Nous comprenons la préhistoire comme étant
la période qui s'étend depuis les origines de l' homme jusqu'au
Néolithique. Datant de plus d'un siècle, la préhistoire
doit en partie à sa jeunesse une progression rapide dans l'évolution
de ses méthodes; mais aussi une réelle instabilité.
Après avoir longtemps été
considérées comme des "pierres de foudre", haches polies
et pointes de flèches en pierre dure firent l'objet, au cours de
la première moitié du 19° siècle, de recherches
et de spéculations, mais les principes philosophiques et religieux
alors en vigueur n'ont cédé qu'à grand-peine, vers
1850, devant les preuves de la très grande ancienneté de
l'homme, de sa contemporanéité avec les espèces animales
fossiles.
Le stade suivant marque réellement le
début d'une archéologie préhistorique, née
en France. Elle fut d'abord fondée sur la seule paléontologie
(fin du 19°) puis sur des ensembles d'outils de pierre et d'os d'après
leur position dans la stratigraphie géologique, dont les grandes
subdivisions étaient les glaciations quaternaires. Parallèlement,
les préhistoriens se livraient alors à des comparaisons avec
les connaissances ethnographiques de l'époque, et l'art préhistorique
était enfin universellement reconnu.
On doit au début du 20° siècle
les grandes classifications qui servent encore de référence,
sans cesser toutefois d'être aménagées et affinées.
C'est depuis 1950 que l'étude typologique
des outils de pierre a vraiment progressé, d'abord par l'utilisation
de listes de types suivant une classification ou interférent technologie,
morphologie, style et fonction, puis par l'application a cet outillage
de méthodes statistiques et informatiques. Faisant de plus en plus
appel aux disciplines utiles, disposant de moyens sophistiqués (mécaniques,
optiques, physiques, chimiques, électroniques), le préhistorien
veut maintenant tenter une approche de l'homme préhistorique et
de son environnement, juger de son comportement, estimer les interactions
homme-milieu.
Outre l'étude des "fractions grossières" du sédiment, cette discipline appliquée au quaternaire s'est orientée dans 5 directions :
Les outils de pierre dure
Leur morphologie ne peut être tenue pour caractéristique que par la reconnaissance de la façon dont ils ont été obtenus: techniques spéciales combinées en méthodes qui agencent ces techniques. La lecture d'une pièce taillée préhistorique se fait par l'observation des stigmates qu'ont donnés les gestes techniques dans leur ordre chronologique.
Si le silex, le jaspe et toutes les roches dures constituent la plus grande partie des matières premières utilisées par l' homme préhistorique et conservées jusqu' à nous, les matières végétales et animales ont également été utilisées. Nous ne possédons que très peu d'informations sur l'utilisation du bois car cette matière n'est que rarement conservée en gros fragments, mais il n'est pas douteux que l'homme préhistorique s'en soit largement servi. Par contre , l'os, l'ivoire, les dents et les bois de cervidés ont fourni la matière première pour des objets conservés jusqu'à nous (pointes de sagaies, harpons, aiguilles ...)
L'étude de l'organisation des vestiges du sol mène à une approche de la structuration de l'espace pour chaque campement, grâce à la répartition des différentes catégories de vestiges: témoins de combustion, déchets culinaires osseux, outils de pierre ou d'os et tout objet apporté par l'homme.
La radio chronométrie est une technique de datation fondée sur la propriété des isotopes radioactifs de se désintégrer avec le temps; en particulier le carbone 14 qui a une demi-vie de 5.730 années, et le potassium qui a une demi-vie de 1,4 millions d'années. La méthode du carbone 14 est simple : Les végétaux, absorbant le gaz carbonique de l'atmosphère, le transforment et retiennent dans leurs tissus un isotope du carbone 12 : le carbone 14; tous les êtres vivants consommant des plantes absorbent donc du carbone 14, corps radioactif qui commence à se désintégrer après la mort, alors que le carbone 12 reste fixé. C'est la mesure de cette désintégration qui permet de fixer la date de vie du témoin, par la mesure du rapport existant entre la quantité de carbone 12 et celle de carbone 14 et par comparaison de ce rapport à celui qui existe dans un exemple actuel. Des résultats forts importants pour la préhistoire ont été ainsi obtenus.
La dendrochronologie, qui repose sur le compte des cernes à partir du coeur de l'arbre, et sur l'évaluation de la largeur et de la dureté des couches qui dépendent des variations climatiques. Des tables de variation ont été établies pour certaines régions et certaines périodes, et les éléments découverts dans les fouilles peuvent trouver leur place dans les séries ainsi définies.
