À la suite de Manéthon, prêtre égyptien de Sébennej, qui vivait au temps de Ptolémée II Philadelphe et qui avait composé, d'après les archives traditionnelles des temples, une histoire d'Égypte, on a gardé exactement son classement des rois par dynasties et les noms qu'il a donnés pour celles-ci. Les deux premières dynasties sont qualifiées de "thinites ", soit parce que Ménès et ses successeurs auraient été originaires de This au Nord-Est d'Abydos et y auraient résidé soit parce que ces rois ont fait creuser leurs tombeaux dans cette région, au voisinage du sépulcre d'Osiris.
Les temps historiques commencent avec Horusaha (Ménès), prince du Sud, qui vers l'an ~3000 réunit les deux royaumes de Haute Égypte et de Basse Égypte sous son autorité.
L'histoire de ces deux premières dynasties reste
encore obscure. C'est à cette époque que se généralisèrent
les institutions royales comme le couronnement rituel ou encore la fête
Sed, célébrée 30 ans après le couronnement,
et dont les rites seront pratiqués jusqu'à la fin de l'Égypte
pharaonique.
Memphis
Un fait important marqua l'avènement de la troisième dynastie des This en Haute Égypte, les rois transportèrent leur capitale plus au Nord, dans le voisinage du Mur Blanc, construit par Ménès, et qui devait prendre un peu plus tard le nom de Memphis (men nefer, le bon port).
Une des causes de ce transfert fut, peut-être, le désir de se rapprocher du centre religieux qui commençait à se développer à Héliopolis (Iounou en égyptien), mais ce fut surtout le besoin de surveiller les frontières de Syrie et les routes menant à la péninsule sinaïtique. D'autre part, en se rapprochant de la mer, les pharaons purent accroître les relations commerciales avec les peuples des îles méditerranéennes et les ports syriens notamment Byblos.
Au cours de cette période qui engloba presque cinq
siècles, on peut observer une dégradation de l’institution
monarchique. Partie de l’absolutisme le plus intransigeant sous les III
ème et IV ème dynasties, elle aboutit, en passant par un
stade d’affaiblissement sous la V ème, à une décadence
irrémédiable sous la VI ème.
Le passage à la pierre, avec l'emploi d'une main d'œuvre considérable et obligatoirement qualifiée, utilisée la plupart du temps pendant la période de crue du Nil selon un système de rotation des équipes extrêmement bien rôdé, confirme le degré d'autorité, d'organisation et de puissance auquel était parvenu le pouvoir égyptien de l'époque en la personne du Pharaon.
Fondateur de la III ème dynastie (qui marque vers 2700 av. JC le début de la période dite de l'Ancien empire), Djoser donne une impulsion nouvelle au pays, en organisant notamment des expéditions militaires vers le Sinaï et la Nubie.
Sur le plan interne se développe une administration
centrale auquel le Pharaon, incarnation du dieu Horus sur Terre, déléguera
de plus en plus de pouvoirs. C'est son vizir, le célèbre
Imhotep, également architecte et médecin, qui construira
pour lui ce grandiose complexe funéraire de pierre, symbole de puissance
et d'éternité.
Djoser-Téti
Sed Jes
Sekhemkhet (~2611
- ~2605)
Néferkharé
Houni
Horus Sanacht
Horus Cha-Ba : (~2605
- ~2599)
Horus Qahed Jet :
(~2599 - ~2575)
Huni
Le roi, appelé le dieu bon, centralisait dans ses mains tous les services administratifs. Il était secondé dans cette tâche par un Premier ministre nommé vizir et juge de la grande porte, choisi presque toujours parmi les princes de la famille royale. La séparation entre les différents services administratifs n'étant pas établie, le vizir occupait donc des fonctions multiples : préfet, juge, chancelier, administrateur des finances, rédacteur des décrets royaux.Administration centrale
Au-dessous du vizir, deux chanceliers, portant le titre de chef des soldats et de directeur des magasins d'armée, étaient les intendants généraux de l'armée. Un ministre des travaux publics était le directeur de tous les travaux du roi.
L'Égypte a conservé le souvenir de la monarchie dualiste, bien que le pharaon soit devenu le maître incontesté de la Haut Égypte comme de la Basse Égypte. La première était divisée en 22 nomes et la seconde en 20 nomes. Dans chaque nome, il y avait un représentant du roi - le monarque – choisi souvent parmi les fils ou les petits-fils du souverain. Il portait le titre de guide du pays et de directeur des magasins. La perception des impôts et de la justice du nome étaient sous sa surveillance. Il avait aussi à s'occuper de l'entretien des canaux et de l'exploitation des terres. Dans les villes, la justice était rendue par une assemblée de notables, et dans la campagne par des juges des champs, qui ressortaient à la juridiction des dix grands du sud et des dix grands du Nord. Les affaires contentieuses étaient portées devant les six grandes Chambres des ordonnances aux Sarou présidées par le vizir.Administration locale
Comme la monnaie n'existait pas encore, c'est en nature que la population payait ses redevances et que les fonctionnaires étaient rétribués par le roi.
Les terres :Conditions des terres et des habitants
Sous la IV ème dynastie, le recensement du bétail continue seul à être en usage, tandis que celui des terres et de l'or a disparu car, en théorie, la terre avec tous ses produits appartient désormais à Pharaon. Mais, en fait, il faut distinguer : les terres royales, qui, à cette époque, représentaient la majeure partie de l'Égypte : elles étaient cultivées par des serfs attachés à la glèbe; Pharaon détachait de son domaine personnel, soit en faveur d'un dieu, soit en faveur d'un de ses fonctionnaires, ou qu'il constituait en domaines funéraires pour subvenir à l'entretien de sa pyramide et au service de ses offrandes.
Les habitants :
L'Égypte n'a pas connu de cartes. Toute la population servait le roi et les conditions sociales étaient déterminés par les fonctions exercées. À la cour, il y avait une hiérarchie de courtisans qui touchaient journellement une rente alimentaire. De plus, Pharaon leur accordait le privilège de posséder un tombeau et le droit d'y pratiquer les rites osiriens.
Dans les villes, les artisans, tout comme les paysans à la campagne, ne travaillaient pas pour leur propre compte, le produit de leur activité appartenait à Pharaon, qui leur en laissait une part pour leur subsistance.
La classe privilégiée de cette société était celle des fonctionnaires royaux, qui contrôlaient le travail des serfs et des artisans.
Pour être à l'abri des pillards du sud, Neterkhet-Djoser, de la III ème dynastie, colonisa le pays en amont de la première cataracte, sur une longueur de douze schènes (environ 24 kilomètres) et l'organisa en marche.La défense des frontières :
À l'Ouest, l'oasis de Siwa, par laquelle l'Égypte communiquait avec la Marmarique, était gardée contre les incursions des Libyens, jalonnèrent les routes qui menaient de Syrie - Palestine en Égypte.
L'exploitation des mines du Sinaï devint alors plus méthodique. On y a trouvé des bas-reliefs commémorant les victoires des rois Djoser, Néferkarec,
Pyramide de Ounas
D'après Manéthon, la V ème dynastie
serait originaire d'Éléphantine, mais une vieille légende
égyptienne faisait naître les trois premiers rois de cette
dynastie à Sokhebou, dans le Delta. Ces rois auraient été
les fils que le dieu Rê aurait eus de la femme d'un grand prêtre.
Cette légende portait à croire que la Vème
dynastie arriva au pouvoir grâce à l'appui du clergé
d'Héliopolis, dont la richesse et la puissance s'étaient
développées à la fin de la IV ème dynastie.
Ce fut sous cette dynastie que s'établit la coutume
d'entourer le nom royal d'un cercle qui bientôt s'allongera en ovale
et que l'on appelle le "cartouche" royal, symbolisant l'orbite solaire.
Les rois de la Vème dynastie commencèrent
à octroyer des chartes d'immunité aux domaines des temples,
qui deviennent de ce fait des biens de main morte.
Les rois de la VI ème dynastie se montrèrent d'une faiblesse insigne en face des prétentions de la féodalité naissante. La plupart des souverains de cette dynastie furent ensevelis à Saqqarah, dans des pyramides de petites dimensions, mais qui contiennent, en outre, gravées sur les parois de leurs couloirs, des textes religieux inspirés par la doctrine hiliopolitaine. Ces documents sont d'une valeur inappréciable pour l'étude des conceptions religieuses et philosophiques de l'Ancien Empire. Ce sont les textes des Pyramides.
Autour des pyramides se blottissent les tombes des nobles appelés mastabas.
Dans la salle d'offrande de sa tombe, la statue de Mérérouka
sort de la niche de façon très vivante et expressive. Mérérouka
était le vizir du pharaon Téti. Il épousa Haroudetkhet,
la fille du pharaon. Le corps de celle-ci ainsi que ceux de son mari et
de son fils Méri-Téti furent retrouvés par les 1°
archéologues qui pénétrèrent dans la tombe.
Les grands fonctionnaires locaux se transformèrent sous la VI ème dynastie en une noblesse féodale, dont les intérêts se trouvèrent dès lors en opposition avec ceux du souverain. Ils firent entrer dans leur héritage non seulement leurs charges, mais aussi les terres et les paysans qui en constituaient l'apanage. Les pharaons régularisèrent par des chartes cet état de chose. Les privilèges religieux, que les pharaons n'avaient accordés auparavant qu'aux dignitaires de leur cour, devinrent le partage des féodaux émancipés.Le développement de la féodalité:
Pourtant, ce ne fut plus auprès de la pyramide,
mais dans leurs propres nomes que ces nobles se firent ensevelir, selon
le rituel osirien. Ils prétendirent même monter au ciel auprès
de Rê, comme les pharaons défunts.
