La dynastie Gupta s'est établi dans l' Inde septentrionale, donc au Nord (capitale à Pakaliputra ??). Son principal souverain fut Kushana d'origine étrangère.
Particularités de l'art Gupta : Qualité des traditions. Architecture
pérenne par l'utilisation de ses matériaux, canons iconographiques. C'est une
période d'apogée artistique
En même temps que disparaît la balustrade du stupa, la silhouette de ce dernier
s’allonge, ce qui fait ressembler le monument à une tour massive
Un stupa du début du style Gupta, à Mirpur Khas (Sindh), mérite d’être signalé:
3 chapelles prennent place dans son soubassement carré (dans l’une d’elles,
on peut voir un arc obtenu par l’emploi de briques trapézoïdales). Ce modèle,
unique en Inde, devait connaître d’amples développements en Birmanie.
Les grands sanctuaires rupestres, (à Ajanta
et à Ellora)
, conservent le plan absidal et l’ordonnance interne adoptés dès le IIe siècle
avant notre ère (avec une grande baie à l’ancienne en fer à cheval et un porche),
mais ils se couvrent d’une profusion de sculptures au milieu desquelles ressortent
des figurations du Buddha.
Une nouveauté : le type iconographique, très vite établi, qui associe:
Dès le IVe siècle, l’art rupestre se manifeste sur le versant brahmanique du style Gupta à Udayagiri (Madhya Pradesh), avec un groupe de sanctuaires exigus. Mais c’est le Dekkan occidental qui détient les créations les plus remarquables. Là encore, l’incertitude plane quant à la chronologie, surtout pour le complexe d’Elephanta et pour le groupe brahmanique d’Ellora.
Quant aux constructions en pierre ou en brique, elles témoignent d’une
grande variété. Il existait des temples sur plan absidal : des vestiges à
Sanci
en font foi ainsi que des temples de la période classique, bouddhiques et
hindous, à Ter (Maharastra), à Chezarla, (Andhra Pradesh). Mais le type le
plus courant semble avoir été, au départ, la cella cubique précédée
d’un porche à colonnes: le sanctuaire 17 à Sanci, celui à demi-excavé d’Udayagiri
(Ve s.) et le temple de Tigava (Madhya Pradesh) en sont des exemples. Ailleurs,
le sanctuaire est entouré d’un déambulatoire (Nachna-Kuthara et Bhumara au
Madhya Pradesh, Gop au Kathiavar ou encore plusieurs temples évolués d’Aihole).
L’ancien
Malva, en Inde centrale, possède de petits temples cellas formées de
dalles dressées et couchées – selon une technique qui semble héritée d’une
culture mégalithique, mais de style Gupta et post-Gupta par leur décor.
Dès avant la fin du style Gupta des sanctuaires ont dû être coiffés de la superstructure qui allait devenir, en s’amplifiant et se diversifiant, caractéristique des temples médiévaux de la moitié Nord du sous-continent: le curviligne, constitué d’assises superposées, orné d’amortissements d’angle en forme de coussinets côtelés et couronné de ce même ornement, en plus volumineux.
Le sikhara est issu pour une bonne part d’une toiture en tronc de pyramide
sur laquelle s’étageaient des rangées d’arcatures décoratives dont l’édifice
moulé sur la plaque de Kumrahar (IIe s.) bien connue des archéologues fournit
un exemple: le temple de Bodhgaya devait avoir ce genre de superstructure
avant d’être défiguré par des agrandissements.
Pour certains, le sikhara se serait dégagé d’un prototype de brique, à moulures,
assez proche de la toiture de temples qu’on voit à Sirpur et à Bhitargaon
(Madhya Pradesh). Quoi qu’il en soit, c’est sur des édifices des VIIe et VIIIe
siècles qu’on observe les premières étapes du développement du sikhara proprement
dit: trapu d’abord et devenant progressivement élancé au point de former,
avec la structure qu’il recouvre, une «tour-sanctuaire».
L’architecture civile de la période classique est connue surtout par des représentations,
dues au pinceau des peintres d’Ajanta, de résidences princières composées
de pavillons à frêles colonnettes de bois peint de couleurs vives, ainsi que
par des détails de murs et de portes de cités à peine différentes de ceux
que montrent les bas-reliefs narratifs du style d’Amaravati.
