L’une des 3 régions constituant le Dravida, ou pays tamoul antique, et aussi, l’une des 3 dynasties ou successions de dynasties qui ont régné sur ces régions. Le pays Cola (Coromandel) comprend essentiellement les plaines de la Palar à la basse Kaviri. 1° dynastie Cola : Le premier roi Cola connu est Karikal (vers 100). Au IIIe siècle apparaît, dans le nord du Coromandel, une nouvelle dynastie, dite des Pallava, qui dominera tout le sud du Deccan pendant plus de 6 siècles.
Au
IXe siècle renaît une 2° dynastie Cola qui
assoit son pouvoir sur Tanjore au sud du Coromandel; puis supplante définitivement
les Pallava. L’unité tamoule étant faite, les Cola entament la conquête de Sri
Lanka (Ceylan). L’apogée de la puissance Cola est marquée par les conquétes
de 1014 à 1044. Expéditions aux îles Andaman et Nicobar, au Pegu (future Birmanie),
en Malaisie et en Indonésie.
À la fin du XIe siècle la fusion avec le royaume Telinga
de Vengi s’accompagne d’un changement de branche de la dynastie: les Cola-Chalukya
Mais le XIIe siècle voit le déclin de la puissance Cola
et le XIIIe la prédominance des Pandya qui conquièrent Tanjore
(1220) puis tout le Coromandel (1251). Cette domination Pandya n’est ébranlée
qu’au début du XIVe siècle. Le Coromandel est alors incorporé
à la province musulmane de Malabar et suit ses vicissitudes, tiraillé
entre les sultanats indépendants du Deccan et l’empire hindou de
Vijayanagar.
L’empire Cola a laissé le souvenir d’une des grandes phases de splendeur de l’histoire indienne. Son exceptionnelle expansion outre-mer a frappé, comme sa remarquable organisation administrative, par l’ampleur de ses réalisations économiques (réseau de canaux d’irrigation avec le grand Anicut) ou architecturales (le grand temple de Tanjore avec son faîte monolithique de 80 tonnes hissé à 50 mètres). La principale ombre de leur règne vient de ce que les Cola, en shivaïtes zélés, ont manifesté une intolérance très rare en Inde, qui a accéléré le déclin du jaïnisme et du bouddhisme dans le Sud.
La période la plus intéressante et la plus représentative artistiquement est la période du Cola moyen :
Temple shivaïte de Brihadeshvana (11° s) à Tanjore,
capitale Cola de l'époque.
Sanctuaire carré avec déambulatoire et 2 mandapa (vestibule)
. Monuments annexes plus ou moins tardifs (j au 18°) le toit à
structure pyramidale monte à 60m. A l'intérieur on découvre
des peintures murales de scènes sivaïste, dégradées
au 16° siècle par un revêtement peint, qui en se délitant
a permis de découvrir les peintures d'origine.
L'enceinte est recouverte de peinture restaurées. A l'avant du
temple un édicule abrite la statue de la monture des dieux : un
taureau.
Le décor de la base jusqu'à la corniche se décline
en 2 niveaux de niches ou apparaissent des formes de Shiva.
De part et d'autre de la porte d'entrée une statue imposante
à l'attitude dynamique joue le rôle de gardien.
Temple shivaïte de Gangaïkonda. Comme le précédent
toiture pyramidale et décor externe a 2 niveaux en ronde-bosse.
Statuaire en bronze
Les sculpteurs Cola ont excellé dans cette manifestation de
l'art. A l'époque il s'agissait de réaliser des oeuvres de
substitution plus réduites et moins lourdes, que l'on sortait
sur des chars lors des fêtes religieuses et des manifestations; ainsi
c'était le dieu qui rendait visite à ses fidèles et
non plus l'inverse.
La statue de bronze la plus représentative est celle du Shiva
dansant, ou chaque geste du dieu a une signification :
- main postérieure gauche montre la fin du monde par les flammes
- main postérieure droite tient le tambour qui émet
le son "primordial" qui préfigure le monde purifié
-main antérieure droite invite à la non-crainte
en tournant sa paume vers les fidèles
- pied droit : Shiva foule l'ignorance représentée par
un petit animal et l'empêche ainsi de progresser
- la jambe gauche qui se lève suggère la libération
de l'âme une fois l'ignorance vaincue
Les mèches de la chevelure se dénouent sous la vigueur
du mouvement de la danse et symbolisent le grand fleuve Gange.