Sous la VI ème dynastie, la vallée du Nil fut colonisée jusqu'à la 3° cataracte; de là de nombreuses expéditions furent envoyées vers le sud.Pacifiques sous le règne de Pépi I, comme celles d'Houni et du Khoufhor qui ramena, entre autres merveilles, un nain de la tribu des Dengas, elles prirent un caractère guerrier sous Pépi IIRelations extérieures sous la VI ème dynastie :
En Asie, Pépi I fut obligé d'entreprendre une guerre contre les Sémites sédentaires et civilisés de Canaan, refoulés, eux aussi, vers l'Égypte par une migration venue du continent asiatique.
Netrikaré :
Menkaré :
Neferkaré II :
Nébi (Néferkaré
III)
Djedkaré Schemai (Djedkaré
II) :
Neferkaré Khandou (Neferkaré
IV)
Menrenhor
Neferkamin
Nikaré
Térérou (Neferkaré
V)
Neferkahor
Pi-Seneb (Neferkaré VI)
Anou (Néferkamin II)
Ibi I (Qakaré)
Néferkaouré
Néferkaouhor
Néferirkaré II
Sechemkaré
Ouadjkaré
Ity
Imhotep
Hotep
Choui
Isou
Iytenou
Le long règne de Pépi II (96 ans) avait provoqué la décadence de l'autorité royale et la VI ème dynastie semble s'être terminée dans l'anarchie d'une révolution sociale, au cours de laquelle les tombes royales furent violées et les nobles dépossédés de leurs biens, tandis que la bourgeoisie s'appropriait le culte funéraire, privilège dont elle était jusqu'alors exclue. Les listes royales passent sous silence les souverains de cette époque troublée. La VII ème dynastie de Manéthon semble une dynastie fictive, la VIII ème, qui clôt l'Ancien Empire, vit la ruine complète de l'autorité royale et de l'unité politique de l'Égypte. Le régime féodal s'établit dans les provinces, et, à la faveur de la faiblesse de l'Égypte, les peuples voisins violèrent ses frontières.
Environ douze rois dont deux portent le nom de Néteckarec (Néferkaré) et trois celui de Kheti.
Achtoi I
Neferkaré
Achtoi II (Kheti)
Senen
Achtoi IV
Sched…
H….
Ouahkaré Acgtoi
Mery (?) :
Se…Ré
Nebkaouré Achtoi
Meriibré Achtoi
Merikaré
Kheti I : Roi d'Égypte de la 8 ème dynastie
(vers~2222) (1° période intermédiaire) premier pharaon
d'Héracléopolis.
Kheti III : Roi d'Égypte de la IX ème ou
X ème dynastie (vers ~2120) ( 1° période intermédiaire).
Pharaon d'Héracléopolis.
Profitant de la déchéance où sombrait la monarchie memphite, les princes d'Héracléopolis en Moyenne Égypte, usurpèrent la couronne et firent une capitale royale de leur résidence.
L'histoire de leurs deux dynasties (IX ème et Xème) est mal connue. Ces souverains chassèrent du Delta des Asiatiques qui s'y étaient établis à la faveur des troubles. Mais ils eurent moins de succès dans leur lutte contre les princes de la ville d'Apet (Thèbes), qui s'attribuèrent eux aussi la dignité royale.
En moins de deux cents ans, le pays connaît ce qu'on
a considéré parfois comme une véritable révolution
sociale, mais dont on sait peu de choses.
Des populations asiatiques semblent contrôler une
partie du Delta. Des dynasties faibles, et se chevauchant parfois, règnent
encore à Memphis, mais surtout à Héracléopolis
en Moyenne Égypte, et plus tard dans la petite ville de Thébes
en Haute Égypte. Il semble en tout cas que, durant cette période,
la monarchie, victime des mouvements centrifuges toujours vivaces de la
société égyptienne et de ses "féodaux", ait
subi des aléas tels, que son visage en a été modifié
pour longtemps.
Une évolution progressive des conceptions et pratiques
funéraires, avec l'identification des défunts au dieu Osiris,
en est une conséquence possible.
Environ douze rois, parmi lesquels Montoutotep est considéré
comme le fondateur du Moyen Empire.
Ils donnent par là-même à leur ville
d'origine une importance croissante. Memphis conserve néanmoins
la sienne. En fait, les souverains voyagent et n'hésitent pas à
construire des résidences et des villes nouvelles, comme celle d'Ity-Taouy,
à l'entrée du Fayoum
Montouhotep (Mentoutotep) : Nom de plusieurs pharaons de la XI ème dynastie (~2065 - ~2000) (Moyen Empire). Temple de Montouhotep I à Deir el-Bahari.
Les princes thébains finirent par triompher des Héracléopolitains et par refaire, au cours de la XI ème dynasties, l'unité de l'Égypte à leur profit. À Thèbes, leur capitale, on adorait un dieu de la génération, proche parent du dieu Min des Coptes - le dieu Amon -, dont la fortune prodigieuse, liée à celle de sa ville, commença avec l'avènement de la XII ème dynastie.
L'accession au pouvoir royal de cette famille composée
de princes portant le nom d'Antef, ou de Montouhotep, fut longue et difficile.
Après s'être dégagés de la tutelle des Héracléopolitains,
les Thébains les combattirent ainsi que leurs alliés, les
monarques de Siout, pour la possession de la royauté de l'Égypte.
La victoire définitive sur les dynasties héracléopolitaines
et l'unification de l'Égypte furent l'œuvre de Montouhotep III (?).
Mais il avait beau se glorifier du titre de Maître du Double Pays,
son autorité, ainsi que celle de ses successeurs immédiats,
ne s'exerça guère sur les provinces qui étaient au
main des grandes familles de la noblesse féodale.
Jugeant sa ville natale, Thèbes, trop excentrique
pour une capitale, il installa sa résidence au sud de Memphis à
Ithet-taoui. "Celle qui saisit les deux terres". Amenemtat I construisit
à Thèbes un temple du dieu Amon, qui sous la forme du complexe
Amon-Rê, devint le dieu dynastique. Il fut enseveli dans une pyramide
en briques aux portes de sa capitale, sur le site actuel de Licht.
Sérostris I (~1970 - ~1928).Nom grec de plusieurs
pharaons de la XII ème dynastie (Moyen Empire). Fils d'Amenemhat
I, il annexa la Basse Nubie et entreprit une expédition en Canaan.
Son fils fut un roi énergique qui semble avoir servi de prototype
au héros fabuleux de la légende grecque, Sérostris.
Il régna 45 ans, dont dix avec son père et trois avec son
fils. On lui doit de nombreuses constructions, notamment un temple du dieu
Rê à Héliopolis et sa pyramide de Licht.
Amenemhat II (~1928 - ~1904) Troisième pharaon
de la XII ème dynastie, petit-fils d'Amenemhat I et fils de Sérostris
I. Il fut enterré à Daschour.
Sérostris II (~1904 - ~1888Petit-fils de Sérostris
à Illahoum, à l'entrée du Fayoum près de Licht,
où des fouilles récentes ont permis de retrouver les bijoux
des femmes de ses familles.
Sérostris III (~1881 - ~1842). Fils de Sérostris
II, il étendit l'influence de l'Égypte sur la mer Rouge,
la Palestine, la Syrie et la Crète. Devenu le type idéal
du conquérant égyptien, il fut divinisé au Nouvel
Empire. Son règne dura 30 ou 38 ans. Il fut enseveli à Daschour,
à côté de ses filles, dans les tombes desquelles furent
retrouvés leurs bijoux.
Amenemhat III (~1853 - ~1800) Fils et successeur de Sérostris
III, il entreprit l'exploitation économique du Fayoum, fit creuser
le Lac Moeris (Aujourd'hui Lac Karoum) et construire la pyramide et le
temple de Haouâsrah (le Labyrinthe). Il eut un long et brillant règne,
consacré presque exclusivement aux œuvres de la paix. Le célèbre
Labyrinthe construit au Nord du lac Moeris décrit par Hérodote
comme une merveille d'architecture, était son œuvre. Il fut enseveli
dans une pyramide à Haouârah, non loin de cet édifice
gigantesque duquel rien n'a subsisté. Après sa mort il y
a eu deux règnes sans éclat.
Amenemhat IV (~1800 - ~1792) Dernier pharaon de la XII
ème dynastie.
Sebekneferourê (~1792 - ~1785) : Reine et épouse
d'Amenemhat, l'Égypte vit de nouveau le pouvoir royal divisé.
Sous l'égide d'une lignée de pharaons de valeur, qui surent rétablir l'ordre à l'intérieur et faire reconnaître la suprématie de leur pays par tous les peuples voisins, la civilisation égyptienne put atteindre son apogée dans le domaine de l'art comme dans celui de la pensée : période classique, qui vit l'éclosion d'une floraison d'œuvres littéraires, les unes de caractère philosophique, les autres pleines de saveur, empruntant la forme d'un conte ou d'un récit.Détail du temple de Sérostris I
Tous les rois de cette dynastie furent de grand bâtisseur.
On retrouve leurs noms et les ruines de leurs constructions du Delta à
la troisième cataracte, mais presque toujours sous les fondations
des édifices du Nouvel Empire. D'autre part, la XII ème dynastie
est une de celles dont l'histoire est la mieux connue. Son point de départ
peut même être fixé avec certitude vers l'an 2000 avant
J.-C. grâce à la date sothiaque fourni par un papyrus de l'époque.