Analyse de quelques thèmes décoratifs
L’importance organique de la grande baie en forme de fer à cheval des sanctuaires
rupestres associée à la toiture en berceau est attestée par les édifices figurant
dans les bas-reliefs narratifs archaïques et les structures absidales du début
de l’âge classique (Ter, Chezarla), de même que par les caitya rupestres
au cours d’une longue suite de siècles.
Sur les bâtiments figurés par les sculpteurs de Sanchi (cf également
le chapitre 2), de Mathura
et d’Amaravati on distingue des lucarnes également en forme de fer
à cheval. Mais, dès la période ancienne, ces lucarnes perdent tout caractère
fonctionnel lorsqu’elles sont reproduites en divers points de la façade des
cavernes ou au-dessus des entrées de cellules des vihara où elles assument
un rôle purement décoratif. Avec le style Gupta et le début du style Pallava
(dynastie du 3° s dont la capital est Kanchi) , la fleurette disparaît
à son tour, au profit d’une tête humaine, voire d’une scène. À ce type nouveau,
on donne le nom de «koudou». Le koudou se répand en Asie du Sud-Est. En Inde,
désormais, il évoluera différemment selon que le traiteront des artisans du
Nord ou du Sud
L’étude des colonnes des monuments Gupta et post-Gupta avec leurs multiples
éléments, font partie d’une série de dénominateurs communs à toutes
les œuvres architecturales de la période classique et du début du Moyen Âge,
à l’aide desquels seulement leur chronologie relative peut être établie.
Après le koudou et le vase jaillissant, bien d’autres thèmes développés avec
plus ou moins de bonheur selon les régions mériteraient l’attention: l’arc
de feuillage ou de rangs de perlages torsadés craché par des monstres marins,
connu depuis le IIe siècle environ en Inde et exploité dans les pays des mers
du Sud; les reproductions de pavillons tantôt traitées pour eux-mêmes, tantôt
abritant personnage isolé ou couple amoureux; les musiciens et danseuses célestes
(gandharva et apsaras ); les gardiens de seuil, à l’aspect de
plus en plus redoutable ou bodhisattva secourables, selon que l’on a
affaire à un sanctuaire brahmanique ou bouddhique; enfin, les déesses fluviales,
le Gange sur un makara et Yamuna sur une tortue.
Du côté brahmanique prévalent l’exubérance et la fougue. Elephanta
et Ellora réunissent de magnifiques ensembles de scènes mythologiques
pleines d’une grandeur cosmique, qui marquent l’apogée de la sculpture post-Gupta
: Ellora avec la danse de Siva, tour à tour destructrice et créatrice, et
Visnu sous la forme de l’homme-lion, châtiant un roi impie, le mouvement est
porté à son paroxysme grâce à un jeu de diagonales contrariées. Et le temple
monolithe du Kail?sa, véritable hymne à Siva, est la plus extraordinaire réalisation
des sculpteurs de la période post-Gupta.
Sans interruption, l’Inde septentrionale, des rives de l’Indus au golfe du
Bengale, a favorisé l’art de la terre cuite.
Temple de Bhitargaon (Uttar Pradesh) sur le modèle canonique mais de coupe cruciforme, et avec une élévation sur 2 niveaux; la toiture est bombée et très élevée. Décor de plaques en terre cuite encastrées dans la maçonnerie. Quelques images vishnouiste dans ce temple shivaïte démontre l'harmonie des religions.
Temple de Deogarh (Uttar Pradesh). Toujours sur le modèle Sanci
17 mais pas de porche. Aux angles de la terrasse carrée sur laquelle repose
le temple 4 templions schématise la montagne cosmique (Mont Heru) ou réside
les dieux . On retrouvera ce temple dans d'autres édifices indiens et même
à Angkor.
Les sculptures en série de bandeaux des portes sont riches avec des représentations
humaines (gardiens des portes).
La sculpture Gupta s'exprime tout particulièrement dans les styles de Mathura, Sarnath et Ajanta :
Style de Mathura
Des plaques votives ou décoratives et des statuettes retrouvées dans le bassin du Gange concilient une recherche classique de l’équilibre des masses et de la mesure avec une franche liberté (Kasia, Kausambi, Mathura, Ahicchatra, Bhita, Rajghat près de Bénarès, Vaisali, ...).Les effigies sorties de l’atelier de Mathura sont couvertes d’une mince étoffe dont les plis en léger relief et nettement séparés les uns des autres laissent transparaître le jeu souple des membres.
