....), crée richesses et rivalités, accentuées par les prétentions politiques de villes ou de pays rivaux. De fréquentes guerres coïncident avec de nombreuses épidémies, et l'abondance des uns fait la misère des autres. On circule beaucoup par routes et voies d'eau. Nombreux contacts avec les civilisations arabe (philosophie, mathématiques et chiffres ....) et byzantine (le grec....).
Création de l'imprimerie à base de lettres mobiles et en métal entrainant la création d'ateliers (Jean de Tournus à Lyon, Henri Etienne....). Apparition du livre et même du livre de poche (traduction d'Ovide de B. Salmon), rapidement diffusé grâce aux routes commerciales ce qui entraîne la création de grandes bibliothèques. A la fin du 15° on recense 35.000 ouvrages et plusieurs millions un siècle plus tard.
L'Humanisme, inspiré par l'étude des classiques grecs et romains (Virgile, Ovide, Cicéron...) devient à la mode. Avec lui apparaît le concept d'un homme universel et individualiste qui se distingue par ses talents et sa vitalité. Cet homme se caractérise aussi par une grande curiosité qui l'amène non seulement à la recherche de continents mais aussi à celle de la vérité scientifique. Les grands humanistes, qui se connaissent et communiquent entre eux, s'appellent Erasme à Rotterdam, Pierre Sala à Lyon, Guillaume Budé, Lorenzo Valla, Leone Battista Alberti...et celui du petit bourg de Vinci prés de Florence.....
Il est important de prendre conscience qu'étant donné le morcellement de cette Italie (qui ne sera unifiée qu'au 19° siècle) l'art ne peut être le même à Naples et à Florence, à Mantoue où à Milan.
Plusieurs écoles se développent en plus de celle de Florence : à Sienne, Padoue, Mantoue, Venise, Vérone et Rome. Les nouvelles écoles s'écartent des modèles traditionnels et chacune a ses caractéristiques particulières, certaines favorisant la linea (l'importance de la ligne); d'autres la forme, le mouvement, l'espace, la couleur ou l'expression psychologique. Ces écoles, principalement en toscane (Florence), atteignent leur apogée et leur splendeur au 16° siècle et leurs principaux représentants sont Léonard de Vinci, Michel Ange, Raphael Sanzio et Corregio.
Malgré l'individualisme marqué des créations, les caractéristiques suivantes sont communes : l'usage correct de la perspective linéaire apparue avec Duccio, la composition triangulaire, la référence à la section dorée, l'emploi "facile" du raccourci, la représentation naturaliste du corps humain, l'intérêt pour des thèmes mythologiques outre les traditionnels thèmes religieux et des portraits, et l'étude minutieuse à partir d'esquisses.
Apparaissent les colonnes adossées, aux chapiteaux classiques, les fûts lisses, les piliers carrés et décorés, les plafonds artisanaux. A l'extérieur, les édifices sont fréquemment couronnés d'une balustrade et sur celle-ci, des statues sont posées. Les façades sont initialement austères, mais on peut observer le dessin des pierres qui souligne les voussoirs et leur donne continuité. Les fenêtres sont divisées par un meneau de pierre et terminées par un fronton fermé par un arc aveugle décoratif. On emploie la pierre blanche (marbre) ou gris clair. Il y a de l'harmonie et un bon emploi des éléments. La ligne ascendante, expression de la spiritualité médiévale est remplacée par l'équilibre des verticales et des horizontales.
Surgissent de nouveaux architectes qui changent l'aspect urbanistique des villes, et des palais à trois niveaux sont construits. Ces constructions sont formées d'une succession de pièces comme les demeures des Médicis, des Stozzi et des Gondi. Se distinguent comme représentants de l'architecture de cette époque :
Filipo
Brunnelleschi,
Leone Batista Alberti,
Donato Bramante et
Michel-Ange.
Ces derniers estompent peut-être la gloire d'autres architectes de la Renaissance, très créatifs eux aussi:
Michelozzo di Bartolomeo,
Julio et Antonio da Sangallo,
Jacopo Sansovino,
Julio Romano,
Vasari.