L'unification de l'Égypte étant accomplie par les rois de la XI ème dynastie, la tâche des premiers souverains de la XII ème fut, d'une part, de restaurer l'autorité royale et une administration strictement centralisée, et, d'autre part, de rétablir la prospérité économique et de relever les ruines accumulées par trois siècles de désordres et de troubles.Histoire intérieure de la XII ème dynastie
Elle correspond à une période de puissance et d'équilibre qui culmine avec les règnes de Sésostris III et d'Amenemhat III ( vers la seconde moitié du XIX e siècle av. J.-C.). Les campagnes militaires et les expéditions minières dans les marches du pays et les contrées voisines, font de l'Égypte une puissance internationale dominante et presque impériale. Le développement du Fayoum et de ses richesses économiques et les réussites artistiques ( sculptures, architecture et littérature ) vont faire de cette période d'environ deux siècles une période classique, dont les écrits feront autorité des siècles plus tard.
Irriguée et mise en valeur dès la fin du Moyen-Empire, la région du Fayoum est une des plus fertiles d'Égypte. On y découvre les plus belles couleurs des paysages d'Égypte, les champs et les palmes, l'eau et le désert, le lac salé de Birket Qaroun et le Bahr Youssouf qui coule parallèlement au Nil. Bref, un petit paradis à demi-oublié. Le Fayoum est célèbre pour l'abondance et la qualité de ses fruits et légumes mais aussi, plus poétiquement, pour les roses, le jasmin et la fleur d'oranger.
L'irrigation est encore assurée par la noria mue par un âne
Les monarques et les gouverneurs de villes, devenus héréditaires, voyaient avec déplaisir la restauration d'un pouvoir central; mais les premiers souverains de la XII ème ne les attaquèrent pas de front. Par une politique habile, ils endormirent la défiance de ces nobles provinciaux en comblant de faveurs ceux d'entre eux qui leur étaient fidèles. Ils surent intervenir dans chaque succession pour morceler les anciens domaines et imposer aux héritiers l'obligation de venir leur demander l'investiture pour les fonctions relevant de l'État.Administration locale
Ainsi, les monarques, rétrogradés au rang
de fonctionnaires, redevinrent des agents du pouvoir central.
Le vizir était toujours le bras droit du pharaon. Il dirigeait la politique extérieure et parfois même les expéditions militaires. À l'intérieur, il surveillait les fonctionnaires, la police de la capitale et l'administration judiciaire; il présidait la "cour des six maisons" où siégeaient "trente grands du sud", qui étaient des représentants du pouvoir central. Deux trésoriers contrôlaient les dépenses et centralisaient l'entrée des revenus fournis par les tributs des races soumises, le produit des carrières et les impôts levés sur la population. À cette fin, on tenait dans les bureaux du vizir des listes complètes des habitants du pays.Administration centrale
Les souverains de la XII ème dynastie apportèrent beaucoup de soins à développer la prospérité économique du pays, ils ouvrirent en particulier à la culture la région du Fayoum (le pays du Lac). En construisant un barrage à l'entrée de cette province, ils purent récupérer pour la culture des terres fertiles, jusque-là couvertes de marécages, et, en élevant une digue, ils utilisèrent une dépression naturelle, le lac Moeris (mer Our en égyptien), pour emmagasiner le trop plein des eaux au moment de la crue du Nil et pour le déverser sur la Basse Égypte en cas de sécheresse.Prospérité économique
La population égyptienne était en majeure partie composée d'agriculteurs. Une classe importante était constituée par les grands propriétaires fonciers. À côté d'eux, dans les campagnes, on trouvait une classe agricole composée de tenanciers libres et de fermiers. Chaque chef de famille recevait de l'administration une étendue de terrains proportionnée au nombre des membres de sa famille. Les conditions d'existence de ces cultivateurs étaient difficiles; ils pliaient sous le poids des impôts et étaient surchargés de corvées. Les bénéficiaires de ces terres concédées par l'État pouvaient en disposer librement, mais seulement entre parents figurant sur le même registre.Conditions sociales
La population des villes jouissait d'une plus grande liberté. On n'y levait aucun service de corvée.
Les artisans n'étaient plus embrigadés dans les ateliers royaux, mais ils pouvaient s'installer à leur propre compte. Dans ces conditions, une classe nouvelle - la bourgeoisie - put se constituer au début du Moyen Empire. Elle comprenait les commerçants, les artisans et les fonctionnaires de rang inférieur. Cette classe, dont l'importance va croissant, fut le soutien des rois thébains dans leurs luttes contre les féodaux. La classe inférieure enfin, tirait sa subsistance de l'exercice des métiers les plus humbles, et elle était surtout employée aux travaux publics ordonnés par Pharaon (construction des temples, pyramides, canaux, digues, carrières).
La propriété privée était enregistrée sur les livres du cadastre; le propriétaire, homme ou femme, jouissait de la libre disposition de ses biens. Le droit d'aînesse n'était pas en usage en Égypte, de sorte que les héritages étaient partagés également entre les enfants.
La transformation des conditions religieuses du peuple, commencée à l'époque héracleopolitaine, atteignait alors son plein développement. Désormais, toute la population pouvait prétendre à des privilèges spéciaux dans l'au-delà, après la mort. Les rites funéraires avaient été démocratisés et étaient devenus accessibles aux plus humbles.
Les gens riches, outre la sépulture même où ils reposaient, se faisaient construire un mémorial - stèle ou statue - à Abydos, auprès du tombeau du dieu des morts Osiris, pour bénéficier du culte et des offrandes faites dans ce sanctuaire.
Les rois de la XII ème dynastie ayant rétabli l'ordre en Égypte furent en mesure de reprendre, à l'extérieur, la politique d'expansion des pharaons memphites. A cette fin, les effectifs de l’armée, composée jadis des milices des nomes, concentrées en cas de guerre par les monarques, et de la gendarmerie nubienne, furent renforcés par des troupes permanentes,Histoire extérieure de la XII ème dynastie
obtenues soit par des levées, soit par des engagements volontaires. Dans cette armée de carrière qui fit la force des armées des rois thébains, une élite, portant le nom de " gens de la suite du prince ", fournissait les cadres. Les Nubiens avaient profité du désarroi dans lequel avait sombré l'Égypte après la VI ème dynastie, pour descendre jusqu'à la première cataracte et s'infiltrer même dans la région thébaine. Mentouhotep III, de la XI ème dynastie, les avait ramenés à l'obéissance; mais c'est aux rois de la XII ème dynastie que revint l'honneur d'avoir conquis et colonisé la Nubie. Ces souverains comprirent que la possession de ce pays n'avait pas seulement l'avantage d'arrêter l'avance des Nubiens vers le Nord, mais qu'elle présentait un intérêt économique de premier ordre (carrières de pierres, mines d'or, voie de pénétration vers le haut Nil).
Amenemhet I battit à plusieurs reprises les tribus habitant au sud de la première cataracte. Son fils, Sérostris, reconquit le pays exploré jadis par les généraux de Pépi I. Il porta ses frontières au-delà de la troisième cataracte et y fonda une ville fortifiée à Kerma, où il envoya comme gouverneur le prince Hapidjefa.
Sérostris III acheva la soumission de la Basse Nubie et l'incorpora à l'Empire égyptien. Pour le transport de ses troupes, il fit creuser un canal navigable à travers les rochers de la cataracte d'Assouan. À la limite de ses frontières, en amont de la deuxième cataracte, il éleva deux forts en face l'un de l'autre, à Semneh et Koummeh, et y installa une forte garnison. De cette base, poussant vers le sud, il fit campagne contre le "misérable pays de Koush" (Haute Nubie), dont le nom apparaît pour la première fois dans l'histoire.
Sur la frontière orientale, les pharaons thébains ne se montrèrent pas agressifs. Pour maintenir en respect les nomades asiatiques - qui ne se présentaient d'ailleurs pas toujours en ennemis mais parfois en émigrants pacifiques - , Sérostris I envoya son vizir Nisoumontou avec mission de les châtier. Après cette victoire, l'accès de la péninsule sinaïtique redevint libre et les souverains de la XII ème dynastie qui y reprirent l'exploitation des mines.
Sérostris II eut à repousser un groupe important
de tribus cananéennes, chassés de leur pays par de nouveaux
arrivants. Sérostris III se rendit lui-même en Asie et réussit
à battre ses ennemis.
A Byblos et sur la côte syrienne, la domination
des Amenemhet et des Sérostris est attestée par des trouvailles
archéologiques. Bydos, gouverné par des rois locaux, était
en état de vassalité à l'égard de l'Égypte.
Les souverains égyptiens y organisèrent une base navale.
Ils entretenaient aussi un trafic maritime avec la Crète et Chypre.
Amenenhat (~1994 -
~1965)
Sésostris 1° (~1965 - ~1929)
Amenenhat 2 (~1929
- ~1892)
Sésostrsi 2 (~1897 - ~1878)
Sésostrsi 3 (~1878 - ~1841)
Amenemhat 3 (~1841
- ~1797)
Amenemhat 4 (~1799
- ~1787)
Nefrusobek (~1787
- ~1783)
Les périodes d'équilibre et de stabilité alternent, en Égypte comme ailleurs. Les forces centrifuges provinciales et d'autres facteurs qui échappent en grande partie à l'analyse de l'histoire contribuent à affaiblir les souverains d'origine thébaine qui succèdent à ceux de la XII ème dynastie. L'Égypte se morcelle en plusieurs royaumes et principautés.
On a coutume de réunir sous le nom général dû XIII ème dynastie deux lignées de rois, qui ont résidé respectivement à Thèbes et à Ithet-taoui (aux environs de Licht). C'est une des époques les plus confuses de l'histoire égyptienne.
Un grand nombre de souverains, soixante à en croire Manéthon, passèrent rapidement sur le trône d'Égypte. Parvenus au pouvoir, souvent par voie d'usurpation, ils n'arrivèrent que rarement à régner sur le pays tout entier, leur autorité étant contestée par des usurpateurs locaux. Quelques-uns cependant réussirent à s'imposer, notamment Neferhotep I, Sebekhotep III et Sebekhotep IV et leurs statues colossales, ainsi que quelques inscriptions, attestent leur domination sur toute l'Égypte.