Temple shivaïte de Kehsava à Somnathpur au Karnataka
(13° s)
Le temple est posé sur une terrasse étoilée avec
à l'intérieur une cella également en étoile
réuni par un mandapa. La toiture est composée de "réductions"
d' édifice empilées.
Décor d'images de divinités (Vishnou assis sur le serpent
Anantha)
Temple de Rama Shandra du 16 siècle à Vijayanagar . Le corps inférieur de l'édifice est en pierre mais les superstructures sont en briques. Les principes de plan et d'élévation n'évoluent pas.
Temple shivaïte de Madura. Plan très complexe par
accumulation de fondations sous des règnes successifs. Ici nous
avons 2 sanctuaires, celui de Shiva et de son épouse. Sanctuaires
annexes, cloîtres et cours rendent l'ensemble anarchique. Porte gigantesque
en élévation.
Le décor architectural est chargé. Des piliers de pierre
monolithique de section importante sont sculptés de très
hautes statues de chevaux cabrés ou de divinités en ronde
bosse
Temple vishnouïste de Srirangam dans lequel le culte du dieu s'accompagne de celui de sa parèdre la déesse Laksmi (ou Sri)
Sculpture sur ivoire
C'est un art courtois avec des objets finement ciselés aux thèmes
intimistes en opposition avec ceux de l'architecture grandiose religieuse
ou officielle. Les éléments stylistiques permettent d'en
déterminer facilement l'époque.
A partir du 17° siècle, l'art de la miniature perpétue
l'évolution d'un art d'objets portatifs parfois sur supports végétaux
donc facilement périssables.
Ex : Miniature du 16° s pré mongole (1525-1570) de scènes
compartimentées, tirées d'un texte religieux vishnouïste
narrant la jeunesse et les amours du dieu Krishna représenté
sous sa couleur, le bleu.
Miniature du 17° siècle sur une page de manuscrit de l'école
des collines (NO de l' Inde) de Basohli
Des manuscrits religieux de l'époque, sur papier, ce sont bien conservés. On y note l'influence de l' Islam et de l' Occident.
Aux 17 et 18° siècles se développe un art des palais comme le palais des vents de Jaïpur au NO du pays (1799) construit par les princes Radjput caste royale et guerrière qui sut résister aux envahisseurs musulmans et britannique. Le bâtiment monumental et somptueux avec sa façade décorée , en trompe l'oeil, est fait de grès ocre et rehaussé de blanc. Il est inspiré de l'art mogol.
L' Inde fut la mère patrie pour les pays d' Asie du Sud est insulaire et continental
Les pays de l' Extrême Orient
Les langues et religions de l' Inde sont arrivées dans ces pays
par des voies commerciales au début de l' ère chrétienne.
Les marchands indiens qui séjournaient de temps à autre
lors de leurs tractations dans ces régions étaient en contact
avec leurs habitants et dispensaient naturellement le flux artistique indien.
Cependant à partir du 7° siècle on trouve dans certaines
de ces régions un art d'inspiration indienne mais réellement
personnel
Nous étudierons les pays suivants :
Indonésie (uniquement Java) Népal (non aborde) Sri Lanka (non aborde) Pakistan et Afghanistan (non aborde) Champa (actuel centre et sud vietnam) (non aborde) Cambodge Thaïlande (non aborde) Birmanie (non aborde)
C'est une île de l' Indonésie qui a une histoire propre et particulière, que l'on subdivise en 3 périodes correspondant a 3 régions de l`ile, et que l`on situe dans le temps après la période initiale d'indianisation; c'est à dire d'appropriation des principes et réalisations de l'art indien du Sud :
Borobudur
C'est un site gigantesque de Borobudur construit sur une colline qu'il
englobe en totalité.
Histoire du Borobudur
Vers le milieu du 8° siècle, dans la partie sud du centre
de Java, s’est établie une dynastie bouddhique, les Saïlendra,
qui furent de grands bâtisseurs et sous l` impulsion desquels le
bouddhisme s’est propage. Vers 795, ils ont atteint le cours supérieur
du Progo et ont trouvé la pyramide du Borobudur inachevée.