Le Bouddha est représenté debout en costume monastique à plicatures artificielles, aux proportions longilignes : proportion 1 à 8 pour la tête. On remarquera la protubérance crânienne et les cheveux en petites bouclettes (Nota: les oreilles distendues ne sont pas une caractéristique du Bouddha mais une caractéristique sociale)Style de Sarnath
Sculpture de Bouddha assis en posture yoga en grès beige, absence de plis du vêtement, visage à l'ovale prononcé et sans embonpoint.Les effigies de Sarnath, aux contours fluides, animées du frémissement de vie qui court sous le vêtement à peine indiqué, expriment la plus haute spiritualité. À ces grandes statues de pierre fait écho un Bouddha de cuivre, colossal, attribué à la fin de cette période (musée de Birmingham).
Sarnath et, au Bihar, Nalanda et Bodhgaya sont les grands centres de production des icônes, en forme de stèles pour la plupart. Le Buddha y est figé dans sa majesté, alors que la grâce des Bodhisattva frise la préciosité. À l’encontre de cet art lapidaire d’où la vie se retire peu à peu, les statuettes de bronze fondues à Kurkihar ou à Nalanda témoignent d’une sensibilité certaine.Style d' Ajanta
Les qualités de la sculpture Gupta s’altèrent avec le temps. Sur les représentations les plus tardives du Buddha, à Ajanta (VIe s.), le visage s’empâte et le corps s’alourdit singulièrement : c`est le style Gupta-Vakataka du nom d`une dynastie locale aux dates imprecises C’est cette silhouette que reproduisent les artistes cinghalais, birmans, siamois, khmers (art préangkorien) et javanais
Site de Badami avec 4 cavernes dont 2 vishnouistes. Les murs de la grande salle réservée aux fidèles sont couverts de hauts reliefs
Dans
l’actuel Karnataka, sur le site de Badami, il existe une série de monuments
rupestres (due a la dynastie des Calukya : 543 à environ 740). Des premières
de ces grottes, exécutées autour de 550 à Aihole, à celle de la pleine maturité,
on constate l’ampleur croissante des desseins depuis la modeste salle à une
ou deux cellas jusqu'à l’organisme, pleinement évolué, où chaque composante
affirme sa spécificité tout en concourant à l’unité de l’ensemble.
Aux 7° et 8° siècles à Ellora : Kailasa est un monument
gigantesque entièrement dégagé de la paroi rocheuse (90m de profondeur
sur 50m de long et 30m de haut), c'est un résumé symbolique de l’univers au
sommet duquel réside Siva, le sanctuaire et ses dépendances ont été sculptés
en un seul bloc dégagé de la roche vive. On accède au monument par
un profond portail attenant à l’ensemble. Sur trois côtés de la vaste «cour»
aménagée entre la falaise et le temple, des galeries rupestres évoquent l’enceinte
des temples construits peu avant. Au centre de cette cour rectangulaire se
dresse le temple. Un très haut soubassement fait office de terrasse. De celle-ci,
que l’on atteint par des escaliers, on gagne d’un côté le pavillon de Nandin,
monture de Siva, et de l’autre côté le sanctuaire lui-même, après etre passé
sous un porche.
Autour du sanctuaire, un passage extérieur dessert plusieurs
chapelles. La disposition de tous ces organes ainsi que la toiture, à assises
décroissantes, évoquent le style Pallava. En revanche, les bas reliefs et
les piliers, qui acquièrent alors une importance considérable, restent dans
la ligne de l’art post-Gupta. L’énormité de la masse de pierre est compensée
par le mouvement ascensionnel imprimé aux figures et les jeux d’ombre et de
lumière du décor.
Les temples conçus comme toujours comme un microcosme, ont une partie principale qui se découpe avec des templions annexes. La base est constituée d'une théorie d' éléphants dont la masse suggère que la base de l'édifice s'enfonce dans les profondeurs des mondes infernaux. Murs émaillés d'une multitude de reliefs composés de façon très dynamique. Ex: Sculpture du dieu Shiva détruisant 3 citadelles terrestres de ses flèches; on voit des traces d'enduit probablement peint à l'origine.