L'invasion des Hyksôs, dans de Delta oriental, semble,
s'être produite avant la fin de la XIIIème dynastie, tombée
dans l'anarchie, affaiblie par des guerres civiles et de continuelles compétitions
pour le trône. Les Hyksôs devaient être déjà
installés a Avaris vers ~1730, comme il découle du texte
de la stèle "de l'an 400" trouvée à Tanis.
L'irruption de ces ennemis et la fondation d'un empire hyksôs ont été décrite par Manethon. Il place cette invasion aux temps d'un roi Toutimaïos qui correspondrait peut-être au pharaon Dedoumosé, comme par quelques monuments. Le nom même que Manéthon comme aux chefs des envahisseurs est expliqué par lui : hyksôs "roi pasteur". Ce terme correspond, en réalité, au titre kika khasout, " prince des pays étrangers", par lequel, de tout temps, les Égyptiens ont désigné les cheikhs du désert oriental.Le royaume kyksôs.
Les invasions de l'Égypte par les Hyksôs sont en relation étroite avec la migration des populations indo-européennes, descendues des plateaux de l'Iran et de l'Arménie. Les Aryens, parmi lesquels on reconnaît les Hittites et les Mitanniens, firent irruption en Syrie aux environs de l'an ~2000. Ils refoulèrent en masse vers le sud les populations d'Asie antérieure, qui se heurtèrent aux armées égyptiennes sous le règne de Sésostris III (~1887 - ~1850). Mais, un siècle plus tard, le flot de ces envahisseurs brisa les barrières qui suffisaient à défendre autrefois le Delta, submergea l'Égypte du Nord et la moyenne vallée du "Nil. La masse des envahisseurs, que les textes égyptiens désignent par le terme vague d'Amou - Asiatiques- , était composée de Sémites syriens conduits par des Aryens.
Une grande partie du pays tombe sous la domination ethnique hyksos - connue par les chroniques tardives et Manéthon - une population sans doute d'origine asiatique depuis longtemps implantée dans le Delta et "égyptianisée", rejointe par de nouveaux venus à la suite des migrations que connaît le Proche-Orient.
Les rois kyksôs furent cependant forcés de tolérer l'existence de dynasties locales, l'une à Xois, dans le Delta occidental - la XIV ème dynastie, connue seulement par la mention de Maméthon - et l'autre à Thèbes - la XVII ème dynastie, qui semble avoir conservé une indépendance plus marquée à l'égard de la suzeraineté des rois pasteurs.
Les rois Hyksôs installèrent leur capitale à Avaros. Dans le Delta orienta. Ils fortifièrent cette ville et y établirent une puissante garnison. Avaris devait être le centre d'un empire, qui ne comprenait pas seulement l'Égypte, mais aurait englobé aussi la Syrie et la Palestine
Les souverains Hyksos, qui se proclament pharaons à part entière, étendent leur pouvoir jusqu'à la Moyenne Égypte et tentent même de s'allier aux Nubiens pour réduire les Thébains.
Cette domination en partie étrangère a suscité
une réaction thébaine et une sorte de sentiment d'identité
chez les Égyptiens. Les guerres contre les Hyksos (assimilées
à la lutte traditionnelle et toujours recommandée du dieu
Soleil contre ses ennemis et au maintien du bel ordre égyptien contre
les puissances du chaos), puis leur expulsion qui marque la fin de la XVIIème
dynastie, constituent un événement considérable, puis
un mythe fondateur pour tout le Nouvel Empire et même au-delà.
La tradition a réparti les rois Hyksôs en
deux dynasties : la X V ème et la XVI ème, cette dernière
étant contemporaine de la XII ème et XIII°, régnant
à Thèbes.
Parmi les souverains hyksôs, Chajan et Apopi furent
les plus puissants. Au contact de la civilisation égyptienne, beaucoup
plus avancée que la leur, les rois hyksôs adoptèrent
le protocole et les tires de la cour pharaonique. Dans le gouvernement
de l'Égypte, ils conservent les rouages savants de l'administration
existante, avec un personnel de fonctionnaires égyptiens. Ces derniers,
momentanément soumis aux barbares étrangers conservaient
néanmoins intacte leur orgueil national et leur profond attachement
aux dieux de leur partie asservie.
Anat-Her
User-A-Nat
Smeqen
Saket
Wasa
Qar
Pepi III
Beb-Ankh
Nebmaatrê
Nikarê II
Akheteprê
Aneterrê
Neb-Ankhrê
Neb-Ouserrê
Kha-Ouserrê
Khamour^
Jakob-Baal
Jakbam
Joam
Amou
Anat-her
User-Anat
Semqen
Beb-Ankh
Pepi III
Nebmaatrê
Nikarê
Meribrê
Neb-Ankhrê
Aateteprê
Aneterrê
Kha-ouserrê
Saket
Wasa
Qour
Jakbam
Amou
Nia…
Ces pharaons sont mal connus.
Antef V
Rahotep
Sebekemsaf
Djeouti
Montouhotep VII
Neberaou I
Neberaou II
Semenenrê
Se-Ouserenrê
Sebekemsaf II
Antef VI
Antef VII
Tao I ou Senarkhtenrê
Tao II ou Seqenenrê
Kamosé : Roi de Thèbes. Il chassa les Hyksôs
de la Moyenne Égypte et reprit Memphis.
À la XVII ème dynastie des rois thébains revint l'honneur d'avoir libéré l'Égypte de la domination étrangère. La lutte s'engagea entre le roi Apopi III d'Avaris et Sekenjensê I "régent de Thèbes. Après une guerre acharnée, lesHyksôs furent définitivement rejetés hors de frontières de l'Égypte. Kamis reprit aux Hyksôs la Moyenne Égypte et Ahmes s'empara d'Avaris. Il poursuivit l'ennemi en Palestine et y assiégea la ville de Sharouhen, qu'il prit après un siège de trois ans.
Les rois Ahmes, libérateur de l'Égypte,
fut le fondateur d'une nouvelle dynastie la XVIII ème, qui inaugura
la brillante époque appelée Nouvelle Empire
II ème Époque Thébaine (~1590 -~1095)
Sous le Nouvel Empire, l'Égypte se révéla au monde comme une nation conquérante.
Par haine des Asiatiques, qui l'avait subjugués lors de la domination Hyksôs, l'Égypte à son tour envahit l'Asie. Dans la réalisation de ces profits, qui avaient pour but d'affirmer la conquête de la Palestine et de la Syrie, elle se heurta à des puissances rivales qui convoitaient elles-mêmes ces possessions. L'Égypte leur imposa ses volontés. Sous la XVIII ème dynastie, il lui revint le rôle d'arbitre et d'agent capital de l'histoire de l'ancien Orient. Mais, intimement liée aux événements qui se déroulèrent dans la proche Asie et dans le monde égéen, elle en subira, à partir de la XX ème dynastie, tous les contrecoups malencontreux.
De ce contrat constant avec les civilisations orientales naquirent des courants d'influence artistique et intellectuelle, qui mirent en communion plus intime les différentes civilisations du Bassin méditerranéen. Thèbes devint la capitale du monde ou s'entassèrent les tributs des peuples de l'Asie et des peuples du haut Nil. Cette richesse fabuleuse, ajoutée à une main-d'œuvre innombrable, fournie par les prisonniers de guerre, permit aux rois du Nouvel Empire d'entreprendre la construction de temples gigantesques, qui, avec les prodigieuses
tombes de la Vallée des Rois, attestent jusqu'à aujourd'hui la puissante civilisation de cette époque.
Une Égypte différente se développe au cours de la XVIII ème dynastie, avec les Ahmosides ( quatre Thoutmosis et trois Aménophis, sans oublier la célèbre Hatchepsout), pour atteindre sa splendeur, mais aussi un point de rupture, avec la fin du long règne d'Aménophis III (vers 1390-1350 av.J.-C.)
En chassant lesHyksôs et en voulant se garantir un maximum de protection, les nouveaux souverains retrouvent vite les chemins de la guerre, mais cette fois d'expansion et d'appropriation qui va assurer à l'Égypte une prospérité presque ininterrompue pendant des décennies : domination directe, mais plus volontaires par les souverains vassaux interposés, en Orient, jusqu'à l'Euphrate : expéditions et annexion simple vers le sud.
Thèbes, à l'origine de cette gloire, et Memphis en profitent. Les échanges se multiplient, l'acculturation bat son plein. L'armée prend de l'importance mais l'élévation du niveau de vie entraîne le recrutement de mercenaires étrangers ou la levée de troupes à caractère colonial. Des groupes sociaux prennent de l'importance, notamment le clergé d'Amon, le dieu Thébain. Le temple de Karnak - et de ses dépendances à travers tout le pays - devient une véritable puissance, alliée indispensable de la monarchie.
Derrière ce succès, les éléments
d'une crise grave sont réunis, et l'empire égyptien d'Orient
est menacé par la montée de la puissance hittite.
Aménophis IV, en vouant un culte de plus en plus
exclusif au dieu Aton, forme physique de dieu Solaire (il marque ce lien
en prenant le nom d'Akhenaton), et en s'écartant d'Amon et deThèbes,
provoque une rupture. Celle- ci est accentuée par la fondation d'une
capitale nouvelle, Akhenaton, en Moyenne Égypte.
Le culte d'Amon est proscrit, son clergé écarté.
Pendant ce temps, la domination égyptienne en Syrie, Palestinemontre
des signes de défaillance.
Le règne de moins de vingt ans reste à
part dans l'histoire égyptienne, avec ses créations théologiques
et artistiques nouvelles. Mais les successeurs d'Akhenaton (dont Tout-Ankh-Aton
devenu Tout-Ankh-Amon) ne poursuivent guère ce sens.