Pour la datation des céramiques et des silex brûlés en particulier, une technique a été mise au point, c'est celle de la thermoluminescence fondée sur la composition des éléments radioactifs contenus dans les poteries, éléments qui, sous l'action de la chaleur, libèrent des électrons dont l'énergie provoque l'émission de photons. Le comptage de ces éléments permet des évaluations chronologiques assez précises.
Citons enfin le magnétisme rémanent.
La méthode est fondée sur le fait que le magnétisme
terrestre varie : connaissant ses variations passées, on peut leur
comparer les valeurs qui se trouvent enregistrées (aimantation rémanente)
dans des objets ayant subi une (ou plusieurs) cuisson(s) en place (four,
mur de brique crue incendié...) et en déduire une datation
approximative de la dernière cuisson.
Jusqu'au 19° siècle les savants acceptaient difficilement que l'homme est pu exister plus de 5.000 av JC considérant que la théorie de l'évolution énoncée par Darwin tenait de l'hérésie.
Les dinosaures qui occupaient la terre voici 170
millions d'années n'ont pu cohabiter avec l'homme ou même
ses ancêtres.
L'homme des cavernes ... n'habitait pas dans
des cavernes mais en plein air, l'occupation des cavernes n'est venu qu'au
fur et à mesure de sa capacité a en déloger les bêtes
fauves. Il vivait de chasse et de cueillette.
On situe la maîtrise du feu vers 400.000
av JC.
L'évolution de l'homme n'est pas linéaire
mais "buissonnante" et son "arbre généalogique" est régulièrement
remanié pour tenir compte de l'évolution des sciences de
la préhistoire. Son patrimoine génétique est à
80% celui du singe que l'on peut considérer comme l'ancêtre
commun
Homo Habilis
(1° apparition vers 2,5 millions et selon les lieux)
Son cerveau est plus développé.
Il utilise des galets pour chasser ou broyer et découvre la taille
par choc permettant de rendre les galets tranchants.
Homo Erectus
(1° apparition vers 1,5 million et selon les lieux)
C'est le 1° à quitter l'Afrique pour
se diriger vers l'Indonésie et la Chine via Israël et l'Inde;
ainsi que vers l'Afrique du Nord.
Son crâne est plus développé
que Habilis mais la face reste lourde et le bas du visage est projeté
vers l'avant.
Pithécanthrope (1° apparition
vers 700.000 et selon les lieux)
1890 : Pithécanthrope de Java
Homme de Pékin (Sinantrope) : découvert
peu avant la 2° guerre mondiale
En Europe : ossements d'environ 1 million d'années.
Les sites paléolithiques anciens sont assez nombreux et remontent
jusqu'à 1.200.000; on y trouve des outils mais peu d'ossements.
Homme de Tautavel de 450.000 à 350.000
A partir de 500.000 :
Site de Terra Amata (Nice) avec des outils de
galets taillés précurseurs des bifaces
Région d'Abbeville à St Acheul
des outils de pierre taillée.
Chelles/marne : également des outils taillés
probablement pour la chasse aux mammouths (molaires sur le site)
Le premier outil taillé symétrique
(biface) date de 300.00 (acheuléen de 300.000 à 100.000)
Sapiens Sapiens
(50.000)
Arcy/eure : coexistence de néandertalien
et de sapiens sapiens sans possibilité de reproduction entre eux
étant trop différents génétiquement.
Découverte de dents d'animaux façonnées
et de colliers. Début de la confection de parures annonçant
une première forme d'art.
Site de Ganze (Israël) : découverte
de sépultures de femme avec des enfants et d'outillage néandertalien.
Cro-Magnon (30.000).
Sa taille atteint 1m70
Aurignacien (32.000 à 25.000) et
périgordien :
Grande variété d'outils : grattoirs,
pointes de silex ... Grottes de Grimaldi
Habitats en Ukraine réalisés avec
des crânes de mammouths empilés
Gravétien (25.000 à 21.000)
Solutréen (21.000 à 19.000)
Outils en forme de feuille
Magdalénien (19.000 à 11.000)
Du nom du site de la Madeleine en Dordogne. Petites
pièces de silex servant probablement d'embout de sagaie. Outils
en os (harpons..). Bâtons percés à l'usage imprécis
Dans les toundras : chasse avec des propulseurs
Remarque : Le peuplement américain par le détroit de Behring est probablement antérieur à 30.000
Art préhistorique