De plus, la sculpture se caractérise
par son expressivité et la perfection des formes, tant dans le bas-relief
que dans la statuaire.
Le bas-relief constitue la clé de la sculpture
architecturale. Son principal progrès est l'usage des lois de la perspective,
redécouvertes par Lorenzo Ghiberti.
D'autres sculpteurs notables méritent
d'être mentionnés :
Jacopo
de la Quercia,
Nanni de Banco,
Luca de la Robia.
et
des innovateurs comme :
Donatello,
Verrocchio,
bien que, indubitablement,
la sculpture de la Renaissance est dominée par le génie sans pareil
de: Michel-Ange.
À la fin du Moyen Âge, à Florence au début du 15° siècle, la figure de l’Homme prend le pas sur toutes les autres préoccupations. Les recherches plastiques des artistes s’orientent principalement sur la question de l’espace : comment percevons-nous l’espace qui nous entoure et comment pouvons-nous le reproduire dans une œuvre d’art ?. La transposition du réel a ainsi constitué l’une des questions artistiques les plus fécondes de la Renaissance. Un certain nombre d’outils et de techniques est alors mis au point : l’étude de la perspective, celle des proportions fondées sur le canon anthropomorphique, et enfin l’étude de l’anatomie et du mouvement qui en constituent les principales composantes.
Effets du bon gouvernement dans la ville, (v. 1338-1339. Fresque vue partielle).
La leçon de Giotto transparaît
au travers des peintures réalisées par Ambrogio
Lorenzetti, auteur des fresques de la salle des Neuf du Palazzo pubblico
de Sienne. La scène propose une nouvelle manière de traiter l'espace
qui annonce les développements de la peinture de la Renaissance.
Le rejet de l’époque gothique par les acteurs de la Renaissance a souvent été exagéré. En effet, ils s’appuient fortement sur des œuvres originales créées à la fin du Moyen Âge. Ainsi, ils retiennent de Giotto son dessin unificateur, de Giovanni Pisano une plastique exaltée au service de la narration, et d’Arnolfo di Cambio ses recherches architecturales globalisant volume et décoration.
De nombreux traités permettant de fournir des outils théoriques à la pratique artistique voient le jour?; le plus souvent, ces livres sont rédigés par les artistes eux-mêmes, ou par des penseurs humanistes ayant une pratique artistique.
C’est le cas du plus célèbre d’entre eux, Leon Battista Alberti, philosophe, lettré, mathématicien, théoricien de l’art et surtout architecte.
Au cours du XVIe siècle, les interrogations posées par les hommes
de la Renaissance s’affirment de telle sorte qu’elles entraînent fatalement
l’ébranlement des anciennes certitudes. L’Église est fortement
mise en cause et Rome doit affronter la contestation croissante de son pouvoir
temporel. En 1527, la ville est mise à sac par les troupes du Saint Empire
romain germanique. Le catholicisme doit s’adapter aux bouleversements qu’implique
la Réforme qui, rapidement, touche l’Europe entière. De nouvelles
certitudes s’éveillent.
L’art évolue dans les mêmes conditions. Le lent processus historique
qui s’était établi au Quattrocento et qui avait conduit à
la conviction d’un progrès désormais continu relève désormais
du mythe.
Au début du siècle, la scène artistique romaine est dominée par Raphaël et par Michel-Ange, tous deux ayant travaillé auparavant à Florence.
Les artistes de ces pays, apprenant l'essor que prend l'art de la Renaissance dans les petites républiques italiennes, commencent à y voyager fréquemment afin de connaître les nouvelles techniques et les nouveaux concepts. Ils retournent ensuite dans leurs pays d'origine pour appliquer leurs nouvelles connaissances dans leur contexte national, quelque fois avec le style de la Renaissance et d'autres fois en le combinant aux tendances nationales, créant un nouveau style plus original.
Par ailleurs, les rois de ces états
européens, dans leur empressement à posséder dans leurs
palais et leurs monuments les avances artistiques les plus récentes de
l'époque, engagent des architectes italiens et importent
le marbre de Carrare pour construire et remodeler leurs oeuvres architectoniques
et sculpturales. Ils persistent aussi à attirer à leurs Cours
les peintres les plus célèbres.