Les tenants de l'ordre ancien triomphent, à commencer
par les prêtres d'Amon. L'armée arbitre et le généralissime
Horemheb prend la couronne.
Pendant que les rois thébains de la XVIII ème dynastie unissaient leur force dans la lutte contre les Pasteurs, les Nubiens s'empressèrent de rejeter leur tutelle. Mais les Hyksôs une fois chassés, avant d'entreprendre des conquêtes en Asie les rois de la XVIII ème dynastie jugèrent prudent de pacifier le sud. Ahmès I et Amenophis I réoccupèrent le cours du Nil jusqu'à la deuxième cataracte. Thoutmès I s'avança jusqu'à l'île de Tombos (troisième cataracte). De Thoutmès III à Amenophis III, les pharaons étendirent leurs possessions jusqu'auLa XVIII ème dynastie colonise le Soudan
Djebel Barkal (quatrième cataracte). Au pied de cette falaise se développa alors la ville de Napata qui deviendra la capitale du royaume éthiopien.
L'Égypte, avec rapidité, sut se relever de la néfaste domination des Hyksôs. Au lendemain même de leur expulsion, le roi Ahmès put entreprendre une guerre offensive en Palestine, dans le dessein d'occuper les routes d'invasions menant d'Asie en Égypte. Thoutmès I, à la tête d'une armée aguerrie par les campagnes nubiennes et bien outillée pour la guerre de siège, mena une brillante campagne en Palestine et enSyrie, poussant ses armées jusqu'à l'Euphrate, dans le Naharina ou "pays des rivières", habité par lesMitanniens, qui s'étendaient sur les deux rives de l'Euphrate, entre l'Oronte et le Khabour. Succès éphémère, car, profitant de la politique pacifique de la reine Hachepsout le pays se souleva. Une coalition des chefs de la Palestine et de la Syrie se forma contre l'Égypte, sous la direction des princes de Mégiddo et de Kadesh, vassaux du roi de Mitanni. Thoutmès III dut reprendre la conquête pour tenir sous son contrôle le "couloir d'invasion", qui menait en Égypte par les vallées du Jourdain et de l'Oronte. De ~1483 - ~1464, il dirigea dix sept compagnes pour soumettre la Palestine et la Syrie. À sa mort, il put considérer son œuvre comme achevée et ces deux pays comme définitivement incorporés à son empire. Toutmès III grava le récit de ses campagnes sur les murs des temples qu'il construisit à Karnak.L'expansion de l'Égypte en Asie orientale. La conquête.
Les campagnes les plus décisives furent la première, la sixième et la huitième.
Sa première campagne, en ~1483, qui devait lui
livrer la Palestine, fut dirigé contre la forteresse Mégiddo,
où il captura après un siège de sept mois l'armée
des confédérées asiatiques, sémitiques, et
indo-européens, réunis sous le commandement du prince de
Kadesh.
Dans la sixième campagne, après avoir précédemment
soumis les ports de la côte syrienne Thoutmès III attaqua
la vallée de l'Oronte à la fois par la terre et par la mer
et réussit à s'emparer de Kadesh (~1475).
La huitième campagne, en l'an 33 (~1473), fut
dirigée contre la Mitanne, dans le Naharina. Thoutmès III
s'empara d'A lep, puis battit l'ennemi à Karkemish sur l'Euphrate.
Les princes mitanniens, profitant de la nécessité
où se trouvait Thoutmès III de rentrer chaque hiver à
Thèbes, formaient constamment des révoltes contre l'autorité
égyptienne. Dans la dix septième et dernière campagne,
Thoutmès III écrasa définitivement tous les rebelles.
Néanmoins, ses successeurs : Amenophis II, Thoutmès IV et Amenophis III, obligés de tenir en respect les populations turbulentes de l'Asie occidentale, durent intervenir de temps à autre dans les provinces soumises, pour montrer la force de leurs armes.
Pour garder les provinces conquises, des troupes égyptiennes furent laissées sur place, et des forts furent construis aux points stratégiques.Organisation de l'empire
Les Égyptiens traitèrent les peuples vaincus
avec un libéralisme qui est en contraste frappant avec les méthodes
employées par leurs rivaux, les conquérants asiatiques. Loin
d'opprimer la population, les pharaons en confièrent le gouvernement
aux princes indigènes, dont les devoirs envers l'Égypte se
résumaient dans la levée du tribut annuel et dans la garde
du pays par leurs propres troupes. Les fils de ces princes étaient
emmenés en Égypte pour y recevoir leur éducation,
de sorte que, de retour dans leur pays, ils y propageraient l'instruction
et les goûts égyptiens.
Une politique de paix et d'alliance succéda à l'ère des expéditions militaires. Le Mitanni, que l'Égypte, depuis l'invasion des Hyksôs, avait toujours trouvé à la tête de ses adversaires, chercha un rapprochement, Une alliance en résulta, consolidée par le mariage de Thoutmès IV avec la fille du roi Artatama (roi de Mitanni)Rapports de l'Égypte avec ses nouveaux voisins
Sous le règne de son fils Aménophis III, l'Égypte ayant atteint au faîte de sa puissance militaire et de son expansion à l'extérieur, devint "l'arbitre de la politique internationale". Sa suprématie s'affirma d'une façon s'éclatante que toutes les cours orientales voulurent se concilier l'amitié de cette dangereuse voisine. Des ambassadeurs de tous les rois vinrent dont à Thèbes apporter à Pharaon des hommages et des présents, que les Égyptiens interprétèrent comme des tributs.
Aménophis III rechercha des mariages étrangers et conclus, à cette occasion, avec diverses cours orientales des alliances économiques ou politiques. Sa correspondance diplomatique, retrouvée à El-Amarna. Témoigne le rôle prépondérant de l'Égypte.
Pour alléger la charge du vizir aussi bien que pour diminuer son pouvoir, Thoutmès III dédoubla cette fonction : il nomma un vizir à Thèbes pour la Haute Égypte et un autre à Memphis pour la Basse Égypte. Mais à partir de la XIX ème dynastie, le siège de l'administration de la Basse Égypte fut transféré de Memphis à Tanis.Administration centrale
À côté du vizir, il y avait un chancelier chargé de la gestion des finances, relevant directement de Pharaon. Les attributions des deux vizirs et du chancelier dans l'ensemble, furent les mêmes que sous le Moyen Empire. Sur le plan religieux le grand prêtre du dieu Amon - dont les temples, à la suite des victoires des pharaons, s'étaient enrichis de butins et tributs prodigieux - devient virtuellement chef du sacerdoce de tout le pays.
La Nubie fut confiée, dès Amenophis I, à un "directeur des pays du sud", nommé le "fils royal de Coush", sans qu'il fût nécessairement un fils du roi, et les provinces asiatiques furent administrées par un "directeur des pays du Nord".
À la fonction de monarque, exercée souvent par les descendants des anciens princes féodaux, s'attacha désormais plus d'honneur que de pouvoir. Les villes ayant une importance militaire furent administrées par les officiers.Administration provinciale
Il semble que, dans l'administration locale, les inconvénients d'une centralisation excessive aient été corrigés et qu'une plus large initiative fut laissée aux fonctionnaires et aux notables des bourgs et des villages, réunis en conseil (Kenbet).
Le clergé d'Amon, favorisé par les pharaons à l'occasion de chaque victoire, devint par l'ambition de son chef, le premier prophète d'Amon, un danger pour l'autorité royale.Amenophis IV (Akhenaton) et la réforme religieuse
Amenophis IV (~1370 - ~1350), afin d'échapper à cette emprise, interdit le culte d'Amon, confisqua les biens de ses temples et licencia ses collèges de prêtres. À la place d'Amon, il intronisa le disque solaire Aton comme dieu d'empire, et se proclama seul interprète de ses volontés sur terre, définissant une volonté panthéiste d'où, entre autres, les anciennes conceptions funéraires étaient exclues. Le disque solaire n'était pas une divinité nouvelle, mais il figurait depuis longtemps parmi les divinités du panthéon égyptien comme l'émanation visible du dieu solaire Rê. Contrairement à ce que certains ont cru, il est difficile de supposer des influences asiatiques à l'origine de cette "hérésie".
Puis Aménophis IV, allant au-delà de ses intentions premières, voulut donner une unité religieuse à son empire, composé d'éléments si divers. La nouvelle doctrine qu'il propageait et dont le dogme fondamental était que le disque solaire représentait un dieu unique, source de toute vie, créateur et ordonnateur de l'univers, pouvait convenir aussi bien à ses sujets égyptiens qu'aux asiatiques. Abandonnant Thèbes, trop pleins souvenirs d'Amon, il fonda une nouvelle capitale, Akhénaton, "l'horizon d'Aton". Il changea son propre nom Amenopiis ("Amon est satisfait"), en un autre où il proclamait sa piété envers le disque : Akhenaton ("celui qui est utile à Aton").
Aucune époque de l'histoire égyptienne ne fut marquée par tant de mystères et de spéculations que le règne du pharaon Aménophis IV. Chacun à essayer de comprendre et d'expliquer l'action réformatrice d'un pharaon pas comme les autres.
Le pharaon Aménophis IV instaure une véritable réforme religieuse qu'avait initié son père. Désormais il n'y a place que pour le seul et unique Aton associé au dieu solaire Rê. Les temples dédiés aux autres dieux sont fermés dans tout le pays, Amon vénéré à Thèbes est l'objet d'une persécution fanatique. Aménophis rebaptisé Akhenaton crée sa capitale à Tell el Amarna. Emporté par une exaltation mystique sans frein sa destinée sera tragique. Ses successeurs à la tête de l'Égypte redoubleront d'effort pour faire disparaître de l'histoire toute trace de son règne, en vain. Les fouilles mettront à jour l'existence du pharaon hérétique. Akhenaton apporte aussi une véritable révolution dans l'art, loin des modèles idéalisés traditionnels, il se fait représenter, lui et sa famille, dans un style expressionniste ponctué de détails pittoresques.