Ils ont repris les travaux en leur donnant un caractère bouddhique
et en supprimant les effets perspectifs. Alors que l’édifice était
presque achevé, les maîtres d’œuvre ont dû étendre
la base et cacher les reliefs inférieurs qui étaient déjà
sculptés, et le projet du plateau supérieur a été
profondément modifié pour le rendre moins pesant.
La reprise du Borobudur par les Saïlendra correspond, à
l’apparition dans le centre de Java du culte des cinq Jina représentaient
aux points cardinaux : à l’est Aksobhya, au sud Ratnasambhava,
à l’ouest Amithaba, au nord Amoghasida et dans le
sanctuaire central Vairocana. Non seulement l’architecture, mais
aussi toute l’iconographie a été profondément remaniée
.
Parallèlement à ces travaux, les Sanjaya restauraient
leur puissance et, en 832, réunifiaient le pays à leur profit.
Ce tournant politique a coïncidé avec un nouvel apport culturel
et technique de l’Inde. C'est avec ces nouvelles connaissances que les
Sanjaya se sont en quelque sorte réappropriés le Borobudur,
en lui ajoutant des portes et des reliefs, mais ils se sont montrés
tolérants en ne changeant pas la destination bouddhique du monument.
Avec la fin de ces derniers travaux, vers 850, le monument a été
considéré comme achevé, mais il a continué
à être entretenu; on peut même observer de petites retouches
sur les reliefs à une époque aussi tardive que le XIIIe siècle.
Puis le monument a été abandonné tout en restant connu
de tous dans la région
Les travaux , l'architecture et la culture
Le Borobudur est construit sur une colline située à proximité
du confluent de deux rivières, l’Elo et le Progo, sans doute pour
évoquer le confluent saint, entre tous, du Gange et de la Yamuna.
Le site a été entièrement aménagé par
des travaux de terrassement considérables: il a fallu équarrir
le sommet qui était ellipsoïdal et aplanir le plateau sur lequel
se dresse le monument proprement dit. Un grand escalier a été
édifié, coupant des gradins de terre battue que l’on avait
commencé à parementer sur la face est. Il est probable que
le premier maître d’œuvre avait pensé entourer le site d’eau;
pour cela on a entrepris de détourner un ruisseau pour alimenter
une douve qui n’a jamais été.
Au-dessus de son soubassement, le Borobudur comprend 4 terrasses constituées
des gradins de la pyramide, fermées vers l’extérieur par
une balustrade. Ces balustrades sont pour la plupart ornés de reliefs
:
Entre la volonté des différents maîtres d’œuvre – au moins cinq – et la vision que nous en avons, il s’est glissé tant de textes et de rites que l’interprétation de l’architecture est devenue un écheveau inextricable, alors que celle des reliefs pose peu de problèmes. Pour le croyant, il est vraisemblable que le symbolisme de cette architecture n’avait que peu ou pas d’importance; pour lui, le sanctuaire était la coquille dans laquelle il pratiquait un rite et ce qui comptait c'était l’efficacité de ces pratiques. On peut être certain que la lecture des reliefs et le parcours qu’elle imposait avaient leur part dans ce rite et il est probable que la circumambulation se pratiquait sur le plateau autour du couronnement.
Village de Prambanan. C'est un site d'architecture brahmanique
de l'époque Java central (du 10° s au moment ou le sivaïsme
remplace le bouddhisme comme religion d'état) et l'un des plus vastes
et des plus beaux de la fin de la période du Java central
et qui annonce l'art du Java oriental
Le plus beau monument est le Candi Lara Junggran formé de 3
enceintes quadrangulaires, la plus externe mesurant 390 m de coté,
dans lesquels sont disposés 8 sanctuaires et 224 templions. Les
42 panneaux en haut relief qui ornent en frise la face interne du mur parapet
et illustrent le Ramayana témoigne des tendances nouvelles : science
des attitudes, visages expressifs, scènes de la vie familière
....
3 tours sanctuaires : la tour central est dédiée
à Siva entouré de Vishnou et Brahma
Les principes d'architecture du corps principal est simple : carré
mais d'élévation grandiose et richement décorée
avec des niches et des sculptures à la fois en bas et haut reliefs
de motifs décoratifs et animaliers
Scène de la princesse