Dans le domaine de la sculpture, on confie vite aux Italiens les entreprises les plus prestigieuses. Les frères Juste réalisent le tombeau de Louis XII, époux d’Anne de Bretagne, selon une typologie qui, à l’intérieur d’un petit temple à l’antique, intègre gisants, priants, scènes d’histoire en bas-relief et allégories en ronde-bosse (1515-1531, abbatiale de Saint-Denis). Vers le milieu du siècle, Philibert Delorme et Pierre Bontemps font évoluer vers une plus grande complexité le modèle des tombeaux royaux, en proposant l’arc de triomphe du tombeau de François Ier (abbatiale de Saint-Denis).
Au milieu du siècle, les artistes d’une nouvelle génération
se réclament à la fois praticiens et théoriciens : les
architectes Pierre Lescot (aile ouest du
Louvre, 1546-1556) et Sebastiano Serlio
(château d’Ancy-le-Franc, 1543-1545), les sculpteurs Jean Goujon
(fontaine des Innocents, 1548-1549, Paris), Germain Pilon
(les Trois Parques, 1585, musée national de la Renaissance, Écouen)
et Ligier Richier (Tombeau de René
de Chalon, église Saint-Pierre, Bar-le-Duc), ou les peintres Jean Cousin
le Fils (1522-1594) et François Clouet
tentent de proposer des œuvres au propos esthétique indépendant.
Albrecht Dürer est l’artiste allemand qui évoque le mieux le courant renaissant. Formé à Nuremberg, il fait plusieurs voyages en Italie au cours desquels il s’intéresse spécialement à la peinture de Giovanni Bellini. Son contemporain, Matthias Grünewald, reste pour sa part attaché à la représentation de la mystique médiévale. Il réalise l’une des œuvres les plus remarquables de cette période, le Retable d’Issenheim (v. 1512-1515, musée d’Unterlinden, Colmar). Il s’agit d’un polyptyque composé de neuf grands panneaux montés sur deux ensembles de volets pliants destinés à encadrer le retable de Nikolaus Hagenauer, réalisé en 1505.
Lucas Cranach l’Ancien, peintre officiel
des princes-électeurs de Saxe en leur cour de Wittemberg, est plus connu
comme proche du courant maniériste. Holbein
le Jeune est quant à lui connu pour ses portraits et allégories
(les Ambassadeurs, 1533, National Gallery, Londres).
Aux Pays-Bas, outre les œuvres de Quentin Metsys
et de Mabuse, on connaît surtout l’école
des maniéristes d’Anvers, qui permet le rayonnement du nouvel art, très
lié aux expériences italiennes (Lucas de Leyde). En outre, Bruegel
l’Ancien développe une peinture humaniste qui renouvelle l’iconographie
par des sujets de vie quotidienne idéalisée.
Théologien,
pédagogue et érudit, Érasme
fut le principal représentant de l'humanisme en Hollande. Auteur de divers
travaux de traduction et de commentaires sur le Nouveau Testament, ce penseur
épris de tolérance critiqua l'Église catholique, prônant
en son sein un retour à l'étude des Évangiles et à
une pratique simple de la religion. Si sa pensée annonçait la
Réforme par certains aspects, Érasme resta pourtant à l'écart
du mouvement et s'opposa à Luther sur la question du libre-arbitre. Holbein
le Jeune réalisa plusieurs portraits du grand humaniste, avec lequel
il se lia. Il exécuta également des planches à l'encre
pour illustrer l'Éloge de la folie.
A Cracovie, à la cour de Sigismond Ier Jagellon — dont l’épouse est milanaise —, on trouve d’admirables exemples d’art renaissant.
Le Portugal connaît vers le milieu du XVIe siècle une étonnante école de sculpture à laquelle participent des artistes normands. À la fin du XVIe siècle, la cour praguoise de l’empereur Rodolphe II devient l’un des plus importants centres du maniérisme.
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