Pour marquer les limites de la nouvelle capitale Akhenaton fait apposer des stèles sculptées. Les stèles représentent la famille royale adorant le disque solaire; ses rayons se terminent par des mains humaines dispensant la lumière au roi, à la reine Néfertiti ainsi qu'à une de leurs filles pour leur accorder vie et puissance.
La religion d'Aton ne croyait pas en une vie éternelle au-delà de la mort ... Mais cet essai de culte d'empire ne fut pas durable. Il semble même qu'à la fin de son règne Akhenaton ait voulu se réconcilier avec le clergé d'Amon. Peut-être est-ce pour cela qu'il envoya à Thèbes sa fille aînée Meritatan et Smenkharé, époux de celle-ci, qu'il avait associé au trône vers la fin de son règne.
La mort d'Akhenaton fut suivie de près par celle de Smenkharé, et Touthankamon, marie de la seconde fille du réformateur, monta sur le trône. L'an III de son règne, le jeune roi fut forcé de revenir à Thèbes, de rétablir le culte d'Aton et même de corriger son nom de "celui qui plaît à Aton" en "celui qui plaît à Amon" : Touthankamon. Il mourut peu après.
La succession de Touthankamon échut à un fonctionnaire âgé nommé Aÿ. Elle revint ensuite à Horemheb (~1340 - ~1320), général des armées et premier conseiller des derniers rois de la XVIII ème dynastie. Pour complaire au clergé d'Amon, il donna un caractère de violence à la réaction contre le disque Aton, commencée pacifiquement sous Touthankamon et il détruisit ses temples. Il poursuivit aussi le souvenir des rois hérétiques, allant jusqu'à s'attribuer le comput de leur règne. D'autre part, pour satisfaire l'armée, il reprit les campagnes en Asie. Il consacra son règne à restaurer l'ordre et à raffermir l'autorité royale.
À la mort de Horemheb, son vieux compagnon de guerre Ramsès I lui succéda, en ~1314. Ce dernier réussit à assurer le trône à sa descendance. Sous le règne de son fils Séthi I (~1306 - ~1290) et de son petit-fils Ramsès II (~1290 - ~1224), l'Égypte put se croire revenu aux plus beaux jours de la XVIII ème dynastie. Leurs victoires en Asie suscitèrent de nouveau les à parts de tributs annuels, et grâces à cette richesse, alimentée encore par l'or de Nubie, Séthi I et surtout Ramsès II purent être les plus grands des rois bâtisseurs. Ramsès II résida de préférence à Tanis, dans le Delta oriental, d'où il lui était plus aisé de surveiller les provinces asiatiques. Ses hauts faits chantés dans un poème, recopiés par le scribe Pentaour, alimentèrent autant que les exploits des Sésostris de la XII ème dynastie la geste de Sésostris dont les autres classiques se sont fait l'écho.
Au-delà de la première cataracte, dans le site isolé d'Abou Simbel, en Nubie, Ramsès II a fait ériger à l'occasion de son premier jubilé un temple grandiose. Quel moment intense de pouvoir contempler cette façade lorsqu'elle s'embrase au lever du soleil ... Quatre statues colossales du pharaon ont été sculptées dans la falaise de grès. Les effigies royales culminent à vingt mètres de hauteur. A leurs pieds plusieurs statues du faucon Horus et de la belle Nefertari.
Le petit temple est dédié à Nefertari la grande épouse du pharaon. La façade montre six colosses debout, séparés par des pilastres couverts de textes. La sensuelle Nefertari s'identifie ici à la déesse Hathor.
L'invertie d'Akhenaton en Asie avait été mise à profit par le roi Hittite Souhbelouliouma, qui, après réduit le Mitanni, gagna à sa cause quelques-uns des princes vassaux de l'Égypte. L'hégémonie égyptienne, déjà très affaiblis en Palestine et en Syrie sous le règne d'Akhenaton, disparut totalement sous ses successeurs. L'Égypte, cependant, ne pouvait accepter cette déchéance, et la nouvelle dynastie reprit les armes contre l'Asie. Horemheb semble avoir le premier ramené les armées égyptiennes en Palestine. Mais c'est Séthi I qui rétablit le protectorat égyptien. Par une première campagne en l'an I (~1308), il se rendait maître de la Palestine et de la côte syrienne. Par une deuxième campagne, il pénétra dans la vallée de l'Oronte vainquit les Hittites, et s'empara de Qadesh, mais ne put garder cette ville. Son fils Ramsès II, en l'an II de son règne, après avoir repoussé, dans le Delta occidental, une invasion de peuple égéen, réunit de gros effectifs sur terre et sur mer et partit en campagne contre les Hitites, et leur alliés (~1294).
Les Hittites, en effet, avaient réuni une forte coalition de princes de Syrie et enrôlé dans leurs rangs les nouveaux venus indo-européens qui avaient envahi à cette date l'Asie Mineure. Ramsès II les atteignit et les vainquit sur l'Oronte à Qadesh, grâce, disent les textes, au sang-froid et à la valeur personnelle au roi. Cependant, cette victoire fut loin d'être décisive, et il faudra seize ans à Ramsès II de ~1294 à ~1278, pour soumettre la Palestine et la Syrie.
Enfin, les Hittites, menacés par l'Assyrie, tentèrent un rapprochement, et, en ~1279, un traité de paix fut conclu entre Ramsès II et Hattousil III. Cette paix fut scellée treize ans plus tard (~1265) par le mariage de Ramsès II avec la fille de Hattousil III. L'alliance égypto-hittite dura un demi-siècle (~1278-~1220) et fut également profitable aux deux pays. La Palestine et la Syrie dont une partie resta toute fois soumise aux Hittites, payèrent régulièrement le tribut, comme au temps de la XVIIIème dynastie. Ramsès II put alors se consacrer entièrement aux travaux de paix et procurer à l'Égypte une prospérité sans précédent.
Sur le mur droit de ce couloir ont été gravées 2 rangées de cartouches contenant les noms de 76 rois. Ces 76 pharaons appartiennent à 11 dynasties différentes (Séthi est le deuxième pharaon de la 19ème dynastie).
Les souverains originaires du Delta oriental, Ramsès Ier et Seti Ier, qui prennent la succession de Horemheb, sont également généraux.
Les choses ont changé dans le pays, et il faut
compter avec les Hittites. Le long règne de Ramsès II (une
bonne part de XIII ème siècle av J.-C.) correspond à
l'une des dernières ,périodes de puissance de l'Égypte.
Le souverain couvre le pays de monuments et d'enveloppe la capitale
septentrionale de Pi-Ramsès (près d'Avaris).
Sous son fils, Mérenptah, la situation est plus précaire
et les menaces extérieures (Libyens, Peuples de la mer) sont repoussées
de justesse.
La XIX e dynastie sombre dans les problèmes de succession. La XX ème dynastie (vers 1200 à 1100 av. J.-C.), qui voit se succéder les Ramsès jusqu'au onzième du nom, est une période de déclin politique, à l'exception - en partie - du règne de Ramsès III.
Attaques extérieures repoussées, montée des mercenaires, en particulier d'origine libyenne, problèmes économiques, corruption, influence grandissante des prêtres d'Amon, luttes de succession, tout concourt à un affaiblissement politique.
Merenptah et les peuples de la mer
Avec Ramses II l'ère des conquêtes est close,
et son fils Merneptah (~1234 - ~1224) dut se borner à une lutte
défensive. Au début de son règne, il réprima
une révolte en Palestine, qui ramena ce pays, pour quelque temps
encore, à l'obéissance. Mais un plus grave danger menaçait
l'Égypte sur la frontière occidentale. , Une formidable coalition
de peuples lybiens et de peuples égéens, que les textes égyptiens
appellent "peuples de la mer et des îles du Nord", emmenant femmes
et enfants dévala sur l'Égypte. Merneptah les vainquit à
la hauteur de Memphis (~1229) mettant en fuite les uns, emmenant en esclavages
les autres.
Le règne de ces huit pharaons, successeurs de Ramsès II, vit la décomposition morale et matérielle de l'Égypte aggravation de la misère, récolte dans le delta, pillage des tombes ,royales, ruine de Pi-Ramsès et l'influence croissante du clergé d'Amon, qui mena à la crise définitive : Herihor, général devenu grand-prêtre d'Amon, usurpa le pouvoir et régna sur la Haute Égypte tandis que Smendès établi à Tanis, reprenait le titre de pharaon et gouvernait la Basse Égypte.
Ramsès III choisit le site sacré de Medinet Habou pour édifier son temple funéraire. Après sa mort, le temple devient le temple d'administration des prêtres d'Amon.
L'Égypte sombrait dans l'anarchie après le règne éphémère des successeurs de Mernaptah, quand Setnakht, avec l'aide des prêtres d'Amon, s'empara du pouvoir. Il mourut peu de temps ,après, laissant la couronne à son fils Ramsès III (~1198 - ~1166). Celui-ci parvint, pour un temps encore à arrêter l'Égypte sur la pente de la décadence et à lui procurer une période de prospérité. Ses successeurs, les Ramsessides (de Ramsès IV à Ramsès XI) (~1166 - ~1085) abandonnèrent progressivement le pouvoir aux grands prêtres d'Amon, qui, se succédant de père en fils, réussirent à constituer une dynastie parallèle à la famille royale, et, le moment venu, s'emparèrent du pouvoir, dont ils firent une théocratie.
Lutte de Ramsès III contre les Libyens et les peuples de la Mer
La poussée des peuples égéens devenait de plus en plus irrésistible. Repoussée d'Égypte sur la frontière libyenne par Ramsès III en l'an V (~1193), ils se répandirent sur la côte d'Asie Mineure et deSyrie, absorbant l'empireHittite. Ce répit momentané permit à Ramsès III d'organiser sa défense. En l'an VIII (~1190), il surprit la flotte ennemie à l'ancre et il infligea à l'ennemi une défaite sur terre et sur mer, glorifiée par les bas-reliefs de son temple funéraire. Cette énergique intervention saura les dernières possessions égyptiennes en Asie.
Ramsès III entreprit alors des campagnes qui le
menèrent jusqu'au bord de l'Ornte, et qui contraignirent les princes
asiatiques à lui verser un tribut. En l'an XI la frontière
libyenne fut une fois encore envahies par les Libyens Ramsès III
les massacra. Ceux qui échappèrent à la tuerie furent
ennemis en captivité. Des tribus intérieures de Libyens furent
installées dans le Delta. Elles fournissaient aux pharaons des troupes
de mercenaires. Leurs chefs finirent un jour par s'emparer du pouvoir.
Smendès : (~1070
- ~1043) Premier pharaon de la XXI ème dynastie tanite.
Amenemnisou : (~1043
- ~1039)
Psousennes I : (~1040
- ~993) Pharaon de la XXI ème dynastie tanite. Il régna sur
le Delta. Il a été mis à l'honneur par la découverte
que fit P. Montet ;de sa tombe (dont la richesse est comparable à
celle de Toutankamon), à Tanis, en 1940, outre la sépulture
de Psousennès, elle renfermait celle de trois autres personnages;
un des généraux du pharaon, Amenophtis (XXI ème dynastie)
et un Chichonq.
Aménémopé
: (~993 - ~984)
Osorchon 1° L'Ancien : (~984 - ~978)
Siamon : (~978 -
~959)
Psousennès II : (~959 - ~945)
XXI ème Dynastie des Grands Prêtres
Hérihor : Grand Prêtre égyptien chef du clergé d'Amon (~XI
s.). Il fut maître de la Haute Égypte vers ~1100 et roi de
Thèbes vers ~1085, alors que Smendès établi à
Tanis et régnait sur la Basse Égypte. Il n'est connu que
par quelques reliefs du temple de Khonsou à Karnak.
Pined Jem: (~1070 - ~1054)
Grand Prêtre, (~1054 - ~1032) Roi.
Masaharté : (~1054
- ~1046)
Menkheperrê : (~1045
- ~992)
Smendès : (~992 -
~990)
Pined Jem II : (~990 - ~969)
Psousennès : (~969
- ~959) Grand Prêtre.
L'unité de l'Égypte prit fin avec le dernier Ramsès, Ramsès XI. Le Grand Prêtre d'Amon, Hérior, se proclama roi de Thèbes, tandis que Smendès, dont il était vassal et qui était le légitime descendant des Ramessides, fondait à Tanis la XXI ème dynastie : Smendès eut pour successeur son fils Psousennès, qui s'allia à la famille de Hérior en donnant sa fille en mariage à Pined Jen I, petit-fils et successeur de ce dernier. Le tombeau de Psousennès, récemment découvert à Tanis avec d'autres sépultures de rois de XXII ème et XXIII ème dynastie, s'est signalé parle riche mobilier funéraire qu'il contenait.
Les descendants de ces deux familles régnèrent
respectivement à Thèbes et à Tanis jusqu'en ~950.
descendance de Hérihor, passer la grande prêtresse d'Amon à un autre de ses fils. Il semble qu'à cette occasion une partie du clergé d'Amon hostile à Chechanq quitta Thèbes pour s'établir à Napata (quatrième cataracte).
Toutefois le pouvoir de Chechanq fut si stable qu'il se
risqua même à intervenir en Palestine ~930, il prit Jérusalem
et pilla le temple de Salomon. Après la mort de Chechanq I l'autorité
des Bubastites décrut rapidement. La Thébaïde resta
aux mains des grands prêtres d'Amon choisis parmi les fils du roi
régnant à Bubastis. Au Nord, dans différentes villes
du Delta et de la Moyenne Égypte, des mercenaires, pour la plus
part d'origines libyennes, se proclamèrent indépendants et
transformèrent ainsi la monarchie en une féodalité
militaire.
Parmi les dynasties locales qui se partageaient le Nord, Manethon considère comme légitime celle qu'avait fondée Pétoubastis (Pedoubast) à Tanis. Il qualifie cette dynastie de XXIIIème dynastie tanite (~817 - ~730). C'est alors que ces rois, qui continuaient d'envoyer à Thèbes un de leurs fils comme grand prêtre d'Amon, se mirent (à partir d'Osorkon III, ~757 - ~748) à donner aussi une de leurs filles comme "épouse" au dieu Amon Shepenoupet I fut la première de ces divines adoratrices d'Amon qui effacèrent même le rôle du grand prêtre et gouvernèrent religieusement à Thèbes pendant deux siècles.
Vers ~730 le prince Tafnekhet, résidant à Saïs et déjà maître du Delta occidental et de Memphis, s'apprêtait à ranger sous sa domination la Moyenne Égypte. Il mit le siège devant Hérakléopolis. Ses adversaires firent alors appel à la nouvelle puissance du sud, aux rois Napata, qui, ayant établi leur suzeraineté sur les divines adoratrices, étaient en possession de Thèbes. Ces prêtres revendiquant pour leur dieu l'autorité suprême déterminèrent Kashta à s'emparer de la Thébaïde. Kashta chassa de Thèbes, la divine adoratrice d'Amon Shepenoupet I, fille d'Osorkon III.
Ce fut son successeur, Piankhi (~751 - ~716), qui reçut vers ~700 l'appel des féodaux du Nord, pour les aider dans leur lutte contre Tafnekhet de Saïs. Piankhi répondit à cet appel, mais après avoir réduit Tafnekhet et ses partisans, il reconstitua à son profit l'unité de l'Égypte. Il reçut la soumission de tous les féodaux, sans toutefois les supprimer, puis se retira à Napata, de cette façon, Tafnekhet put quelque temps après usurper le cartouche royal.
Rois Locaux:
Teftaouibastit : (~750 -
~710)
Nimlot : (~750 - ~710)
Djéoutiemhat : (~750
- ~710)
Padinemti : (~750 - ~710)
En ~720. Son fils Bocchoris, avec lequel Manéthon,
constitua sa XXIV ème dynastie saïte, lui succéda et
chercha querelle à la dynastie éthiopienne. Shabaka, frère
et successeur de Piankhi, le vainquit et le livra au supplice (~715)
Divines Adoratrices
Amenardais I
Schepenoupet II
Amenardais II
Rois Locaux
Pétoubastis II
Gemnef-Khons-Bak
Neferkaré A….
Penamon
Menibré
Nechao : (~672 - ~664)
Le grand prêtre thébain prend la couronne,
mais un pouvoir fort se met parallèlement en place, dans la ville
de Tanis (Delta oriental) qui va prétendre au rôle de Thèbes
du Nord.
D'autre part, des chefs militaires d'origine libyenne
gagnent en influence et finissent par régner en pharaons sur une
Égypte morcelée.
La grande activité architecturale et artistique,
entre autres, montre cependant que les problèmes politiques ne sont
pas tout.
Malgré quelques succès encore au Proche
Orient, l'Égypte subit les contrecoups des bouleversements politiques
et militaires qui se produisent chez ses voisins. Elle devient une proie
tentante pour les puissances rivales.
L'établissement des Assyriens en Syrie et en Palestine ne fut pas sans inquiéter les monarques égyptiens. Ils incitèrent à la révolte les rois palestiniens contre leurs maîtres assyriens, en leur promettant le soutien des troupes égyptiennes. Cependant, leurs tentatives ne réussirent pas à barrer la route aux Assyriens.L'invasion Assyrienne
En ~669, Taharka reprit Memphis, mais le retour inopiné
des Assyriens le mit en fuite. Le général envoyé par
Assurbanipal revint en ~663 et reprit Memphis et Thèbes fut alors
livrée au pillage. Tanoutamon s'enfuit à Napata et l'Égypte
resta soumise aux Assyriens jusqu'en ~660.
Nitokris I
Anchnesniferibré
Nitokris II
Une nouvelle dynastie, issue de la ville de Saïs,
dans le Delta, reconquiert le pouvoir et parvient progressivement à
se débarrasser du joug assyrien.
L'Égypte est à nouveau indépendante
et gouvernée par des souverains indigènes. Mais les périls
subsistent et le temps de la puissance est révolu. Cependant, les
règnes des Néchao, Psammétique, Apriès et Amanis
ne parquent pas, loin s'en faut, un déclin de la civilisation égyptienne.
A certains égards, on a même parlé de "renaissance
saïte". Il suffit de voir l'extraordinaire statuaire de cette époque
pour s'en convaincre.
L'Égypte n'est plus une grande puissance, mais son prestige est grand et elle existe les convoitises. Bon gré, mal gré elle s'ouvre aux nouveaux courants qui agitent la Méditerranée. ;Les Grecs y viennent en nombre, mercenaires, commerçants ou simples visiteurs.
La dernière des grandes époques nationales fut la XXVI ème dynastie Saïte. L'Égypte unifiée put alors reprendre son rang parmi les puissances et s'occuper d'entreprises extérieures.
Si, d'une part, les Saïtes cherchèrent dans leur politique intérieure à mettre à profit des énergies nouvelles représentées par les négociants et les mercenaires, grecs et à utiliser les ,progrès introduits par la civilisation hellénique, ils se montrèrent, d'autre part, très conservateurs en essayant de se rattacher aux traditions nationales de l'Ancien Empire. On vit renaître alors à la cour Saïte des titres de fonctionnaires aussi bien que des formules d'art du temps des "grandes pyramides".
Le prince de Saïs et de Memphis, Néchao (~663 - ~609), avait crée dans son fief une puissante armée composée de mercenaires grecs, ioniens et cariens, possédant un armement perfectionné. Son fils Psammetique, en possession de cet instrument militaire, put ceindre la couronne, supprimer la féodalité libyenne, expulser les garnisons assyriennes. Psammetique étendit son autorité sur la Thébaïde et fit adopter sa fille Nitokris par la régente de Thèbes, divine adoratrice d'Amon, Shepenoupet II. Ses successeurs, à leur tour, réservèrent à leurs filles la fonction d'adoratrice du dieu" à Thèbes.Psammetique I et la restauration de la monarchie.
Les successeurs de Psammetique I
Psammetique I eut pour successeur son fils Néchao
II (~610 - ~595), qui reprit la politique traditionnel en Asie et tenta
d'annexer la Syrie. Il s'avança, après la victoire de Mégiddo,
jusqu'à L'Euphrate (~609) et contraignit le royaume de Juda à
lui payer tribut, mais, s'étant heurté au roi de Babylone,
Nabuchodonosor II, il dut, après la défaite de son armée
à Karkemish (~605), renoncer à la Syrie. Néchao II
donna un grand essor à la flotte, assurant à l'Égypte
l'hégémonie en Méditerranée et en mer Rouge.
Voulant faciliter l'accès des ports de la mer Rouge, qui détenaient
le commerce des produits de l'Inde, de l'Arabie et de l'Afrique, Néchao
remit en état un canal faisant communiquer cette mer avec le Nil,
et qui datait peut-être de la XIIème dynastie. Ce roi est
surtout célèbre pour avoir été l'instigateur
du périple de l'Afrique, qu'accomplirent des navigateurs phéniciens
à son service.
Le fils de Néchao II, Psammétique II (~595 - ~589), combattit en Nubie contre les Éthiopiens. Il eut pour successeur son fils Apries (Ouahibrê) (~589 - ~570) qui favorisa particulièrement les Grecs. Ayant fomenté des intriques en Palestine contre la suzeraineté babylonienne, il faillit s'attirer la vengeance de Babyloniens. Néanmoins, l'Égypte échappa à ce danger, car Nabuchodonosor II inquiété par les Mèdes, dut rentrer à Babylone. C'est alors qu'Apriès tenta une expédition malheureuse dans les oasis libyennes contre la colonie grecque de Cyrène. Ne voulant par mettre en ligne ses mercenaires grecs contre leur frère, il emmena en campagne les troupes égyptiennes. Celles-ci furent décimées à Irasa. Les survivants provoquèrent une révolte, à la suite de laquelle le général Amasis fut proclamé roi. Ce dernier, à la tête des troupes égyptiennes, vainquit Apries et ses mercenaires à Momemphis. Ayant épargné l'ancien roi après la victoire, il dut néanmoins le livrer à la populace (~570).
Amasis (~570 - ~526), élevé au pouvoir par une réaction nationale, dut prendre au début des mesures en apparence hostile au grecs, mais, en fait, il les favorisa.
Amasis annexa Chypre et fortifia ainsi sa position en Méditerranée. Inquiété par la politique conquérante de Cyrus, il conclut des alliances avec les rois menacés par les Perses, Crésus de Lydie et Nabonide de Babylone. Mais la Lydie et le royaume de Babylone succombèrent aux attaques des Perses, et Cyrus, s'était emparé de la région siro-palestinienne, menaça le Delta. Sur ces entrefaites, Cyrus mourut et ce fut son fils Cambyse qui envahit l'Égypte. Le moment d'une conquête était bien choisi; l'Égypte, en effet, venait de perdre l'énergique Amasis, à qui avait succédé son fils Pasmmetique III, jeune et inexpérimenté. Cambyse le vainquit à Péluse et força l'entrée du Delta. Puis il vint mettre le siège devant Memphis capitula, entraînant la soumission du reste du pays Cambyse mit à mort Psammétique et se proclama Pharaon.
Un des faits caractéristiques de la XXVI ème dynastie fut la pénétration de l'Égypte par les étrangers, notamment par les Grecs. Les souverains Saïtes favorisèrent les mercenaires grecs, qui avaient porté au trône leur dynastie.Le philhellénisme des souverains Saïtes
À la suite des soldats, des marchands grecs vinrent chercher fortune en Égypte et ils s'établirent autour des garnisons, puis se répandirent rapidement le long de la vallée du Nil. Amasis concentra les négociants des différentes cités grecques à Naucratis, ville située sur la branche canopique du Nil. Il concéda à ce port le monopole du commerce maritime avec la Méditerranée. Cette cité devint une ville franche de l'hellénisme en territoire égyptien, jouissant d'une constitution autonome. Des magistrats appelés timouques, élus par le peuple, gouvernaient avec l'assistance d'un conseil.
Les cadres solides de l'administration locale en vigueur sous le Nouvel Empire ne cessèrent pas de fonctionner pendant le temps de l'anarchie libyenne, quand le pouvoir central était seul désorganisé. À la faveur de cette carence, les paysans et les artisans se transformèrent peu à peu de tenanciers livrent en propriétaires de terres et de métiers qu'ils exploitaient. Ils s'arrangèrent le droit de vendre à des tiers les terres concédées par l'État, à condition de payer des taxes de mutation.Conditions Sociales
Les souverains Saïtes légalisèrent
l'ordre existant et allégèrent la condition du peuple. Ils
se montèrent des financiers habiles, surent accroître leurs
ressources en instituant un impôt sur le revenu, avec obligation
pour chaque habitant de déclarer au fisc ses moyens d'existences.
Ils instituèrent aussi des taxes sur le commerce et firent une première
tentative de nationalisation des biens des temples, en remplaçant
l'autonomie du clergé par un budget du culte à la charge
de l'État.
Rois Locaux :
Inaros
Pétoubastis III ?
L'Empire perse exerce sa poussée conquérante, le pays devient une satrapie et les souverains de Suse sont les nouveaux pharaons.
La XXVII ème dynastie de Manéthon comprend les rois achéménides, de Cambyse à Darius II. Campbyse, après avoir conquis l'Égypte, la réduisit en satrapie et préposa Aryandès à ;son gouvernement. Après la mort de Cambyse, Darius I réorganisa l'Empire perse; l'Égypte, unie à la Basse Nubie et aux oasis libyennes de Cyrène et de Barca, constitua alors la sixième satrapie. Elle fut astreinte à un tribut annuel de 700 talents d'or et à la fourniture au Grand Roi de produits en nature. Elle dut, de plus, subvenir à l'entretien de l'armée perse
d'occupation, dont le contingent s'élevait à environ 120,000 hommes, Perses et mercenaires. Parmi ces derniers, il convient de signaler une importante colonie d'auxiliaires juifs cantonnés à Éléphantine. Les Perses introduisirent en Égypte la monnaie sous la forme de pièces d'or, connues alors sous le nom de dariques.
La domination perse n'était pas bien lourde, mais
l'Égypte espérait ardemment s'en affranchir. Des instructions
éclatèrent dans le Delta, parmi lesquelles celle d'Inharos,
appuyée par des Grecs, qui tint en échec les armées
d'Artaxerxes (~459 - ~456). Après la défaite d'Inharos, l'Égypte
retomba sous la domination perse jusqu'en ~401.
À la mort de Darius II, une nouvelle révolte
éclata à Sais, où un certain Amyrtées secoua
le joug perse et s'empara du pouvoir.
Amystées,
qui régna six ans sur toute l'Égypte, représente à
lui seul la XXVIII ème dynastie saïte. Il fut supplanté
par Nephérites de Mendès, le fondateur de la XIX ème
dynastie.
Nepheritis, devenu roi, négocia avec Sparte un
traité contre Artaxeres. Il eut pour successeur Akoris, le seul
personnage marquant de cette dynastie. Il avait engagé à
son service le général athénien Chabrias, qui réorganisa
l'armée égyptienne et fortifia le Delta. Akoris, de concert
avec Sparte et Evagoras de Chypre, lutta contre les Perses.
Nepheritis II luis succéda. Ce dernier, quelques
mois après son avènement, fut tué par Nekhtanebes
(Nectanebo), prince de Sébennytos, qui se proclama roi.
La XXX ème dynastie fut la dernière des
dynasties nationales. Elle compta trois rois énergiques : Nectanébo,
(Nektanebès), Teos (Tachôs), Nectanebo II (Nektanébo),
qui surent procurer à leur pays une ère de prospérité.
Neectanebo (Nektanebis)~380 - ~360) résista en ~374 à l'attaque
des Perses et il put dès lors se consacrer au rétablissement
de l'ordre et au relèvement des finances de l'État. Son fils
Teos (Tachôs), dans le dessin de prendre l'offensive contre le Grand
Roi, recruta des mercenaires grecs à Sparte et à Athènes
et chercha des alliances en Crète, en Armenie, en Cappadoce. Mais
trahi par le roi de Sparte Agésilas et par son neveu Nectanebo II,
il ne put réaliser son plan et du s'enfuir.
Nectanebo II (~360 - ~342), après avoir profité
du mécontentement du clergé pour se frayer les voies, parvint
au trône grâce à l'appui des mercenaires d'Agésilas
de Sparte.
À l'égard des Perses, Nectanebo II se tint
efficacement sur la défensive, et l'Égypte put jouir sous
son règne de seize années de paix, comme en témoignage
les constructions de cette période. La fin de son règne fut
assombrie par le retour offensif des Perses. Artaxerxes III Ochos força
la frontière égyptienne à Péluse, tandis que
Nectanebo II désemparé, au lieu d'organiser la défense
du Delta, courut s'enfermer dans les murs de Memphis, ;qui fut assiégée
par les Perses. Peu de temps après, il s'enfuit en Haute Égypte,
où il se maintint encore deux ans. En ~341, Ochos occupa tout le
pays, dont il confia le gouvernement à un satrape.